Chapitre 8

68K 2.9K 6.7K
                                    

LILY

Je cligne des yeux avec la sensation d'avoir été renversée par un camion. Ma langue pèse lourd dans ma bouche sèche et je meurs de soif comme le baroudeur qui rentre de son périple dans le désert.

Des bribes de souvenirs s'imposent à moi sous forme de flashbacks, tous plus embarrassants les uns que les autres.

C'est une catastrophe, un désastre sans nom, un bouleversement planétaire : j'ai la gueule de bois ! Moi, Allyson, étudiante studieuse à qui on rabâche de moins se prendre au sérieux, j'ai la migraine des lendemains de soirées arrosées...

— Bien dormi ?

Max O'Donnel, l'insupportable joueur des Giants, est allongé en caleçon à côté de moi. Son odeur de pin frais s'infiltre sous mes narines pour agrémenter mon début de migraine.

Qu'est-ce qu'il fout à moitié nu à côté de moi, et pourquoi nos jambes sont-elles enchevêtrées ?!

Je baisse les yeux sur ma tenue et constate que je porte toujours ma culotte – heureusement ! – ainsi que le maillot de football à manches longues du quarterback, suffisamment long pour me couvrir le haut des cuisses.

— Oh, mon Dieu ! m'exclamé-je, tandis que l'humiliation de la veille me revient en mémoire.

— C'est moi que t'appelles « mon Dieu » ? Ça me plaît, déclare-t-il en jouant des sourcils.

Je lui mets un gros coup de coude dans les côtes. Il sourit d'un air mauvais, révélant la petite fossette qui creuse sa joue gauche.

Une sueur froide dévale ma colonne vertébrale. Je suis morte de peur à l'idée d'avoir perdu les pédales, d'avoir couché avec lui et de n'en garder aucun souvenir. La gorge serrée par le stress, je pose la question qui me brûle les lèvres.

— Est-ce qu'on a...

— Baisé ? Ouais... C'était incroyablement bon, d'ailleurs.

Mon sang se fige dans mes veines et se transforme en glace. Je m'immobilise, incapable de respirer.

— Tu tailles les meilleures pipes, ma belle...

C'est Ted Greyson qui vient de murmurer ces paroles obscènes, empreintes d'un poison qui me donne envie de vomir. Assis en tailleur sur le tapis à côté de nous, il est torse nu, à l'instar de Max, dévoilant sa peau brune couverte de tatouages.

C'est un cauchemar, je vais me réveiller...

Chris Stanford apparaît à son tour, une tasse de café fumant à la main.

— Le clou du spectacle, c'est quand on t'a pris tous les deux, Maël et moi. J'ai bien cru que cette pauvre table basse ne tiendrait pas le choc...

Le ricanement rauque de Maël me force à tourner la tête vers lui. Une chaleur diffuse se répand dans mon bas-ventre tandis que mon regard se perd sur sa peau lisse et parfaite au teint mat. Son jogging est si bas sur ses hanches que j'entrevois le joli petit V formé par ses muscles taillés dans de l'acier. Des tatouages à l'encre noire tapissent son bras gauche, du bout des doigts jusqu'à la base de son cou. Ses cheveux foncés sont en bataille et une barbe de trois jours recouvre sa mâchoire carrée. Un sourire espiègle étire ses lèvres lorsqu'il s'approche de moi d'une démarche féline.

— Ta chatte était tellement bonne, bébé...

Il s'accroupit pour se mettre à hauteur de mon visage. Son souffle chaud caresse le bout de mes lèvres.

The Bucket-list /1 ( sous contrat d'édition )Where stories live. Discover now