« La mort seule donne à l'amour son vrai climat. »
Jean Anouilh
La pluie ne cesse de s'abattre contre la fenêtre de ma chambre, plongée dans un noir des plus complets. Parallèlement, les larmes ne cessent de s'abattre sur mes joues gonflées.
Trois jours. Trois jours que je vis sans vivre. Trois jours que mon cœur a été arraché à mon corps. Trois jours que le fracas de ton corps sur l'eau rejoue en boucle dans ma tête.
Heureusement, le bruit de la sonnette vient camoufler ce son infernal. Je ne sais même pas si j'ai le courage de me lever, et mon visiteur le sait.
La porte s'ouvre et claque. La lumière s'allume et mes yeux se plissent. Doums se tient dans l'encadrement de la porte, silencieux. Je sais qu'il n'attend pas que je parle, il sait que je ne le ferais, de toute manière, pas. Il me lance un regard que je comprends directement. Il est temps d'y aller.
Je me lève doucement, passe une main sur mes joues et réajuste ma cravate.
- Elle l'aurait adorée, mec.
Je ne dis rien et me contente de la regarder. Je prends une grande inspiration et suis mon meilleur ami hors de l'appartement. Mekra est garé devant. Je monte, sans un mot, et il démarre.
Il se gare de nouveau après quelques longues minutes de route. Et je me fige. Je ne peux pas.
- Ça va aller, tu dois lui dire au revoir.
Il a raison, je me dois de te dire au revoir. Mais je ne veux pas. Ça me retourne l'estomac de savoir que ce sera la dernière fois. Que je ne pourrais même pas te prendre dans mes bras.
Mais je sais que si je ne viens pas, tu m'en voudras. Et moi avec. Alors, je sors et traverse ce grand portail froid.
Tout le monde est là. Ça faisait longtemps, d'ailleurs, qu'on avait pas réuni la bande.
Et toi, tu es là. Face à nous. Et je me sens impuissant. Je n'ai pas pu te sauver, et je m'en voudrais à jamais.
*
Je comprenais enfin. Cette nuit sur le pont, elle me la rappelait en tout point. Sauf que cette fois, je l'avais sauvée.
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l'amour des morts - nekfeu
FanfictionElle était l'un de ces regards qu'on oublie pas, une sorte de fantôme du passé qui me permettait de combler et oublier. Et pourtant, je ne pourrais jamais l'oublier. « C'est précieux une vraie souffrance, on y tient comme à un trésor, on la protège...
