The Bucket-list /1 ( sous contrat d'édition )

Chapitre 9

LILY

L'odeur de la mozzarella fondue titille mes narines et je me mets à saliver alors que je croque à pleines dents dans une grosse part de pizza. À côté de moi, Kyllian retire une à une les olives qui recouvrent la sienne. L'ambiance entre mon frère et moi n'a jamais été aussi tendue, et pour cause ! Je lui en veux de me délaisser, et lui est furieux de m'avoir vue « fricoter » avec Maël hier soir.

Toutefois, je n'arrive plus tout à fait à lui en vouloir, parce que Kyllian déteste les olives et pourtant, il n'a pas demandé à les enlever lors de la commande. Il ne le fait jamais, parce qu'il sait que je les lui pique. Et cette pensée réchauffe mon cœur tandis que je plante ma fourchette dans le petit tas qui traîne sur le rebord de son assiette.

— C'est malpoli, ma grande, déclare-t-il en me mettant une petite tape sur le dos de la main.

L'ombre d'un sourire se dessine sur son visage fermé et je crois bien que je souris, moi aussi.

— Tu veux dire, presque aussi malpoli que lorsque tu ignores mes SMS ? le provoqué-je en battant des cils d'un air innocent.

Mon frère m'offre un vilain geste du doigt, et je prétends être offusquée en cherchant l'aide de ma mère du regard. C'est ainsi qu'on a toujours fonctionné tous les deux : on fait des bêtises, je l'accuse, il se fait punir.

Mais on a bien grandi depuis l'époque des punitions... et au lieu de nous sanctionner d'un regard sévère, Maman a les larmes aux yeux.

— C'est rien..., commence-t-elle en reniflant bruyamment sous nos regards interrogateurs. C'est juste que... ça m'avait manqué d'assister à vos chamailleries.

Et finalement, voir sa mère pleurer est le pire des châtiments. La culpabilité grandit dans le creux de mon ventre jusqu'à me couper l'appétit.

Mon grand frère est du genre à ne pas vouloir se remettre en question. Mal à l'aise lorsqu'on le met au pied du mur, il cherche à fuir par tous les moyens. Aujourd'hui, il décide de détourner la conversation qu'il n'a pas envie d'avoir.

— Tu savais que ta fille fabriquait de faux papiers d'identité pour entrer dans des clubs où elle n'a pas l'âge d'aller ?

J'ouvre la bouche, sous le choc, avant de rincer ma culpabilité à l'aide d'une gorgée de Coca Cherry, la boisson qui soigne tous les maux.

— Tu m'aides à débarrasser ? À moins que ce soit une tâche trop ingrate pour la superstar que tu es devenue.

À mon tour d'essayer de détourner la conversation et de masquer mes joues rougies par la honte. Impassible, Kyllian croise les bras sur sa poitrine tout en me toisant d'un regard mauvais.

— Tu n'avais pourtant pas l'air d'avoir un problème avec les superstars, hier soir.

Mes mains se crispent sur le carton de pizza que je balance à la poubelle.

— Qu'est-ce que vous racontez, tous les deux ? Lily ? Tu n'étais pas chez les McCartney ?

— Si... bien sûr ! Tu peux même téléphoner à la mère de Sarah si ça te chante. Kyllian essaye de détourner ton attention du fait que c'est un abruti, c'est tout.

Sceptique, ma mère hausse un sourcil. Tout ce qu'il me reste pour me sortir de cette affaire, c'est un regard innocent et de jolis mensonges sur le bout de la langue.

Elle qui souhaitait que je prenne la vie moins au sérieux... Elle serait servie si elle apprenait ce qu'on a fait hier soir, Sarah et moi.

Dès que ma mère a le dos tourné, j'attrape Kyllian par le bras et le tire dans les escaliers pour le guider jusqu'à ma chambre. Je referme la porte derrière nous et le fusille d'un regard accusateur.