VII

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À deux dans la voiture, encore une fois avec ce fond de musique jazz qui nous guide dans la ville toute assombrie...
Au bout de 2 longues minutes, je me décide enfin à prendre la parole :

- Vous m'emmenez où au juste ?

Ses yeux quittent la route pour rejoindre les miens. Un sourire se dessine peu à peu à la vue de mon angoisse naissante.

C'est sûrement l'inconnu qui m'effraie tant.

Ou simplement la femme qui se tenait à mes côtés...

- Je vois que vous n'aimez pas vraiment l'aventure Dumont.
Répondit Wards d'un ton amusé.

- Ça dépend du type d'aventure que vous m'offrez. Je vous rappelle que je dois rester vivante pour pouvoir me rendre au travail demain matin; ma patronne est assez pointilleuse...
Répliquais-je, un sourire moqueur aux lèvres.

Wards rit face à ma remarque. Une certaine complicité s'installait peu à peu là où elle ne devrait cependant pas exister...
là où elle ne pouvait pas exister...

Je suis beaucoup trop à l'aise!
"C'est sûrement la fatigue" me dis-je, comme pour me rassurer.

Je ne pu m'empêcher de l'analyser. J'aimais la voir hors de ce "rôle" rigide et insensible qu'elle tenait fermement face aux gens une fois le jour levé.

La nuit l'embellissait...

Alors que celle-ci plonge à nouveau ses yeux dans les miens, elle coupe le moteur.

Plus un bruit désormais.

- Nous sommes arrivées.
Déclara Wards.

Dès lors, nous sortons de la voiture et je remarque que nous sommes proche du sacré coeur. Je la suis, nous marchons, lentement, jusqu'à arriver face à ces gigantesques escaliers. Elle me regarde et rigole face à l'expression peu enjouée que lui offrait mon visage.

Il y'a plus de 600 marches pour arriver en haut !

Bon j'abuse un peu...

- Laissez-moi deviner... Vous n'êtes pas une grande sportive ?
Répliqua-t-elle avec son habituel sourire narquois.

- Je dois vous avouer que ça fait un long moment que je ne suis pas allée à la salle de sport. Vous voulez vraiment que je m'effondre en haut!
M'exclamais-je, déjà fatiguée sans même avoir encore monté ces foutus escaliers.

Wards se rapproche peu à peu de mon corps tandis que celui-ci frissonne à chacun de ses pas; probablement à cause du vent qui soufflait cette nuit là.

certainement oui... Sans aucun doute même !

Arrivée proche de mes lèvres, celle-ci s'arrête nette et, d'un murmure, me dit :
- Je ne voudrais pas rater ça...
La première arrivée en haut je suppose... ?

Je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'elle me devance. Nous dévalons les escaliers et, à ma plus grande surprise, Wards est bien plus en avance que moi.

Sans pitié pour ma pauvre petite âme, elle accélère davantage sans même prendre le temps de vérifier si j'étais toujours derrière elle. Cette course affirmait encore une fois sa domination. L'échec n'existait pas chez cette femme...

Dans mon bureau, maintenant.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant