Ce que l'on n'apprend pas à poudlard

chapitre:Un hibou nocturne

Hermione avait eut tort sur deux points. Le premier concernait la présence de tous les étudiants à l'école. Aucun ne manquait à l'appel et même si certains ne paraissaient pas très rassurés ils étaient tout de même présents. La seconde concernait sa pensée première quant à Fred Weasley.

Tout l'été, elle avait attendu avec une impatience qu'elle n'essayait pas de cacher cette précieuse semaine au cours de laquelle elle pourrait revoir Fred et rester à ses côtés. Elle l'avait tellement attendue qu'elle s'en était faite des tas de films. Par exemple elle, révélant au frère de son meilleur ami qu'elle avait des sentiments pour lui et lui y répondant par la positive. Ou encore elle, s'armant de courage pour l'embrasser avant de monter dans le train et lui ne la repoussant pas. Cependant la semaine était arrivée, les retrouvailles avec le rouquin aussi mais rien n'avait changé dans un sens comme dans l'autre. Elle s'était promise de lui révéler au moins son secret, quitte à se prendre une veste ou à ne rien recevoir en retour du tout -ce serait bien du Fred Weasley de ne rien répondre et faire semblant de n'avoir rien entendu.

Et à présent elle était dans la Grande Salle en compagnie de Ron et Harry, sans avoir fait un seul pas en avant mais plutôt trois en arrière. Oui, elle avait eut tort. Elle n'avait vraisemblablement pas assez de cran pour dire « je t'aime » à voix haute. Si seulement il existait un livre traitant des déclarations d'amour... ou du contrôle de soi en présence de la personne dont on était amoureux.

« Tu veux bien arrêter de soupirer ? »

Hermione tressauta sur le banc et lança un regard hagard à Ron. Celui-ci la fixait d'un œil tranquille mais très amusé, presque moqueur. Si bien qu'il arrivait à ressembler à ses frères. Harry leva la tête de son nouveau livre de métamorphose -un cours seulement et ils avaient déjà trois devoirs pour la semaine suivante-, attentif.

« Désolée », murmura la brune qui referma son propre manuel d'un geste agacé.

Ron étouffa un rire et se tourna vers Harry.

« Mais qu'est-ce qui peut bien perturber la Grande Hermione Granger pour qu'elle n'arrive même plus à se concentrer ?, fit-il semblant de s'interroger et son meilleur ami répondit à son immense sourire.

-Oh j'ai ma petite idée. Il me semble que c'est quelque chose qui est plutôt mignon, roux, amusant et qui commence par la lettre F.

-Je dirais même que ça finit par un D. »

Même si elle était énervée contre eux, Hermione retint à peine un rictus aussi amusé qu'eux. Elle soupira de nouveau sans rien répondre, croisa les bras sur la table et enfouit son visage pour cacher les rougeurs sur ses joues ou tout autre signe qui pourrait trahir son embarras.

Harry avait été le premier à comprendre, l'année précédente. Il avait surprise son amie en train d'épier du coin de l'œil les jumeaux en train de chahuter avec Lee Jordan et Katie Bell mais n'avait véritablement eut des soupçons qu'après la création de l'A.D. En revanche, c'était Ron qui -avec son tact habituel- avait mis les deux pieds dans le plat après noël. Sans signe avant-coureur il s'était planté devant elle et lui avait demandé si, si elle était amoureuse de quelqu'un, elle le leur dirait. Hermione n'avait d'abord pas risqué de réponses. Après tout elle avait gardé ses sentiments pour elle depuis que Viktor était repartit en Bulgarie sans jamais en faire part à ses deux seuls grands amis à qui elle ne disait pas toujours tout. Et puis Ron avait avancé un prénom, feignant d'élaborer une hypothèse, et la brune avait compris qu'il était inutile de leur cacher quoique ce soit.

Elle avait toujours cru qu'elle les connaissait mieux que eux ne la connaissaient. Elle s'était encore trompée. Pour la première fois de leur vie commune elle avait parlé amour et même sexualité avec Harry et Ron. Conversation mémorable effectuée au petit-déjeuner suivant le réveillon, avant que les autres ne se réveillent. Harry avait semblé détaché en abordant tous les sujets possibles, néanmoins Hermione qui avait déjà tenté de parler de certaines choses similaires avec lui avait de suite vu qu'il était un peu mal à l'aise. Ron s'était emporté quand il avait imaginé son frère et sa meilleure amie, avait faillit régurgiter ses pancakes et avait finalement éclaté de rire.