Chapitre 32 : Winter-cup

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« Arrêt Nihon – Prochaine arrêt Butô »

Encore 40 minutes de tramway... C'est long !

Mon regard divague et se pose sur les gens... Comment Ishida réussit à lire avec ce monde ? Il m'étonnera toujours. Takeuchi me sourit... Je lui souris en retour. C'est drôle dans ce petit espace confiné, il se tasse pour ne pas prendre beaucoup de place... Espèce de grand dadais ! En regardant le visage d'Haizaki je ne peux m'empêcher d'avoir un fou rire intérieur. Mon grand-père n'y est pas allé de main morte au dernier cours de boxe. Il s'est pris un sacré cocard ! Ça fait trois jours et ça ne s'est toujours pas atténué ! J'avais même dû lui donner le sac de petit-pois congelés pour éviter que ça enfle... C'était cocasse !

« Arrêt Butô – Prochaine arrêt Awa-odori »

Aaah... Trop de monde qui entre ! Je me cale entre Mochizuki et Haizaki. Ces deux armoires font fuir les gens. Ainsi malgré la foule je peux respirer. Un mouvement peu agréable du tramway me fait attraper le bras d'Haizaki, paisiblement accroché à une lanière bien trop haute pour moi.

« Je suis pas une putain de barre de tram ! ». Malgré mes écouteurs j'entends Haizaki pester.

« C'est vrai, une barre serait plus agréable. » je lui réponds avec un grand sourire.

« Ta gueule putain » siffle-t-il. Ce n'est pas pour autant qu'il change de position et moi de même.

Aujourd'hui on va assister à la finale de la winter-cup, la petite, Yôsen contre Shûtoku et la grande, Tôô contre Rakuzan. C'est fou de se dire qu'il n'y a aucune surprise. Il y en aurait eu une si Rakuzan ne comptait pas Akashi ou les rois sans couronnes, mais la combinaison est complètement abusée. Quand bien même ! Lorsque j'ai dit que j'avais des billets, les garçons ont tout de suite sauté sur l'occasion pour se faire une dernière sortie... Même Haizaki, c'est dire !

J'aimerais croiser Akashi pour lui poser la question que je n'ai pas pu lui poser la dernière fois... Ça fait un moment que je me la pose moi-même... Pourquoi jouer au basket ? Je l'ai posée à la capitaine, à Ishida et même à Haizaki. Chacun avait ses réponses mais dans le fond... J'aimerais surtout que quelqu'un réponde à pourquoi ? Pourquoi est un simple mot cachant derrière tant de choses... Alors je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que le pourquoi d'Akashi pourrait répondre à mon pourquoi.

Les matchs se déroulent avec brio. Même si ça ne vaut pas le spectacle de Vorpal Sword vs Jabberwock, voir les matchs en vrai ça maintient en haleine !
La seule chose qui me titille est Akashi... Au moment même où il pose un pied sur le parquet je sens qu'il est bien différent... La sensation que j'avais eue lors du match national est donc avérée. Je n'ai pas pour habitude de douter de mes ressentis mais ce que j'avais vu ce jour-là m'avait laissé pantoise. Il ne s'est même pas mis à jouer que je sens que son aura est complètement transformée. Et lorsqu'il engage enfin sa première attaque, je ressens la pression qu'il inflige à ses adversaires... Je suis peut-être sensible à ces choses-là mais pour que je le comprenne en étant aussi loin du terrain, c'est que le jeu doit être sacrément oppressant.

La finale se termine. Les spectateurs partent au compte-gouttes. Haizaki me regarde avec un air interrogateur.

« Je préfère attendre là que dans la foule »

À mes mots ils se remet à jouer sur son téléphone... Aussi, en partant en dernier je pourrais peut-être croiser les joueurs de Rakuzan !

Finalement la foule se disperse plus vite que prévu et je traîne un peu les pieds. En aucun cas je n'avouerais à Haizaki ce que je souhaite faire ! Pour qu'il me fasse une crise comme il en a l'habitude, non merci !

