Le vide.
C'est dans l'étouffante monotonie de son existence que Kyra se perd. Une vie dénuée de sens, sans direction ni but.
Au cœur de l'atmosphère oppressante du lycée de Lostbury, dissimulé sous un épais manteau de neige hivernale, Kyra se fond d...
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« On incarne toujours le méchant dans une histoire mal racontée. »
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6:23. Kyra's apartment, Toronto.
Mes paupières sont lourdes, mais mon esprit refuse de se taire. Chaque pensée tourbillonne dans ma tête, comme des papillons de nuit attirés par une lumière invisible. Je fixe le plafond, espérant que le sommeil viendra finalement me réconforter, mais il reste hors de portée.
Les minutes deviennent des heures, et chaque tic-tac de l'horloge résonne comme un rappel brutal de ma lutte contre l'insomnie. Je me demande seulement combien de temps cela durera cette nuit.
Ma chambre est dépourvue de lumière, la nuit est encore sombre lorsque je sens le réveil de mon téléphone vibrer sous mon oreiller. Je sors un grognement plaintif puis saisis d'une main aveugle mon téléphone et coupe l'alarme.
Je me lève avec la nausée, une fois de plus.
Avec les années, j'ai fini par apprécier de me tourner et retourner dans mon lit, me demandant si cette boule au ventre n'était que de l'anxiété ou une maladie.
Demain matin je me réveillerai de la même façon, à me poser la même question, sans jamais y trouver de réponse.
Je parcours ma journée en quête de signification, scrutant chaque interaction, chaque événement, à la recherche d'un indice qui pourrait illuminer cette énigme. Mais jour après jour, la réponse semble se dérober, comme une ombre insaisissable.
Cette insomnie chronique est ma compagne de nuit habituelle, mais ce matin je dois me lever tôt. Et, je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit.
Ma chambre est plongé dans l'obscurité lorsque je me redresse. Je tâtonne mon mur blanc, cherchant l'interrupteur. La lumière s'allume brusquement, me forçant à cligner des yeux pour m'habituer à la soudaine clarté.
Assise sur le bord du lit, je commence à retrouver mes esprits. La lumière crue de la lampe de chevet balaie les derniers vestiges de mon sommeil, je frotte doucement mes yeux espérant chasser toute trace plus ou moins ressemblante à des cernes.
Mes pieds frôlent le sol, prêts à m'emmener dans une nouvelle journée.
Mon corps se dirige de lui même jusqu'à la salle de bain, le carrelage froid sous mes pieds nus me fait frissonner. Je me retrouve rapidement confronté avec effroi contre mon propre reflet. Mes cernes sont creuses et ma peau est sèche, me rappelant les températures fraîches de l'extérieur.
L'eau froide du lavabo mords ma peau. J'attrape ma brosse à dent et applique machinalement mon dentifrice ne lâchant pas mon reflet du regard. Un goût mentholé envahit ma bouche lorsque je brosses mes dents avec diligence. Chaque geste est automatique, mais mon rituel matinale me fait prendre conscience du temps qui passe.
