Chapitre 28, Partie 1

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Un toucher léger et doux comme une plume me chatouille la joue et me fait frissonner. Émergeant de mon dernier rêve, je reprends peu à peu conscience, constatant que la plume est en fait la main d'Aaron. Notre fabuleuse nuit me revient en tête, et je souris.

— Excuse-moi, chuchote-t-il. Je ne voulais pas te réveiller.

Cependant, il n'arrête pas ses caresses pour autant, et mon sourire s'agrandit. Ses doigts passent de ma joue à mon front, et je le sens dessiner de la pulpe de son index les moindres détails de mon visage. J'ouvre enfin les yeux, et me retrouve nez à nez avec ses prunelles de granit m'observant avec application.

— Tu parles dans ton sommeil, me fait-il remarquer avec une surprenante tendresse.

Honteuse, je cache mon visage dans l'oreiller et grommèle :

— C'est pas vrai... Qu'est-ce que j'ai dit ?

— Simple curiosité, de quoi as-tu rêvé ?

Le rouge me monte aux joues. J'ai une étonnante facilité à me rappeler tous mes rêves avec précision, et ceux de cette nuit ne font pas exception.

— Eh bien... Une histoire de plongeon dans une piscine, un quiproquo avec Alyssa à propos des clés de sa voiture, et...

— Quelque chose à propos de ton frère ?

— J'ai parlé d'Eden pendant que je dormais ? je maugrée, gênée.

Aaron hoche simplement la tête. Il a toujours ses yeux plantés dans les miens, qui cherchent à l'éviter.

— Pour être tout à fait honnête, tu en faisais aussi partie. Du rêve avec mon frère.

— Me permettrais-tu de te demander ce qu'il s'y passait ?

J'hésite quelques instants à garder mes songes pour moi. Mais finalement, je ne sais même pas ce qui me met réellement mal à l'aise dans cette histoire, alors je décide de lui en fait part.

— Il était toujours humain. Vous vous rencontriez enfin. C'était la première fois que je présentais mon... petit-ami à mon grand frère. Malheureusement, je crois qu'il t'avait à peine dit bonjour qu'il devait déjà s'en aller. J'essayais de le retenir, mais rien à faire.

Un sourire fend son visage à l'emploi du qualificatif choisi pour le définir. Pourtant, il m'évite encore une fois l'embarras en changeant de sujet.

— Il te manque. C'est ce que tu as dit pendant ton sommeil. Et que tu l'aimes, aussi.

— Oh...

— Tu sais, nous n'en avons jamais rediscuté, d'ailleurs. Ce matin-là, lors de l'entraînement, tu m'avais demandé si je l'avais déjà rencontré. La réponse est non. Mais je le connais. Tu avais raison sur ce point. Tous les Vampires se connaissent. J'ai beaucoup entendu parler de lui quand j'en étais un moi-même.

— Continue, je le somme.

— Il avait la réputation d'avoir cette faculté à se lier à de puissants immortels, et à s'attirer leurs bonnes grâces. Je crois qu'après sa transformation, il est resté pendant un long moment auprès du clan qui l'avait emporté. Puis, il a décidé de se séparer d'eux et d'agir seul, ce qui n'est pas une démarche habituelle chez les Vampires. On dit qu'il a beaucoup voyagé, et qu'il est redoutable, mais surtout, extrêmement solitaire.

— Je vois, je réponds, dépeignant dans mon esprit le portrait de ce frère que je connais si peu.

— Je ne sais pas grand-chose d'autre sur lui, malheureusement. Nous n'avons jamais fréquenté les mêmes groupes.

Les ChasseursWhere stories live. Discover now