Le revers de la médaille (Haizaki/Akashi x OC)

Bonus 7 : Hanami vu par Akashi

Ce n'est pas dans mes habitudes d'être en retard. Je me donne un point d'honneur à être toujours ponctuel ! Mais le fait est que j'ai dû faire face à un imprévu familial dont je me serais bien passé.

Je me hâte donc jusqu'au parc qui est déjà éclairé de mille feux. Dire que la dernière fois que je suis venu s'était au mois de décembre, pour les mêmes raisons qu'aujourd'hui. Seulement... J'ai l'impression que tout a changé.

J'arrive au niveau de la scène, il y a foule... Si ce n'était pas pour la voir danser je ne serais jamais venue.

« Allô ? »

« Je suis arrivé, excuses-moi pour le retard. Où es-tu ? »

« Je suis en face de la scène, assise sur un muret. Place de choix ! Puisque l'on voit super bien sans têtes de géants devant nous ! »

« Le carré VIP en somme »

« Ah ah, tout à fait ! »

« Le muret blanc c'est ça ? »

« Oui attend je fais coucou »

« Ah oui je te vois, j'arrive ». 

De loin, j'aperçois qu'elle possède une tenue similaire à d'autres danseurs que j'ai croisé plus tôt. Tenue blanche avec des voiles de diverses teintes d'azur et de strass. Seulement, je ne constate la beauté de la robe que lorsque je m'approche d'elle. Devant cette charmante vision je ne peux qu'avouer qu'elle est magnifique.

À mes mots, elle me regarde avec de grands yeux. Je sais qu'à cet instant précis, elle rougit. Avec l'obscurité de la nuit je ne le vois pas mais le simple fait de l'imaginer, avec ses joues empourprées, m'enchante.

« Je te remercie. Mais c'est le maquillage qui fait tout ! J'ai une couche de 5 millimètres sur le visage, je ne peux même pas sourire correctement sans que ça coince. » me répond-elle.

Non au contraire, le maquillage ne fait que souligner ses traits fins. D'habitude elle n'en porte pas et ce n'est pas pour me déplaire. Elle est belle avec mais au naturel c'est encore mieux.

Le spectacle est superbe je l'admets. Toutefois, je suis venue pour la voir danser alors j'ai hâte. À plusieurs reprises j'ai vu des vidéos d'elle en train de danser et à chaque fois j'en suis subjugué. C'est étrange elle a un effet hypnotisant, dans lequel mon regard est invariablement attiré. Je ressens également un torrent d'émotions que seule elle a le pouvoir de créer en moi. Au début, cela me mettait mal à l'aise car je suis une personne réfléchissant avec ma tête. Cependant, je dois bien admettre qu'elle ressasse en moi des sensations oubliées qui me sont autant agréables qu'éprouvantes.

Au cours du spectacle, une connaissance de Kô, vêtu de la même manière qu'elle, s'impose.

« Ayano Maro, enchantée »

« Moi de même, Akashi Sei... »

« Ooooh oui je sais » Je n'aime pas son ton. Elle est impudente.

Les minutes suivantes me font rapidement oublier cette effrontée. Kô monte sur scène. Mes yeux sont attirés par elle. Chacun de ses mouvements. Il y a beau avoir une dizaine de danseurs sur scène, je n'ai d'yeux que pour elle. C'est superbe. La voir en vrai est tellement prenant. Je n'aurais jamais imaginé cela. Ces sensations... Ces émotions... Elles sont tellement intenses. Elles sont tellement fortes que j'ai l'impression que mon cœur va exploser. À la fin de la représentation, je mets quelques secondes à me remettre. Je respire profondément. 

Comment est-ce possible ? Comment la voir danser peut me créer autant de tumultes ? Ce n'est pas logique.

Je ne peux rester assis, j'ai besoin de marcher.

Je m'approche donc de la scène en ayant en tête de la remercier. C'est drôle, elle me remercie toujours pour tout même pour des actes anodins, à présent je crois comprendre pourquoi. Ses remerciements ne sont pas qu'un témoignage de reconnaissance, ils sont emplis de joie et de gratitude. J'ignore si elle comprendra que mon remerciement d'aujourd'hui sera différent de tous ceux que j'ai faits jusqu'alors, car celui-là sera à son image, rempli d'allégresse.

Je me place à une distance raisonnable de la scène. Les premiers danseurs portant le même costume que Kô apparaissent. Puis elle apparaît. Mon sourire s'estompe vite lorsque je la vois aux bras de quelqu'un. Puis d'une autre. Puis d'un autre encore. Je n'ai aucun droit de désapprouvé ce que je viens de voir mais ça n'empêche que ça ne me fait pas plaisir. Lorsque je la pense enfin à ma portée, cette fille... Ayano Maro s'agrippe à son cou. 

Cette accolade amicale me met les nerfs à vif lorsque cette fille se hissant entre moi et Kô, me regarde. Droit dans les yeux. Comme si elle me provoquait. Décidément je ne peux pas et ne pourrais jamais l'encadrer.

Après ce qui me semble être une éternité, Kô arrive enfin vers moi. J'ignore si c'est à cause de toutes ses émotions qu'elle m'a fait ressentir ce soir ou si c'est de l'avoir vu aux bras de tant d'autres mais je la prends machinalement dans mes bras. C'est irrespectueux de ma part. Je n'aurais jamais eu l'impertinence de faire ça, alors pourquoi l'ai-je fait aujourd'hui ? Je sais maîtriser mes émotions, alors pourquoi pas là ? 

Quand je suis avec elle, je fais des choses insensées et cela me met mal à l'aise. Je décide donc de desserrer mon étreinte qui doit l'étouffer.

« Non encore... S'il te plaît » me murmure-t-elle à mon oreille. 

Cette demande inattendue me remplit de joie. Je dois bien l'admettre, je ne me reconnais plus.