34.

2K 119 8
                                    

***Kathina, Mai***



J'entends le tic que fais la porte lorsqu'on la déverrouille à l'aide d'un badge. Je lève la tête et c'est un jeune homme. En un mois ici, jamais je ne l'avais vu. Il me salue et me regarde avec insistance puis continue vers les bureaux.



-c'est qui ? je demande à la dame de ménage.



-Sylvain, le comptable. Il était en congé. Ils sont nombreux que tu n'as pas encore vu, il y a quatre qui sont en congés maternité.



-ah d'accord !



-ici il n'y a pas de célibataire oh. Je te vois déjà avec les yeux blancs.



-oh ! J'ai dit quoi ?



-en tout cas lui la, un grand bordel. Toi-même tu connais les métis. Il fait le nerveux ici mais hors du cabinet... hum.



Seule, elle se met à déballer la vie de l'autre. C'est son travail ici, le kongossa. Je connais la vie de tout le monde à cause d'elle. Pourtant comme moi elle s'est engagée à ne pas avoir un comportement qui pourrait entacher aux bonnes relations entre collaborateurs à son entré au cabinet. Moi j'écoute seulement.



Quand Claude sort de son bureau, elle se dépêche de retourner à son ménage. Moi je remets une oreillette et retourne à ma musique sur Youtube. Il n'y a rien à faire, je m'ennuie.



Peu après le Sylvain revient vers moi.



-Sylvain ATIGA. Chef comptable. Enchanté.



-Kathina AGNIAMATHI, réceptionniste standardiste. De même.



Au même moment, on sonne. J'appuie sur l'interrupteur pour ouvrir. Un coursier dépose une enveloppe et je signe l'accusé de réception avec cachet. Sylvain n'a pas bougé.



-tu as commencé quand ? Ça te plaît ici ?



-ça fait un mois. Oui je me plais bien merci.



-ok ! Je suis dans le bureau juste après celui de Nilva, si tu as besoin de quoi que ce soit.



-c'est noté.



Il continue dans la salle de réunion où plusieurs collègues le suivent plus tard. La salle est juste derrière moi, une simple vitre nous sépare. Je vais remettre l'enveloppe au destinataire et reviens sur YouTube.



-Kathina, j'attends un plis urgent. Dès qu'il arrive, viens me chercher en salle de réunion.



C'était Flore, une juriste. Ici on s'appelle tous par nos prénoms sauf Claude. Ce n'est pas l'image que je m'étais faite du monde du travail. On est loin de ce que j'entendais de la bouche des autres. Ici les gens sont relaxes, sans complexes. Les relations entre collègues professionnelles. Tu ne verras pas de différence entre les employés et les stagiaires par exemple. Les histoires qu'on raconte que le stagiaire va faire les courses, ici ça n'existe pas. Tu es venu pour le droit, tu fais le droit et tu pars. Tu veux un sandwich tu descends toi-même sauf si quelqu'un descends. Mais demander à un stagiaire de laisser son travail pour aller te prendre à manger ? Ici ça n'existe pas.



J'ai fait la remarque à une collègue, elle m'a répondu que c'était contre les valeurs du cabinet et que c'est au stagiaire de refuser ce genre de comportement. L'entreprise ne lui rend pas service en le prenant, il sera productif dans l'entreprise à moindre coût. Il s'occupera des dossiers et clients de l'entreprise quoi que sous la supervision d'un salarié donc il réduit la charge de travail de ce dernier. Et si une voiture te ramasse pendant que tu pars récupérer les habits de quelqu'un au pressing, qui porte la responsabilité ? Car aucune assurance ne te couvre dans ces cas là.

KathinaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora