La fille de Morgoth (Ou "L'erreur Des Valar?")[terminée]

Chapitre 15: joie et désespoir

Khira se réveilla heureuse ce matin-là, elle avait 21 ans et elle était toujours en vie, mais aussi à nouveau libre… Deux utopies absentes de son anniversaire précédent. Soudain le poids de sa mission revint dans son cœur, mais elle décida qu’elle ne se ruinerait pas le morale aujourd’hui ! Il faisait beau, des femmes chantaient dans les jardins, un vrai décor de conte de fée… Si bien qu’elle crut être encore endormie et son cœur se serra quand elle imagina l’idée que peut-être elle se réveillerait à Elgnarak… Elle se leva alors et regarda par la fenêtre, le soleil était haut dans le ciel et soudain, réalisant l'heure du jour, elle fut prise de panique, et se mit alors à s’habiller en vitesse… Elle retint un juron en buttant contre le coin de son lit, et espéra qu’Enwé soit de bonne humeur et clément… Puis elle vit Elni se presser dans sa direction et elle lui ouvrit la porte. Sa sœur tenait une robe rose pastel et un voile blanc dans ses mains, qu’elle tendit à Khira :

« Bon anniversaire petite sœur ! Tiens, à journée spéciale, tenue spéciale… Enwé est d’accord pour te laisser quartier libre aujourd’hui… Du coup, j’ai organisé un bal en ton honneur, cet après-midi…

- On n’a visiblement pas la même définition de « quartier libre »… se moqua Khira.

- Très drôle… Vite, habilles-toi. »

Khira se déshabilla rapidement, la robe qu’elle devait porter avait de longues manches évasées et un grand décolleté, ce qui la gêna légèrement et puis elle se souvint que de toute façon, vu sa petite poitrine, il n’y avait pas grand-chose à cacher… Mais quand Khira repositionna le bandage sur sa poitrine, Elni eut un cri d’horreur :

« Khira ! Ton sein gauche ! Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? »

Khira se dépêcha de remettre son bandage et éluda la question :

« Rien… marmonna-t’elle.

- C’est pas rien ! Il est brûlé et difforme ! Comme le droit ! Qu’est-ce que t’as fait ?

- Rien ! C’était à Elgnarak…

- Oh non ! Hurla la grande sœur de plus belle en la secouant par les épaules. C’est moi qui t’aies changé quand tu es arrivée ici et je peux t’assurer que ton sein gauche était normal ! Alors avoues ! Qu’est-ce que t’as fait ?

- J’ai juste trouvé un moyen sûr pour qu’il arrête de grossir... »

Elni sentit sa main partir… Khira, choquée, massa sa joue endolorie :

« T’es folle ? S’énerva la giflée.

- C’est toi qui es folle ! Quand arrêteras-tu de te faire du mal ?

- Quand tu arrêteras à ton tour !

- Khira… tenta Elni d’une voix faussement calme. Tu n’as pas à imposer à ton corps des souffrances inutiles… Tu es belle, tu mérites de t’aimer autant que je t’aime ! Promets-moi d’arrêter ces bêtises…

- Tu comprends pas ce que je vis… Je dois être un homme ! Je n’ai pas le choix !

- On a toujours le choix, c’est juste la peur qui empêche de le voir…

- Alors si on a le choix, arrêtes l’alcool ! »

Ce fut au tour d’Elni d’éluder le problème en déclarant :