Si Jeongin se contentait d'errer dans une réalité qu'il ne maîtrisait plus, son arrivée dans ce foyer pour jeunes en difficultés pourrait bien modifier sa visions des choses. Après tout, peut-être qu'avoir un colocataire bien trop secret déclenchera...
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Durant le reste de la journée, le jeune homme s'occupa comme il le put, essayant de ne pas trop penser à l'appréhension que ce changement allait provoquer. Il fit donc comme à son habitude, une routine qui devenait un peu ennuyante à force d'être rodée. Il profita du soleil bien haut de le ciel pour jouer avec les plus jeunes patients de ce bâtiment bien morose. Il avait toujours aimé s'occuper de jeunes enfants, d'autant plus lorsqu'il arrivait à faire apparaître un sourire sur leur visage. Puis, il était vrai que l'envie de rester avec les jeunes de son âge était faible.
En effet, ces derniers n'avaient pas vraiment l'envie de profiter de la vie, ou bien celle de guérir. Lorsqu'il avait tenté de sympathiser, il s'était bien vite rendu compte que ses camarades avaient instauré une sorte de compétition pour savoir lequel d'entre eux était "le plus malade", celui avec "la vie la plus tragique", et toutes sortes d'autres compétitions les enfonçants plus dans leurs troubles qu'autre chose. Alors bien vite, Jeongin avait abandonné l'idée de rester à leurs cotés. Il s'était rendu malade une fois à cause de cela, il ne le referais pas une seconde fois.
Durant l'après-midi, il profita une dernière fois du grand parc de l'hôpital. Ce dernier était boisé de toutes sortes d'arbres, d'arbustes ou bien de fleurs. Il avait même repéré une famille de lapins dans l'un des petits coins un peu reclus du lieu. Par ailleurs, l'atmosphère y était apaisante, c'était comme si ce cadre pouvait faire oublier l'endroit où il se trouvait jusque-là. C'était sûrement l'élément qui allait le plus lui manquer, c'était son refuge ce petit parc, comme éloigné de tout et offrait certainement une sorte de liberté de sortie qui faisait presque oublier le cadre de l'hôpital. Le point positif, c'est qu'il n'aurait jamais à imaginer comment combler les temps de liberté qui lui auraient été retirés à cause des temperatures automnales qui commençaient à doucement s'installer dans la grande ville.
Après être resté une bonne trentaine de minutes à suivre cette grande allée boisée, essayant d'entrer chaque petit élément des alentours, il retourna à l'intérieur de l'imposant bâtiment, traversant les couloirs semblants sans fin pour se retrouver devant sa fameuse petite salle.
Il s'était souvent demandé si cette salle avait été oubliée des occupants de cette sphère du bâtiment car personne ne semblait jamais s'y trouver, ce qui l'avait pas mal arrangé s'il devait être honnête. Ça accentuait sûrement le faite qu'il avait l'impression d'avoir son refuge en laissant ses doigts effleurer les nombreuses touches bicolores afin de créer une mélodie dont lui seul avait la clé. Finalement, peut-être que le parc ne composerait pas son meilleur souvenir en ces lieux.
Il resta une longue minute à regarder l'instrument, se demandant s'il aurait l'occasion d'en rejouer rapidement. Il laissa un petit sourire triste se former sur ses lèvres avant de finalement regagner sa chambre avec l'idée d'enfin clôturer ses bagages se constituant en réalité d'une simple valise avec quelques vêtements.
