Un Brin De Magie À Noël.

Le Loup Noir, le Loup Blanc et le Lionceau.

Le cavalier solitaire, son père et le barde apparurent soudainement dans une clairière. Quelques oiseaux s'envolèrent en piaillant complètement apeurés. À cette haute altitude il avait neigé toute la nuit, ils se retrouvèrent donc enfoncés dans la poudreuse jusqu'aux genoux. Le ciel était gris. Les nuages bas se déplaçaient à une vitesse vertigineuse. Le vent était mordant et les pics les entourant peu accueillants. Ils pouvaient le dire, cette région était aussi hostile que ces habitants.

— Pourquoi as-tu refusé de nous faire apparaître aux portes de la forteresse ? râla le brun aux yeux bleus.

— Parce que, s'agaça immédiatement l'autre brun, comme je te l'ai dit une bonne dizaine de fois cette nuit, les sorceleurs ne sont pas très accueillants...

— Pour ne pas dire hostiles, assura le barde derrière eux.

— ... envers les étrangers, finit le fils en fusillant le barde du regard. Nous sommes à une demi-lieue mais je n'avais pas prévu qu'il y aurait autant de neige.

— Mettons-nous en route sans perdre de temps. Vous allez avoir du mal à avancer, se moqua le plus âgé en ensorcelant ses pieds. J'ai bien fait de prendre mes bottes de sept lieux.

Il avança d'un pas et se retrouva à marcher sur la neige sans s'enfoncer. Le plus jeune poussa un grognement en réponse tout tirant son cheval par la bride.

— Dites monseigneur ! Je n'ai jamais vu d'enchantement pareil, pourriez-vous ...

— Et tu n'en verras pas d'autres, aboya le plus jeune faisant taire le barde.

Le père lança un regard empli de reproches à son fils quant à son comportement revêche. Ils commencèrent leur progression dans la neige fraîche. Le cavalier, ne voulant pas imposer son poids à sa monture, marchait à côté d'elle. Le barde suivait derrière en grelottant.

Au bout d'une demi-heure, le plus jeune sentit son médaillon à tête de loup vibré. Son père, lui adressa un regard interrogatif.

— Jaskier, héla le jeune. Vous montez à cheval ?

— Euh ... oui, mais ...

— Taisez-vous et montez sur Branion, dit-il en passant les rênes par-dessus l'encolure.

Il aida le barde à se mettre sur le dos de son étalon pendant que son père lui demandait ce qu'il avait ressenti.

— Je n'en sais encore rien, mais le médaillon me dit qu'il y a quelque chose dans les bois.

— C'est donc à ça qu'il sert !

Le jeune retira sa cape et l'attacha à la selle avant de prendre le bouclier qui pendait sur le flanc et de dégainer son épée.

— Père, les créatures ici sont extrêmement dangereuses et je ne fais pas partie des plus puissantes. J'ai eu du mal avec la goule hier. Vous devriez sortir Gu...

— Je ne l'ai pas prise avec moi, coupa le père en observant autour de lui. C'est un artefact puissant, mais hors d'Yggdrasil ce n'est qu'une vulgaire lance. Et on va dire que je ne suis pas en condition pour combattre avec ce genre d'arme.

Un cri perçant se fit entendre et résonna dans la forêt. Le père fit apparaître une magnifique épée à la garde dorée et noir dans une main et dans l'autre une dague tout aussi ouvragée. Le médaillon vibra une nouvelle fois alors que la créature qui approchait poussa un deuxième hurlement strident.

— Jaskier ! A mon ordre, soyez prêt à fuir vers Kaer Morhen prévenir la forteresse.

Le fils se tourna vers son père qui était toujours en tenue de voyage.