À nos espoirs

Chapitre 9 '' Oh la menteuse... Elle est.... Amoureuse ?''

ARYA

          Je les évite, Ben parce que je l'ai trahi de la plus horrible des manières, Annaé parce que je ne sais pas si je peux lui faire confiance à cent pour cent sur un sujet si sensible et Ewen pour des raisons qui me semble évidentes.
Avec Ben on ne sait rien promis, lui et moi c'est simple et sans prise de tête mais je suppose que cela va de soi que je n'étais pas censé coucher avec son meilleur ami surtout que je n'ai pas passé ce cap avec lui. Je m'en veux terriblement, je me sens affreuse et tellement nulle. Depuis quelques semaines ma vie prenait un sens agréable, mes tourments disparaissaient bien que d'autre synonymes de grand brun au yeux bleues prenaient places, mais ceux-là je les maitrisés, ou en tout cas c'est ce que je pensais. Jusqu'à il y a deux jours.
Je ne veux pas blesser Ben, mais comment pourrai-je lui cacher ça ? Peut-être dois-je tout arrêter avec lui, sans pour autant lui dire les raisons principales.
Oui je dois faire ça.
Car non, je ne peux pas arriver et lui dire : Salut Ben ! J'espère que tu vas bien ? Ah oui, j'ai couché avec ton meilleur pote donc c'est mieux que toi et moi on arrête ici. Bonne journée !

Je suis exécrable.

              Mon livre dans les mains je pense à mon rendez-vous chez la psy qui approche, je vais en avoir des choses à lui raconter. Va-t-elle remarqué mon changement vestimentaire ? C'est le plus flagrant. Sous les conseils avisés de ma styliste personnelle Annaé je n'ai coupé que quelques centimètres à mes cheveux, en revanche tout le reste est passé au crible : Finis les salopettes, ou en tout cas au placard pour un moment. Bye les lunettes, ou plutôt direction le tiroir de ma table de nuit. Bonjour les lentilles, les robes, jeans serrés et la touche de maquillage !
Je ne sais pas encore si ce style qui me correspond, mais disons simplement que je me cherche. Grâce à mon amie, je me sens un peu mieux dans ma peau. Un peu plus en confiance et en accord avec moi-même. Je ne pensais pas qu'une amitié pouvait être aussi bénéfique. Car même si pour certain elle me transforme, moi je pense qu'elle me révèle simplement.
Elle est parfois agaçante, c'est vrai. Un peu trop cru, trop frivole et un tantinet maladroite dans ses propos. Mais elle est là pour moi, ou en tout cas pour ce que je lui laisse voir de moi. Elle me complimente dès que j'essaie une nouvelle tenue. Je me demande même des fois si elle ne me ment pas.
Mais pour ce qui est de ma vie sentimentale c'est trop délicat pour moi, je découvre à peine ce que je ressens, comment pourrai-je lui en parler ? Et puis finalement quelle est la limite de mon amitié avec elle ? Je suis incapable de le savoir car avant elle, je n'avais personne à qui me confier.

            Deux heures que je suis allongé dans mon lit et que j'essaie de lire : sans succès. Mon cerveau n'est pas d'accord avec cette idée, il s'obstine à me repasser en boucle cette première fois avec Ewen. Et à chaque fois c'est le même constat : c'était extrêmement bon, mais c'était une énorme erreur. A quel moment je suis passé d'intello à lunette à dévergondé en robe de satin échoué à mes pieds ? J'ai perdu le fil.

Mon téléphone sonne ce qui me fait sursauter. J'ai tellement eu peu d'interaction depuis cette fatidique soirée que le moindre bruit me colle la frousse. Je l'attrape sur la table de chevet, le prénom d'Annaé s'affiche. Je décide de laisser sonner, je n'ai pas le cœur de lui expliquer.
A peine la sonnerie s'arrête, qu'elle reprend de plus belle. C'est peut-être important, je décroche :

       -  Ouf tu n'es pas morte, me dit-elle l'air soulagé.

       - Hey salut, que ce passe-t-il ?

      - Oh mais rien, mais je ne sais pas, personne ne t'a vu sortir de ta tanière depuis l'autre soir. T'es malade ? Encore bourré ? Tu as rencontré l'homme de ta vie sur le chemin du retour et tu ne le quitte plus ?

Elle ne croit pas si bien dire ... Enfin, non pas que je considère Ewen comme l'homme de ma vie, loin de là ! Mais il a si peu quitté mes pensées que ça en devient ridicule.