⇥ 𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐 ⇤

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x Lewi x

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x Lewi x

"De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles", Emilie Brontë

Dans un commissariat, au nord du Mexique...

- Nom ? Prénom ?

- Mendes Lewi. Avec un double v, ce serait mieux.

Silence... Bruit de griffonnement sur du papier.

- Écoute moi bien gamin. Il est 18h, je termine ma journée dans 1h et, crois-le ou non, j'ai pas envie de me faire emmerder par un gamin de ton genre. J'te le demanderai pas deux fois, je parle et tu réponds quand j'te le demande, compris?

- Compris.

- T'as pas intérêt à bouger de cette chaise jusqu'à ce que j'en ai fini avec toi.

Je serrai les dents. J'avais envie de lui enfoncer mon poing dans le crâne à cet imbécile. Avec ses grosses montures rondes, sa barbe mal rasée et son ventre ballonné, il devait au moins avoir la quarantaine. Des cernes violettes lui donnaient un air éreinté. En même temps, dans une ville comme celle-là, il devait avoir du pain sur la planche. Pendant que je rêvais d'une potentielle rébellion, lui me narguait en me faisant poireauter ici, dans un vieux commissariat de police, tiens ! Il regardait ses papiers, replaçait les cadres accrochés aux murs, sifflotait comme si tout allait bien et pour couronner le tout il ne voulait pas m'enlever ces foutues menottes.

Après un silence interminable, il prit un vieux classeur violet dans une de ces innombrables armoires et en sortit un dossier aussi gros qu'un dictionnaire. En le posant, celui-ci souleva un fin nuage de poussière qui se posa avec la douceur d'un flocon de neige sur le sol. Le policier se gratta le menton d'un air pensif et feuilleta les documents tout en me jetant des coups d'oeil furtifs pour s'assurer que je ne faisais aucun geste comprometant. Je me demandais quand cette mascarade allait se terminer.

Soudain, son geste me força à me concentrer. Sa main resta suspendue en l'air et il rapprocha son visage de la pile de feuille tout en se grattant le menton.

- Intéressant. Alors, c'est pas la première fois qu'on mouille dans ce genre d'affaire ? Ha, ça pour un gamin de ton âge, ça m'étonnes même plus. De nos jours ça devient du n'importe quoi.

Son doigt passa en revue mon dossier puis s'arrêta à nouveau.

- Allez tu peux me le dire, entre nous, toi aussi t'étais dans un foyer ? me lança t-il avec un sourire mauvais sur les lèvres.

Ce pauvre type me dégoutait. Je n'avais même pas envie de lui répondre. Des envies malsaines me serrèrent la gorge, comme des barbelés chargés d'électricité. Pourquoi est-ce que je tombais toujours sur des gens comme ça ?

- T'es pas très bavard, mon p'tit. Je vais t'expliquer au moins ce que tu risques si tu ne me confie pas ta version des faits.

Je relevai la tête pour affronter son regard.

⟢ - 𝗍𝗁𝖾 𝗉𝗋𝗈𝗆𝗂𝗌𝖾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant