- Chapitre 2 -

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Mardi 1 décembre

La nuit fut plus agitée que ce que je veux bien m'avouer. Je n'ai pas arrêté de repenser à ce déjeuner d'affaires auquel je dois assister. Pourquoi m'inclure dans un projet qui ne m'est pas destiné ?

Ça fait une année que je bosse pour lui, et c'est la première fois qu'il me fait un coup comme celui-là. Je sens le traquenard arriver de loin. Brown n'est pas un tyran, mais disons que quand il veut quelque chose, il faut répondre à sa demande immédiatement. En tant que patron, c'est le meilleur pour qui j'ai pu travailler. Il est carré, il sait ce qui l'avantage ou peut le faire sombrer. L'agence tourne très bien, et se développe de jour en jour, d'où son nom prestigieux aujourd'hui. J'aime beaucoup travailler dans cette boîte, et j'espère pouvoir y rester après la fin de mon contrat qui se termine le mois prochain. Donc ce n'est pas ça le problème, mais Brown est... un glaçon. Ce n'est pas le style de patron à vous demander comment s'est passé votre dimanche. Il est toujours bien habillé, bien coiffé, et il met naturellement une barrière entre lui... et le reste du monde.

Il est cinq heures trente du matin. Normalement, le réveil ne sonne que dans une heure, mais je n'arrête pas de me tourmenter à cause de Brown, ou plutôt de ce déjeuner et de ce qu'il attend de moi.

- De toute façon, j'ai du travail, dis-je pour me donner une raison de me lever si tôt.

Mon appartement est petit, mais j'ai réussi à en faire quelque chose de cosy. Je vis dans un trois-pièces. Par chance, le salon est la pièce la plus grande. Au centre de la pièce, j'ai installé un canapé douillet où s'entassent plaids et coussins, une table basse est posée en face ainsi qu'un petit meuble télé. Deux grandes fenêtres sont positionnées de chaque côté du meuble. Devant l'une d'elles, le sapin est installé. Sur le dernier mur, une bibliothèque basse a été montée et remplie récemment. Dos au salon, se trouve ma cuisine ouverte avec son bar haut où j'y ai disposé des sets de table aux couleurs de Noël. Avant d'aller me faire couler un café, je me dirige vers le sapin pour l'allumer. Et comme chaque matin, mon cœur se met à battre un peu plus. Mon café au lait dans une tasse aux couleurs rouge et blanc, je m'installe dans mon canapé, en face du sapin, pour le siroter tranquillement. Regarder le sapin en déjeunant est un rituel durant cette période, ça a quelque chose de magique.

Je prends le temps de me préparer. Malgré tout, je suis prête avant sept heures. Je vérifie une dernière fois mes converses blanches posées sur le radiateur. J'ai passé ma soirée de la veille à essayer d'enlever cette fameuse tâche. Ça a l'air d'être parti mais un nouveau nettoyage sera nécessaire. J'éteins le sapin, et vérifie ma tenue une dernière fois dans le miroir. Malgré le déjeuner professionnel, j'ai décidé de rester moi-même en m'habillant simplement. J'ai passé un petit pull tout doux beige clair, que j'ai agrémenté d'un jean noir et des bottes à fourrure noires. J'ai mis un manteau de couleur marron, et une énorme écharpe de la même couleur ainsi qu'un bonnet. C'est à peine si l'on peut distinguer ma chevelure qui est dans les mêmes tons. Je récupère mon sac à main, et claque la porte derrière moi.

Comme à mon habitude, je passe par le marché de Noël. Hier soir, j'étais tellement déboussolée à cause de la demande de Brown que je ne suis pas passée pour saluer les vendeurs.

- Lucie, pourrais-tu m'aider ?

Pensant ne voir personne à cette heure-ci, je sursaute et cherche qui m'appelle tout en calmant les battants de mon cœur. Juste derrière moi, Hervé débarque d'entre deux chalets avec d'énormes sucres d'orge rouges et blancs.

- Bien sûr ! dis-je en lui tendant les mains. Il est un peu tôt pour venir, non ?

- Et toi ?

Christmas, love and be merry (terminé)Where stories live. Discover now