Chapitre 25 : Un ex amant

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Parfaite chanson pour le chapitre :)


***


- C'est...

- Original ?

- Exactement le mot que je cherchais. Original est presque un euphémisme...

Telle fut la réaction de William et Alexandre lorsque ces derniers se rendirent dans la salle de bal, décorées par les soins de monsieur Emerson, Excalibur et madame Pichard. Le travail avait pourtant été bien fait : boules à facettes dernier cri, enceintes achetées à des prix astronomiques, sièges coûteux pour ceux qui souhaiteraient faire une petite pause entre deux danses... Non vraiment, tout avait été pensé à la perfection. William déglutit, redirigeant son regard vers un coin de la pièce, qui dénotait avec le reste de la décoration. Ce dernier, décoré uniquement par monsieur Emerson, était la raison de son hésitation. Afin de marquer l'occasion, le professeur avait en effet repeint les murs aux couleurs du drapeau français (bleu, blanc, rouge), drapeau qui couvrait par ailleurs chaque millimètre carré de cet espace. Alexandre laissa échapper un rictus devant la moue de son camarade :

- Tu n'aimes pas la touche de notre professeur d'histoire Facturax ? C'est étrange, j'aurais parié que ça te plairait, lança ce dernier dans un grand sourire moqueur. Je la trouve très romantique, totalement adapté à cette soirée d'exception...

- Au moins, l'interrompit William en reportant son attention sur son amant, ça ne peut pas être pire...

- Ne me le fait pas dire, reprit le Chartam en attirant le Forceps contre lui.

Sous les regards intrigués de leurs camarades, les deux jeunes hommes s'enlacèrent tendrement.

- Tu me promets que tu m'inviteras à danser la valse ? Glissa William dans le creux de l'oreille de son bien-aimé.

- On verra William, lui répondit Alexandre. Que dis-tu plutôt d'un petit rendez-vous galant dans la maison de la forêt ? Sans Lucia cette fois-ci. Cette dernière n'en saura rien...

- Quelle idée de génie.

Satisfait, l'ancien leader des Chartams relâcha son étreinte.

- Je m'occuperais de la déco, reprit Alexandre, ne t'inquiètes pas pour ça, j'aurais sûrement beaucoup plus de goût que notre professeur...

- Hum Hum.

En face de lui, Alexandre écarquilla les yeux. Horrifié, William fit volte-face, ne prenant pas le temps de vérifier l'identité du nouveau venu :

- Monsieur Emerson, s'écria-t-il. Je peux tout vous expliquer, nous n'étions pas du tout en train de...

- Excusez-moi d'interrompre vos conversations plus que charmantes et divertissantes, les interrompit Ophélia en croisant les bras, mais je dois parler avec Alexandre deux minutes.

William ne bougea pas d'un pouce, confus.

- Et en tête-à-tête.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Lui lança son ancien ami, désabusé.

- Une urgence. C'est à propos d'Alexandra...

Sans demander son reste, Ophélia le tira hors de la pièce, oubliant toute notion de politesse. Avant de disparaître dans le couloir, Alexandre fit volte-face en direction de son amant :

- Rendez-vous ce soir devant les portes de la salle de bal ! On ira au repère secret dès la fin des valses.

William hocha la tête, résigné. Cependant, au lieu de rentrer dans le dortoir pour s'y préparer, il préféra jeter un regard à travers les portes vitrées, admirant les couleurs printanières des jardins : de part et d'autres de ces derniers, de sublimes fleurs de toute espèce et couleur commençaient à renaître, appelées par la chaleur qui pointait le bout de son nez. Mais cette vision de paradis ne suffit pas à faire taire ses pensées. Le bal aurait lieu dans quelques heures à peine, et dès le lendemain, il faudrait déjà commencer à boucler ses valises en vue du départ imminent. Le dernier de William. Nostalgique, le jeune homme détourna le regard, et essuya une larme du revers de sa main. Les heures passées au sein de Watterfall High n'avaient pas toujours été de tout repos, mais pourtant William aurait tout donné pour pouvoir y passer quelques mois supplémentaires.

RocasWhere stories live. Discover now