Un problème n'arrive jamais seul

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Agathe retira lentement la main de Laura de sur son front.

— Je t'assure que je vais bien. J'ai juste un peu chaud et un mal de crâne qui ne veut pas en finir.

— Tu es blanche comme un linge et tu as un peu de fièvre. Ça m'inquiètes. Tu as ton traitement sur toi ?

La rousse retourna enfin à sa place. Rester dans cette position lui donnait encore plus chaud et n'aidant en rien sur ses nausées. Elle se laissa tomber sans ménagement sur le sol, le dos au mur froid de l'engin. Que ça faisait du bien cette fraîcheur sur le corps. Elle retira son gilet pour en tirer plus de bénéfices. Puis soudain, quelque chose la frappa.

— Comment tu es au courant pour mon traitement ? Personnes à part nos...

— Je suis désolée, je sais que je n'étais pas censée être au courant. Mais c'est sorti sur la table à un repas. Ils m'ont fait promettre d'oublier ce que j'ai entendu.

Le cœur de Laura battait la chamade. C'est la première fois depuis tant d'années qu'elle disait "nos" et non "les" parents. Suite à leur éloignement, Agathe avait radicalement changé son vocabulaire, excluant donc les "nos" et tout autre mot implicant une quelconque relation entre elles deux.

— Tu es au courant de quoi d'autre ? Exaspérée, Agathe regardait à présent l'autre femme, voulant lire dans ses yeux si elle lui mentait. Espérant de tout cœur qu'il n'en était rien.

Laura sentait bien le regard perçant sur elle et savait bien pourquoi. Ce besoin d'être rassurée par le regard, prouver que même si elle ne se parlaient plus, elle ne lui mentirai pas pour autant. Alors pour la rassurer, car c'était bien son rôle en ce moment, elle la regarda droit dans les yeux. Comme elles pouvaient le faire auparavant.

— Non Agathe. Je ne sais rien d'autre. Mais ça m'inquiètes sincèrement.

Ne pouvant plus supporter son regard, cette dernière tourna les yeux, ce concentrant sur ses mains, se triturant les ongles.

— Ça c'est la meilleure. T'inquiéter pour moi... C'était il y a huit ans qu'il fallait t'inquiéter, pas maintenant qu'on est enfermée dans une boîte.

Son ton était calme et amer. Synonyme que ses nerfs allaient bientôt lâcher. Laura en avait conscience, il ne vallait mieux pas la pousser à bout.

— Tu sais, j'ai toujours demandé des nouvelles de toi aux repas depuis... Je sais que j'ai merdé et que...

— Ça c'est clair. Tu as sacré bien merdé sur ce coup là Laura !

Trop tard, le mal était fait. Elle se leva comme une furie prête à en découdre, et elle n'attendait que ça. Avoir enfin cette conversation. Tant pis si c'était sous les cris et l'énervement.
Laura qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis son changement de ton dans la voix, s'en voulu. Voilà, s'était finalement arrivé. La rousse ne l'épargnerai pas, elle en était plus que certaine. Elle réprima une grimace voyant la colère gagner peu à peu la jeune femme qui se levait. Puis une lueur d'inquiétude passa dans ses yeux, lorsqu'elle vit cette même femme se tenir la tête d'une main les yeux fermés et chercher un appui de l'autre.

— Qu'est-ce qu'il a ?

— Rien. Sa réponse était sèche.

Laura commença à se lever pour approcher de la rousse, qui la repoussa encore une fois.

— Laisse-moi tranquille... Sa voix était vague, empli de fatigue, lointaine. La repoussant toujours et encore de sa main.

— Non. Maintenant tu arrêtes de faire ton enfant ! Tu n'es pas bien, tu as besoin... Agathe !

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