𝐈𝐈.

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goodbye — Billie Eilish


« Devenir quelqu'un pour exister

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« Devenir quelqu'un pour exister. »







   Je dévale deux à deux les escaliers à toute vitesse toujours talonné par Evelyne. Nos mocassins en cuir réglementaire tape contre le carrelage couleur sable du couloir que nous longeons d'un pas rapide. Le son strident de l'alarme incendie résonne dans mes oreilles. Je tire un peu plus fort Evelyne et accélère le pas. Le couloir que nous traversons est sombre et dépourvu de lumière. Les lampes censées nous éclairer grâce aux détecteurs de mouvement ne fonctionnent plus. Ce n'est sûrement pas un test si ils ont coupé le courant.

Les pas d'Evelyne se font de plus en plus lents, elle décide finalement de stopper notre course me tirant vers elle. Maintenant arrêtée, elle dégage sa main de mon emprise, la portant sur son cœur. Son teint devient pâle et je peux sentir son cœur s'emballer de là où je suis. Elle respire de plus en plus difficilement, agonisant presque.

— Je...je, commence-t-elle avant de s'arrêter, reprenant sa respiration.

— Ne me dis pas que tu es asthmatique s'il te plaît.

Elle hoche rapidement la tête me confirmant qu'elle était bel et bien asthmatique. Je lui prends le bras, la forçant à s'asseoir par terre. Je pose brusquement ma main sur son poignet essayant tant bien que mal de prendre son pouls. Son rythme cardiaque augmente brutalement. Merde.

— Il me faut mon... Inhalateur, elle articule difficilement ses derniers mots, sa main gauche toujours positionnée sur son cœur.

Le son de l'alarme qui tourne en boucle depuis plusieurs minutes maintenant refuse de s'arrêter. En plus de ça, elle mâche ses mots je ne comprends rien.

— Je ne comprends rien Evelyne, je réponds le plus calmement possible. Je pose ma main sur son épaule et lui mime une respiration calme et régulière qu'elle reproduit.

— Dans mon... mon sac, mon inhalateur, réussit-t-elle par prononcer.

Son sac est dans la salle de classe, trois étages au-dessus de nous.

— J'y vais, ne bouge pas, je lui chuchote tout en me levant.

De toute façon, dans cet état, elle ne peut pas aller bien loin.

Je rebrousse le chemin d'un pas rapide longeant le mur de droite. Ma marche ralentit lorsque je me rends compte que je marche dorénavant à l'aveugle, dans le noir complet du couloir. Transformant l'établissement en un labyrinthe oppressant.

J'enfonce mes mains dans mes poches, cherchant désespérément mon téléphone. Une fois sorti, j'appuie de nombreuses fois sur le bouton qui, je l'espérais, l'allumerai. Après plusieurs tentatives, la mémoire me revient enfin. Je n'avais pas beaucoup de batterie ce matin, j'ai utilisé mes derniers pourcentages pour parler avec Élias.

𝐉𝐔𝐒𝐓 𝐘𝐎𝐔Where stories live. Discover now