Le vide.
C'est dans l'étouffante monotonie de son existence que Kyra se perd. Une vie dénuée de sens, sans direction ni but.
Au cœur de l'atmosphère oppressante du lycée de Lostbury, dissimulé sous un épais manteau de neige hivernale, Kyra se fond d...
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« Accepte la fin pour en construire une autre. »
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6:57. Kyra's apartment, Toronto.
Mes doigts explorent les tiroirs de la commode, les tirant avec impatience. Mes vêtements, eux, sont désormais jetés en l'air, créant une boule de tissus au centre de ma chambre.
Les draps sont froissés sous l'assaut de mes mains. Les oreillers sont soulevés et secoués, les couvertures sont jetées négligemment de côté.
Les coussins du canapé sont, eux aussi, tournés et retourné encore, comme si le simple fait de changer leur orientation pouvait révéler la position de l'objet perdu. Les livres sur les étagères sont extraits un à un, et chaque couverture est soulevée avec espoir.
Les plantes d'intérieur ne sont pas épargnées, chaque pot est soulevé désespérément.
Retrouver mes clés qui semblent s'être volatilisées dans l'air de mon appartement devenu un champ de bataille était définitivement mission impossible.
Un soupir s'échappe de mes lèvres, contemplant le chaos qui règne dans mon appartement. Un rapide coup d'œil à l'écran lumineux de mon téléphone me révèle l'ampleur de mon retard. Résignée, je saisis hâtivement mon manteau de cuir posé sur une chaise, et dans un geste presque mécanique, je l'enveloppe autour de moi.
Je jette un dernier regard au désordre laissé derrière moi et, avec hésitation, je laisse la porte non verrouillée derrière moi.
Putain de clé...
Je chausse rapidement mes mocassins laissés sur le palier, descendant précipitamment les escaliers. Chaque marche semble céder sous le poids de mon retard évident. En bas, j'ouvre la porte mécanique du bâtiment et l'obscurité de la rue m'accueille.
Les lampadaires défaillants luttent pour dissiper la nuit, éclairant faiblement des bouteilles d'alcool abandonnées sur le trottoir.
Le vent froid s'engouffre entre les immeubles décrépits, faisant frissonner les rares passants qui s'aventurent dans cette rue déserte. Les façades délavées témoignent le passage du temps, tandis que des affiches déchirées flottent tristement au gré du vent.
Des silhouettes anonymes se perdent dans l'obscurité, émergeant brièvement des coins sombres avant de disparaître de nouveau. Le clignotement intermittent des enseignes au néon me fait plisser les yeux.
Je m'élance vers l'arrêt de bus, mais mes jambes peinent à suivre le tempo de mon esprit pressé.
Je traverse la route avec hâte, la chaussée rugueuse et déserte résonnant sous le claquement de mes mocassins. Les phares lointains d'une voiture passent rapidement, jetant des ombres fugaces sur le bitume. Arrivée de l'autre côté, l'arrêt de bus se dresse dans la pénombre, éclairé faiblement par la lueur d'un réverbère.
