Last Christmas

Chapitre 6

11 décembre, après-midi

Étonnement, cette séance ne fut pas un désastre. Au contraire, à la fin de cette heure de sport, j'avais beau me sentir lessivé et à bout de forces, je me sentais aussi soulagé et moins lourd. Eijiro avait raison, faire du sport m'avait fait du bien, et je le ressentais déjà. Il semblait avoir plus de connaissances psychologiques et émotionnelles qu'un simple coach, d'ailleurs... Je secouais la tête et repensais à la séance. La sensation de lâcher-prise tandis que je frappais dans ce sac de sable m'avait libéré d'une grande partie des émotions que je retenais depuis trop longtemps.

-Merci coach, dis-je, allongé sur le sol, dégoulinant de sueur dans des habits moyennement faits pour du sport.

-Reviens quand tu veux, et tu pourras même prendre un abonnement à l'accueil si tu te sens bien. Les nouveaux venus ont le droit à 3 séances gratuites pour tester, ajouta Eijiro avec un clin d'œil.

-Je vais y réfléchir, merci beaucoup pour cette séance.

Je pris ma serviette et m'essuyais le visage, ruisselant de sueur après un effort aussi physique pour moi - cela faisait des mois que je n'avais pas autant utilisé mon cardio, qui était d'ailleurs très mauvais à cause du tabac, de mon hygiène de vie et de l'alcool que je m'enfilais. Enfin, autant dire tout de suite que j'avais tout de même assez rapidement arrêté la cigarette. Je ne supportais pas l'odeur...

-D'ailleurs, si tu décides de rester et de faire des séances coachées, il faudra que tu me parles de toi, et surtout de ton hygiène de vie. C'est crucial dans la vie d'un sportif, tu sais.

Je grimaçais avec l'étrange impression que mon monologue intérieur avait été entièrement lisible sur mon visage.

-Au revoir Izuku ! conclut Eijiro en refermant la porte.

-À plus..!

Toujours dans la petite salle d'entraînement mais désormais seul, je décidais d'aller chercher les douches. Je me sentais humide, sale et transpirant, pas de très agréables sensations en somme.

Je trouvais rapidement les sanitaires grâce aux indications d'un sportif et à l'omniprésence de panneaux que je n'avais pas remarqué - oui je suis distrait et alors ?

Il était sympa, ce monsieur K- enfin Eijiro. Ce serait cool de l'avoir lui, comme coach.

Après une bonne douche, je ressortis de la salle de sport, et fis le trajet pour rentrer chez moi sans encombre.

À peine avais-je ouvert la porte que Fuyu me sauta littéralement dessus, surexcité à la vue de mon arrivée. Je tombais lourdement en arrière, surpris par cet accueil très chaleureux auquel je ne m'attendais pas le moins du monde.

-T'es un bon chien... oui, toi aussi tu m'as manqué ! Mais est-ce que je peux me lev-eeeeh !

Mon nouveau compagnon me lécha le visage, interrompant mes paroles et je me mis à rire, me relevant de force et repoussant le chien trop affectueux.

-Évite de trop me sentir, mes fringues puent la transpi... Tu risquerais de te claquer l'odorat, plaisantais-je en continuant de repousser mes assauts de la bête. Je me change et on va se promener, ok ?

Le chien, comme s'il comprenait mes paroles, s'arrêta et s'assit sagement au milieu du couloir menant à l'entrée. Je souris, amusé par son attitude et revins quelques minutes plus tard, vêtu proprement. J'avais profité de mon retour à l'appartement pour attraper un sandwich que je venais d'engloutir, affamé par mon sport et l'heure lointaine de mon petit-déjeuner - si tant est que j'en avais pris un.