« Bon tu vas te grouiller on n'a pas que ça à faire bordel ! » me dit-il en se retournant vers moi. Au même instant, mon téléphone sonne. Madame Kazono ?

Je sens Haizaki me foudroyer du regard.

« Oh ça va c'est important ! »

Je ne peux même pas décrocher sans qu'il me fiche la paix !

« Oui allo » Aaah on n'entend rien avec tout ce brouhaha ! Je me déplace donc loin de la foule qui sort du complexe sportif.

« À quelle heure tu arrives samedi ? » me demande Madame Kazono

« C'est à 14h15 à la gare »

« Je vois, je ne serais pas là, il faudra que tu viennes au studio ou que tu restes seule jusqu'à 18h »

« Ne vous en faites pas ! Je viendrais au studio récupérer les clefs »

« Mmmh... Combien de temps tu comptes rester ? »

« Deux – trois jours pas plus, je ne compte pas vous embêter longtemps... »

« Je vois. C'est bon pour moi. Tu aimes toujours les gyozas ? »

« Oh oui ! »

« Alors tu auras intérêt à les manger ! » sur ces mots elle me raccroche au nez...

Aaaaah... Je sens que ce petit séjour chez Madame Kazono ne sera pas de tout repos...

Elle m'a appelé il y a quelques semaines pour me proposer de venir chez elle à Kyoto. Je ne me sentais pas de dire non... Et après tout ,j'aimerais revoir le studio de danse dans lequel on a débuté ma sœur et moi.

Enfin... Ah ! Rakuzan ! J'espère que je ne les ai pas ratés !

Je me retourne. Et vois Haizaki planté un peu plus haut dans les escaliers, derrière moi. Il me regarde.

Qu'est-ce qu'il fait là ?

Je me dépêche de remonter les escaliers pour tenter de voir Akashi.

« Ils sont partis »

« De qui tu parles ? »

« Rakuzan. Ils sont partis. »

D'où il sait ce que je voulais faire ? Lui demander n'avancera à rien... Et la réponse risque de ne pas me plaire... Enfin ! Je suis déçu, je les ai loupés ! Avec un peu de chance peut-être que je le croiserai dans deux jours à Kyoto !

Mais ? 

Sa main ? 

Haizaki...Il a encore frappé dans un mur. Irrécupérable cet enfant !

« J'espère qu'il a eu bien mal le mur qui s'est mis en travers de ton chemin ! Tu lui as fait un crochet du droit comme celui que tu t'es pris jeudi soir ? »

« Ferme la putain. Je suis pas d'humeur »

Oooh... Tu n'es jamais d'humeur !

« J'ai faim, elle est où la supérette où tu as pris tes chips ? » demandais-je pour changer de sujet

« Arrrr... Je t'avais dit de prendre un truc à manger tout à l'heure ! »

« Désolé désolé... Si tu veux je te repaye un paquet de chips pour te dédommager d'être mon gps » dis-je avec un grand sourire... Ça passe toujours mieux avec un sourire ! J'aurais bien fait la blague de lui prendre des petit-pois congelés pour sa main, mais monsieur 'n'est pas d'humeur'.

« Qu'est-ce que tu ferais sans moi ! » dit-il avec un sourire mesquin.

« Je dois bien l'admettre... Sans toi je me serais perdu bien trop de fois avec mon sens de l'orientation. »

Puisqu'il accepte mon offre, je commence à grimper l'escalier.

« C'est par là ! » dit-il en descendant.

« Euuh... Et les autres ? »

« Déjà parti et c'est plus court par-là ! Putain pourquoi je dois me justifier ?! »

Je ne dis rien et me mets à hauteur de mon rageux préféré en pensant à ce que je vais manger !

Le revers de la médaille (Haizaki/Akashi x OC)Where stories live. Discover now