Épilogue

1.6K 128 26
                                    

Harry soupira en déposant sa tasse de café sur la table devant lui. Il avait déposé Teddy au manoir Malfoy pour la journée, Narcissa et Androméda réclamaient sa présence. Et lui n'avait pas à aller travailler avant midi, privilège de parents à ce qu'il paraissait. C'était le premier septembre, après qu'il ait regardé le familier train rouge emmené son petit frère loin de lui, ce qui n'avait pas été facile, quoi que ce fut la vapeur que l'engin dégageait qui lui avait embué les yeux pendant un instant. Et il était assez sûr que la boule dans sa gorge était due à l'émotion de revoir le Poudlard Expresse. Il était heureux que Thomas aille à Poudlard, il y avait tellement vécu, tellement appris. Cette école avait été là maison de l'orphelin qu'il avait été, son refuge, et aussi le lieu où il avait été le plus en danger. Il ressentait un étrange mélange d'amour et de haine pour Poudlard, il espérait juste que l'expérience de Thomas serait différente de la sienne, plus proche de celle de Tom Jedusor s'il devait être honnête. L'homme avait été un pur génie.

Chose qui m'étonnerait personne vraiment. Après le retour de Thomas, il avait rassemblé famille et amis pour leur raconter la fable qu'il avait mis en place avec l'enfant. Mi-vérité, mi-mensonge. Thomas Potter, anciennement Tom Jedusor III, fils de Voldemort, mère inconnue morte en couche. Harry l'avait trouvé dans un orphelinat après son retour en Angleterre et, par peur que l'histoire ne se répète, l'avait adopté et offert une famille, sa famille. Et Harry ne lui ayant jamais parlé de sa famille biologique, il avait eu un choc en découvrant le livre de Rita Skeeter. La biographie d'un homme portant le même nom que lui, un mage noir, qui avait assassiné la famille de celui qui l'avait adopté. Alors il s'était enfui.

Ils avaient attendu, le cœur battant, les réactions que cela allait engendrer. Sarah avait été la seule à immédiatement balayer le lien de parenté, décrétant qu'un enfant n'avait pas à payer pour les péchés de son père. Cela avait fait fondre en larmes l'enfant, qui plus tard avait avoué à son frère que c'était de la culpabilité. Sarah aussi avait perdu de la famille à cause de "Voldemort", tout comme chaque membre de leur famille, de cette qu'ils avaient choisi et construit. Il avait honte, et Harry avait du passer une autre nuit à essayer de lui faire accepter qu'il n'était pas ni n'allait pas devenir Voldemort. Seul, dans sa cuisine, le brun soupira, reconnaissant qu'un rendez-vous chez un psychologue ne ferait pas de mal à l'enfan. Mais cela voudrait dire exposer l'identité de son frère en tant que Tom Jedusor, et même le faire passer pour le fils de l'actuel Voldemort mettrait l'enfant en danger, entre ceux qui voudront s'en prendre à lui pour venger la mort des leurs et ceux qui voudront faire de lui le successeur de son malade de "père".

Harry se leva et alla déposer la tasse vide dans l'évier, un sentiment de déjà-vu s'emparant de lui. Tournant sur lui-même, le briseur de sorts laissa son esprit dérivé jusqu'à une matinée comme celle du jour, des années auparavant, où il avait reçu sa "mission". Il eut un petit rire avant de retourner à sa tâche première, il devait lui rester moins d'une quinzaine de minutes avant qu'il ne doive retourner à Gringotts, pas le temps pour le sentimental.

*************************

Harry venait de mettre Teddy au lit quand il entendit taper contre une vitre. Il suivit le bruit pour tomber sur Crésus, le hibou brun de Thomas. Un petit sourire éclaira le visage du jeune homme alors qu'il allait ouvrir la fenêtre de la cuisine pour laisser entrer l'oiseau. Un seul mot de trouvait au centre de la feuille qu'il déplia. Serpentard.

Harry leva les yeux au ciel, comme si il y avait eu une chance que son frère aille dans une autre maison. Il replia la feuille et se détourna, ne ressentant aucune crainte au fait qu'il retourne à Serpentard, aucun doute, juste de la joie pour son frère. Il savait qu'il avait bien élevé l'enfant, il n'avait donc aucune raison d'avoir peur. Il avait confiance en sa famille, il avait confiance en Thomas.

Harry s'arrêta brusquement en sentant une légère caresse sur sa joue, le genre de caresse qu'une mère fait à son enfant en démonstration d'affection. Cela ne dura qu'un instant mais cela ne fit que confirmer ce qu'il savait déjà.

Tout irait bien.

Ce que Magia veutWhere stories live. Discover now