- Chapitre 3 -

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L'intérieur de cet hôtel est exactement comme je l'imaginais. De la moquette au sol et de gigantesques lustres de verre au plafond. Et je suis là, à marcher avec mes bottes en fourrure. Je fais tache dans le décor et j'essaie de me faire toute petite. Je suis Brown sans dire un mot, il a l'air de savoir où nous devons aller.

- Bonjour, monsieur Brown, salue une jeune femme à l'entrée du restaurant.

Je la détaille de la tête aux pieds. Elle doit avoir la trentaine, blonde, cheveux impeccablement coiffés en queue de cheval. Maquillée comme une pro, avec une tenue parfaitement clean. Un tailleur jupe dans les tons bleu marine, très classe. Je me dandine sur mes pieds sans même écouter ce que Brown peut lui dire.

Je les suis en mode robot en essayant de ne pas regarder les personnes présentent dans la salle. Je n'ai pas du tout ma place ici. Toutes les femmes dont je croise le regard sont merveilleusement coiffées, maquillées, apprêtées. Alors que ma coiffure se résume à la tresse que j'ai faite hier soir sur cheveux mouillés pour me faire des cheveux ondulés une fois détachés.

La jeune femme nous montre une table préparée pour quatre personnes. Petite réunion donc. Je comprends que je ne sais toujours pas où je vais dans cette histoire. Hier, je n'ai pas demandé où nous mangerions, ni combien nous étions. Je suis totalement à l'ouest, il va falloir que je me reprenne sérieusement en main et que j'évite de faire attention à Brown durant ce déjeuner. Ce qui va être compliqué parce qu'il s'installe juste en face de moi et me fait un sourire en coin.

- Arrêtez de stresser, Lucie.

- Je ne stresse pas, mens-je.

- D'accord, souffle-t-il en se levant de sa chaise. Simon, bonjour, comment ça va ?

Je n'ai encore jamais vu un si grand sourire sur le visage de Brown, ou alors pas assez pour que ça me marque l'esprit. Alors comme ça, il n'est pas si méchant dans la réalité ? C'est juste au boulot qu'il est un glaçon ? Ou juste avec moi ? Je vois Brown ouvrir ses bras pour enlacer ce fameux arrivant. Vous savez, ce genre de câlin viril pour se dire bonjour où on se tape quinze fois dans le dos ? Ce type de câlin-bonjour là. Je regarde la scène, étonnée, et ne peux m'empêcher de détailler le nouveau venu. Un homme de la même tranche d'âge que nous, également en costume, rasé de près, les dents blanches, légèrement bronzé malgré la période. Après quelques secondes de retrouvailles, il se tourne vers moi et avance sa main.

- Bonjour, je suis Simon. Simon Roy.

- Bonjour, je suis Lucie. Lucie Martin, me présenté-je en me levant de ma chaise et serrant la main de Simon.

- Comment vas-tu ?

Je le regarde, les yeux ronds.

- Cela ne te dérange pas que l'on se tutoie ? Nous allons travailler ensemble, autant enlever ces choses superflues, dit-il en s'asseyant aux côtés de Brown.

- Comme vous voulez.

- On va y arriver, ne t'en fais pas, dit-il en me faisant un clin d'œil. Alors, raconte-moi, Josh, quoi de neuf depuis le temps ? demande-t-il à mon boss en se tournant vers lui.

Je suis là, assise en face d'eux, transparente. Ils ont une conversation on ne peut plus banale et pas du tout professionnelle. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Un serveur vient prendre nos commandes de boissons et leur discussion reprend de plus belle. Pour éviter de passer pour une curieuse, je me penche sur le menu disposé sur la table. J'ai un coup de chaud quand mes yeux butent sur le prix des entrées. Vingt-quatre euros pour un « avocado-toast » ?

Christmas, love and be merry (terminé)Where stories live. Discover now