Si Jeongin se contentait d'errer dans une réalité qu'il ne maîtrisait plus, son arrivée dans ce foyer pour jeunes en difficultés pourrait bien modifier sa visions des choses. Après tout, peut-être qu'avoir un colocataire bien trop secret déclenchera...
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Une fois de plus, ce fut ce plafond d'un blanc immaculé qui croisa le regard du jeune homme. C'était quotidien, aucun réveil ne pouvait se dérouler sans cette magnifique vue, une vue un peu trop claire lorsque le soleil illuminait soudainement la pièce de sa présence. Et même s'il s'y était habitué, ce même décor commençait sérieusement à le lasser.
Se redressant sur son lit, une chambre vide de vie et de gaité lui faisait face sans qu'il ne puisse rien y changer. C'était ainsi, comme condamné entre ces quatre murs, ce lit sobre, cette même table de chevet d'une couleur verdâtre de mauvais goût et l'armoire blanche se trouvant sur le côté droit de celle-ci. Voilà un cadre bien monotone pour une chambre d'adolescent ; trop monotone pour n'importe qui à vrai dire. Puis, c'était sans oublier la fameuse odeur de désinfectant venant lui piquer légèrement les narines. Effectivement, tout d'un cadre de rêve à seulement dix-huit ans.
Le noiraud souffla avant de passer sa main dans ses cheveux en batailles et de finalement poser le pied sur le sol frais, lui faisant lâcher un petit râle de mécontentent.
Même si cela faisait plus de deux mois que cette chambre était désormais la sienne, il n'arrivait que peu à s'y faire. Puis, c'était sans parler de l'horrible routine qui l'attendait chaque matin à peine un pied ayant franchit la porte de la petite pièce d'une dizaine de mètres carrés. S'il pouvait fuir, il l'aurait très probablement fait, cependant cela était une tâche bien compliquée à realiser.
Alors dans une motivation des plus inexistantes, il partit faire sa toilette avant de ressortir habillé simplement d'un haut semblant encore un peu trop grand pour sa carrure actuelle — ce dernier semi rentré dans son pantalon pour donner l'impression que ce dernier avait été choisit une taille au dessus pour répondre à la tendance du moment. Et à peine eut il le temps de soupirer une dernière fois en ouvrant la porte qu'il retrouvait cette même dame l'attendant au bout du couloir, calepin à la main et regard scrutant les portes du long corridor.
En moins de temps qu'il n'en fallait, il se retrouvait pour la énième fois devant ce même plateau le dégoûtant. Un grand verre de jus d'orange, deux tartines de beurre et de confiture, accompagnées de la fameuse compote de pommes venant compléter l'ensemble. Il fixa son plateau un petit instant avant de s'attaquer à son déjeuner ; et même s'il n'avait pas spécialement faim, il était pertinemment au courant qu'il ne pourrait pas s'enfuir du réfectoire avant d'avoir tout finit jusqu'à la dernière miette. Et s'il y avait un peu moins de réticence que les premières fois, le dégoût était toujours bien de la partie. Pourtant, il persévéra, refusant de rester plus longtemps à être scruté par le regard de cette bonne femme en blouse et de son calepin définitivement accroché à elle.
Après quelques minutes de bataille avec sa propre volonté, il put enfin quitter les lieux pour retourner dans sa chambre afin de compléter sa routine, puis se dirigea vers le seul endroit où il était sûr d'avoir un minimum de tranquillité. Cette même pièce aux murs bleu ciel parsemés de motifs enfantins, tandis que le reste était simplement des vitres donnant vue sur le corridor adjacent. Rien de très enthousiasment à première vue, et pourtant ce lieu lui apportait un certain réconfort à chaque fois qu'il voyait le fameux instrument timidement placé contre le mur.
