Chapitre 25 : Derrière le sourire !

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Le plus grand amour d'une femme ne devrait-il donc pas être son enfant ?
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Le mariage de la fille en premier puis celui de la mère ensuite furent donc scellés et chacun des couples jeune et vieux évoluait ainsi, chacun un peu à son rythme.

Quelque temps avant tout ce remue-ménage, dans une maison, au centre-ouest de la ville, Fatou Kiné SECK était occupée dans les derniers réglages pour accueillir son mari comme il se devait.
La jeune femme était surexcitée à l'idée de revoir son soldat. Deux longs mois qu'elle n'avait pas posé les yeux sur l'homme de sa vie.
C'était toujours comme cela hélas ! Vivre avec un militaire n'était pas de tout repos. Être femme de soldat, c'était avant tout savoir composer avec les longues absences, sans compter l'inquiétude constante et la grande appréhension de ce coup de fil annonçant un malheur auquel on ne voulait absolument pas penser. Fat Kiné refusait d'envisager le pire mais plus les missions étaient longues et plus elle paniquait.

Maïssa Élimane NDAO devait arriver demain dans l'après-midi et tout était fin prêt pour ces retrouvailles tant attendues.

Dans la tradition populaire bien de chez nous, une femme se doit de savoir disposer d'astuces et de tous ces petits "trucs" pour épater son homme. Le *Djongué* est à la femme sénégalaise un peu ce que le fromage et la baguette sont au français... afin, à peu de choses près quand même !

La grande amie de Kiné, Fatima Zahra KASSÉ, qu'elle nommait également sa grande sœur, avait de très bonnes adresses pour toute femme mariée sénégalaise qui se respecte. Parmi celles-ci, figurait une boutique de lingerie fine et autres accessoires coquins alliant tradition et modernité sise au marché HLM, propriété de Badjiène Kiné Laobé Branchée 2.0.
Oui, encore elle ! Badjiène était décidément dans toutes les sauces !

Nos deux petites coquines passaient assez souvent "Chez Laobé 2.0" pour se "renouveler" afin de surprendre leurs hommes. Les deux jeunes femmes étaient quasiment toujours subjuguées quand elles franchissaient le seuil de cet antre de la *Djonguélogie*. Badjiène Kiné veillait tout particulièrement au choix et à la qualité de ses produits, pour varier les plaisirs, disait-elle.
Cette fois encore, les nouveautés étaient largement au rendez-vous et Fat Kiné pu ainsi refaire son "arsenal de guerre" sous les conseils avisés de notre très chère Badjiène.

-*Bou dara yombou Kiné, na retrouvailles yi ame djom* = cerne ton mari de toutes parts Kiné, qu'il sente largement qu'il t'a manqué sous tous les aspects ! Conseillait Badjiène.

-*Boula dara méti Badjiène. Ndao Counda bëlëp Ndoucoumane sa ndéné Arame faxa, sama góorou bop dji, sama guér, sama sangue, amouma fayam ! Sagal nama, siguil nama ! Goóoro góor mo mën Ndao ! Souma goré rék, sëyal ko ba déé* = Ne t'en fais pas Badjiène. Mon Ndao à moi m'a honoré sous tous les plans. Je ne peux que bien m'occuper de lui !

-*Ñaff, dégël li ! Djiekk dal na Djongué rék mba mou bako ! Man ndéké Kiné yaw mi la bëgg* = Ô la grosse coquine ! Taquinait Zahra.

-Ah, je suis très fière de toi ma fille. Mon cœur raffole des ces dames coquines qui savent prendre soin de leur ménage. Continue sur cette lancée, ne ménage aucun effort et dans tous les domaines nak. Un mariage, cela s'entretient pour éviter l'usure du temps et de la routine ! Armait comme dans ses habitudes Badjiène.

Et la jeune femme était bien décidée à suivre ces conseils.
S'il y avait bien un "avantage" dans les absences répétées et prolongées de son mari, c'était que leurs retrouvailles étaient presque toujours comme qui dirait "explosives". Ils vivaient alors une relation vraiment intense avec une passion décuplée par le manque de l'autre.

De Victimes à Bourreaux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant