Chapitre 25

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Eirik, tout aussi furieux, laissa Aliénor partir devant, car il espérait pouvoir se calmer avant de repasser à l'attaque et avoir gain de cause.

La jeune femme alla déposer sa récolte dans l'abreuvoir et elle vit du coin de l'œil qu'Eirik allait rejoindre Botilde et Eskil qui étaient en grande conversation. Le guerrier handicapé était très fier de sa nouvelle jambe et il pavoisait devant Botilde, la sublime guerrière.

Un cavalier arriva à vive allure. Ketil repéra très vite la sublime guérisseuse et il dirigea sa monture dans sa direction.

Le fils de Frode s'arrêta près d'Aliénor tandis que les villageois s'attroupaient autour de lui. Aliénor remarqua que le guerrier avait une main bandée.

— J'ai besoin de tes soins, femme ! déclara-t-il toujours sur en selle.

— L'usage veut que l'on vienne saluer le jarl en premier, déclara Aslak en arrivant près du fils de Frode.

— La beauté de ta guérisseuse m'a aveuglé au point d'en oublier tout le reste, ricana Ketil en cherchant Eirik du regard.

Le fils de Frode repéra le guerrier qui était entouré par Folmer, Eskil et Botilde. Les deux guerriers et la guerrière s'efforçaient de contrôler le mari jaloux. Cette scène fit sourire Ketil qui riva très vite ses yeux sur l'ancienne esclave.

— Comme je l'ai dit à ta guérisseuse, j'ai besoin de soins ! reprit-il en levant sa main bandée.

Aliénor regarda Aslak, attendant son approbation, tout comme Ketil, visiblement.

Le jarl fit un geste de la main pour inviter le blessé à le suivre dans l'ancienne maison d'Adi.

Eirik fulmina en voyant Aslak faire entrer Ketil avec Aliénor. Le guerrier poussa violemment Eskil et Botilde pour intervenir et tuer le guerrier insolent. Folmer réagit aussitôt et agrippa son guerrier par le col. Eirik qui bouillait de rage, cogna le bras-droit d'Aslak.

Folmer qui comprenait que son guerrier ait besoin de se défouler, répliqua du tac au tac. Les deux guerriers en vinrent très vite à se battre violemment.

Le chef envoya son guerrier au sol, il lui tint le bras de telle manière qu'il ne puisse plus bouger et posa son pied sur son torse :

— Calme-toi, gronda Folmer. Pendant que tu passes tes nerfs sur moi, ta femme est aux petits soins pour Ketil !

Eirik étudia son chef, grogna de rage puis inspira profondément.

(Dans la maison d'Adi.)

— On m'a rapporté que votre guérisseuse s'était absentée, déclara Aslak une fois que Ketil a pris place en face d'Aliénor autour de la table.

La jeune femme défit le bandage et étudia la blessure.

— Cette vieille folle doit sûrement s'être perdue, ricana Ketil en souriant à la femme d'Eirik qui étudiait sa main. Avec l'âge, elle n'a plus toute sa tête.

— J'ai appris que Frode avait fait une mauvais chute de cheval, reprit Aslak pour que Ketil détache ses yeux de la jeune femme.

— Oui, mais grâce à ta jeune et sublime guérisseuse, notre jarl va beaucoup mieux. D'ailleurs, puisque tu es de retour, il va vouloir que tu lui rendes visite, il veut te remercier comme il se doit.

— Vous pouvez bouger vos doigts ? demanda Aliénor au blessé.

Ketil remua ses appendices et sourit à la jeune femme.

Aliénor se leva et alla chercher de quoi nettoyer et refermer la plaie.

— Ça peut piquer un peu, prévint-elle avant de laver la profonde entaille.

— Tes soins sont une caresse, souffla le guerrier.

Aliénor ignora la remarque et poursuivit les soins en recousant la plaie.

Folmer et Eirik entrèrent dans le bâtiment. Les deux guerriers semblaient s'être battus mais sans gravité.

— Alors, comment s'est déroulée votre expédition ? demanda Ketil à Aslak en étudiant les nouveaux venus. Est-ce qu'Eirik à ramener d'autres prisonnières comme elle ? ajouta-t-il en fixant le guerrier concerné. Mon père serait très intéressé par cette marchandise ! ajouta-t-il en jetant un regard à Aliénor.

— Si tu veux des prisonnières, répondit Eirik calmement, va les chercher toi-même !

Aliénor termina ses soins en bandant la main de Ketil, puis elle lui tendit un petit pot d'onguent.

— Il faut garder le bandage propre et appliquer cet onguent avant chaque pansement, jusqu'à ce que la plaie ait cicatrisé. Il vous restera à retirer le fil ! conclut-elle en se levant.

Ketil lui saisit la main et l'étudia avant de lever les yeux sur la jeune femme :

— Comment de si minuscules mains peuvent être aussi efficaces ? demanda-t-il en jetant un regard à Eirik, qui contenait sa rage.

Folmer posa une main sur l'épaule d'Eirik pour le calmer et Aslak leva les yeux au ciel :

— Es-tu donc fou, Ketil ? lui demanda-t-il. Cesse de tourner autour de la femme d'Eirik, ajouta-t-il avant d'ouvrir la porte et d'inviter le visiteur à partir d'un geste de la main.

Ketil se leva non sans avoir gratifié Aliénor d'un sourire.

— Mon père sera heureux d'apprendre que tu es rentré, déclara-t-il en faisant face au jarl près de la porte. Il attendra ta visite, et n'oublie pas d'emmener ta guérisseuse avec toi, car elle n'a pas su apprécier son hospitalité et cela a contrarié mon père !

Aslak et Folmer accompagnèrent Ketil à l'extérieur, laissant Eirik et Aliénor dans la maison d'Adi.

— Tu t'es battu ? demanda-t-elle en rangeant ce qu'elle avait sorti pour les soins.

— Rien de grave, cracha Eirik, qui sentant toujours la colère brûler en lui.

Aliénor tourna la tête se sentant menacée par l'ire du guerrier. Eirik comprit qu'il lui avait fait peur et soupira de déception.

— Tu me crois capable de te faire du mal ? lui demanda-t-il en essayant de se calmer.

— Je n'ai pas le courage d'affronter une autre dispute, soupira-t-elle en rangeant les étagères pour ne pas le regarder.

— Donc tu m'en crois capable !

Aliénor garda le silence. Agacé, Eirik quitta la pièce.

Viking de feu et de sang T1 🔞(récit terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant