Liseren

Chapitre 16

Il était prévu qu'il se rende aux havres gris pour remette le bijou aux prochains elfes qui partiraient afin qu'il le remette aux hauts elfes à Aman. Il n'était pas sûr d'arriver avant que Celeborn et Elrond soient parti. Toutefois, il n'avait pas imaginé que son père avait quant à lui retarder son départ. Il avait, comme Elrond, fait envoyer les siens, mais avait attendu à Mithlond le retour de son fils. Son instinct l'avait incité à rester. Pas que par pure inquiétude parentale. Il sentait que son fils aurait besoin de lui.

A peine eurent-ils mis pied à terre après une route des plus silencieuse. Que des soldats arrivèrent pour récupérer les montures et Aebor se montra avec Haldir pour les amener vers le salon où justement les quatre hauts elfes prenaient le thé. Les deux capitaines sentirent le prince silvain particulièrement nerveux et énervés. Mais ce qu'ils perçurent fut bien plus léger que ce que Thranduil ressentir en croisant le regard de son fils, si terne.

Cirdan : « Ah, Legolas. Nous ne vous attendions pas de sitôt. »

Legolas : « Bonjour à tous. »

Celeborn : « Prenez donc place. »

Cirdan fit signe et des elfines arrivèrent pour servir un thé au prince et son ami. Thranduil, lui tourna un regard vers Feren qui alla se mettre sagement en position de capitaine. Legolas s'approcha de la table tout en plongeant sa main dans sa tunique pour en sortir le tissu qui protégeait le bijou qu'il vient donner à Elrond puisqu'il était au plus proche. L'elfe brun le pris délicatement en sortit le bijou.

Elrond : « C'est bien cela. »

Celeborn : « Merci, Legolas. Est-ce que cela a été difficile de le récupérer ? »

Legolas : « Non. Mais si vous le permettez, j'aimerais aller me rafraichir. »

Cirdan : « Oui, bien sûr. »

Il fit signe à une elfine de l'amener vers une chambre. Thranduil plissa des yeux et se leva pour aller à leur suite. Il aperçut plus loin l'elfine ouvrir une porte et laisser le prince s'engouffrer dans la pièce. S'en approchant, l'elfine s'éloigna pour retourner à ses tâches et le roi entra s'en s'annoncer.

Legolas avait juste eu le temps de s'assoir sur le bord du lit et se passer une main sur le visage qu'il bondit de surprise. Voyant son regard clair luire de larmes, il referma rapidement la porte derrière lui et s'approcha de son fils pour le prendre soudainement dans ses bras.

Un fils surprit d'un tel geste, son père étant habituellement peu démonstratif. Mais par Eru que cette étreinte lui fit du bien. Les sanglots de ce déchirement qu'il avait retenus vinrent enfin s'exprimer et s'étouffer contre l'épaule de ce père qui encaissait cette violente peine qu'il pouvait sentir en lui. Il le garda, ainsi, de très longues minutes dans la chaleur de ses bras avant de le sentir finalement chercher à se redresser et se détacher de lui.

Lentement, il défit son étreinte et il vient lui prendre le visage afin de l'obliger à le regarder. Tendrement, il passa ses pouces sur ses jours.

Thranduil : « Que s'est-il passé ? »

Les lèvres du prince se mirent à trembler, comme des mots qui sortaient sans se faire entendre. Finalement il réussit à souffler un « rien ». Puis il inspira profondément et posa ses mains sur les poignets de son père afin de le détacher de son visage.

Legolas : « Je vais prendre route avec toi. »

Thranduil : « Tu ne souhaites plus voyager en terre du milieu ? »

Legolas : « Non. Je veux partir d'ici. »

Les sourcils du roi se froncèrent.

Thranduil : « Legolas »