Chapitre 21

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Deux jours! deux jours depuis que Thomas avait disparu et Harry se sentait doucement sombrer dans la démence. Il savait, oui il savait, que c'était Ron le responsable d'une telle atrocité. Et le fait que ce soit son frère, son petit frère, qui était concerné ne changeait rien à sa perception de la situation. L'on ne devenait pas un monstre en tuant, torturant ses ennemis. Du moment qu'il y avait ennemis, il y avait guerre, et quand guerre il y avait, victimes suivaient, dans un camp comme dans un autre. Il avait appris à la dure que dans une guerre, il fallait soit tué pour sauver sa vie ou être tué en hésitant. Il avait compris, après thérapie, méditation, hurlements, que détester les mangemorts ne témoignait en aucun cas de son intelligence, au contraire.

Certes, il les blâmait pour leur choix de suivre Voldemort, mais il comprenait, acceptait, que leurs actes avaient un but plus profond que la satisfaction de leurs envies malades. La protection des leurs. Drago Malfoy était une preuve des dilemmes auxquels certains mangemorts avaient à faire face. Ils se battaient pour leurs vies, pour celles de leurs lignées. Comment détester des êtres qui, malgré leur cruauté et leur démence, se souciaient des leurs?

Non, pour lui, les monstres sont ceux qui s'en prennent à des innocents sans raison. Tom Jedusor de l'orphelinat n'était pas un monstre, il agissait pour se protéger des autres enfants qui le maltraitaient. Tom Jedusor n'était devenu un monstre qu'une fois à Poudlard où il avait perdu son humanité en se lançant à la conquête folle de l'immortalité. Mais une chose était sûre, Thomas, son Thomas, n'était pas un monstre. Il était un enfant brillant, plein de vie, un peu possessif, mais définitivement aimable. Harry aimait à penser qu'il avait réussi, durant l'année qu'ils avaient passé ensemble, à montrer à Thomas un autre aspect de la vie d'un enfant. Un aspect où il était aimé, désiré, choyé. Où il n'avait aucun contact à la violence qui avait rempli son cœur de colère puis de haine.

Et Ron, ce traître qu'il avait passé des années à appeler, à traiter d'ami, de meilleur ami, osait s'en prendre à ce petit garçon qu'il avait le devoir d'élever. Mais plus qu'à Ron, celui à qui il en voulait le plus était lui-même. Dans son arrogance, il avait négligé de monter les barrières de protection nécessaires autour de sa maison, après tout personne n'avait jamais vraiment su où il habitait dans le monde moldu. Enfin, personne qui ne faisait pas partie de son cercle de confiance. Assez restreint il fallait ajouter.

Il avait bêtement cru que Ron n'oserait pas s'en prendre à eux sous peine de perdre sa magie, mais il s'était visiblement trompé. Et à cause de sa sottise, son bébé était en danger entre les mains d'un homme perdu entre colère et tristesse, devenu ce que la guerre avait fait de lui. Et depuis deux jours, Harry, Drago, les Aurors, les Weasley, le cherchait sans relâche. Mais rien! Ronald avait visiblement appris de ses erreurs lors de ses vols répétés, cette fois il n'avait laissé aucune trace. Harry en devenait frustré et tous le ressentaient. Il hurlait, commandait, prenait la tête des équipes lui-même à chaque fois qu'un soupçon d'indice se présentait. Il était redevenu Harry Potter durant ces deux jours, il était redevenu un leader. Et plus que ça, il était un père inquiet.

Et c'était justement pour cela que personne n'osait douter de lui quand il disait qu'il tuerait lui-même Ronald Weasley si sa magie ne le faisait pas avant.

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Thomas cligna lentement des yeux, sa tête était douloureuse et il avait l'impression de peser plus lourd que l'Encyclopédie d'Hermione. Un petit gémissement de douleur franchit ses lèvres, il était malade. Il détestait être malade, cela lui donnait l'impression d'être faible. Il détestait être faible. Mais pour le moment, il se l'accordait, il voulait Harry.

Thomas se redressa avec difficulté et sentit immédiatement sa respiration se bloquer. En temps normal, il aurait trouvé ça cool, ce serait comme être James Bond dans une des aventures qu'il adorait regarder avec Harry. Mais la situation n'était pas normale, il devrait être chez lui, avec son frère, devant un bon repas à rigoler et profiter du fait d'être ensemble après la journée qu'ils venaient de passer à n'être que des frères. Il devrait être en train de faire ses devoirs d'écriture pendant que son frère révisait pour ses examens. Il ne devrait certainement pas se trouver dans un cachot dans un lieu inconnu.
"Oh Dieu, ne me laissez pas mourir, pas maintenant que mon frère passe à nouveau du temps avec moi!"

Ce que Magia veutWhere stories live. Discover now