Last Christmas

Chapitre 13

Précédemment dans Last Christmas...

— Comme quoi en un an, beaucoup de choses ont changées, Izuku.

Je plissai les yeux de menace, me relevant pour arriver à la hauteur de mon interlocuteur. Ma peur avait laissé place à une colère froide, dure, aussi glaciale que l'air extérieur.

— Comme tu le dis, beaucoup de choses ont changées, dont les sentiments que je te portais. Tu ne t'attendais tout de même pas à ce que je t'aime toujours après cet abandon. Tu serais bien naïf, Shoto.

On continue...

Un sourire sarcastique se peignit sur mes lèvres tandis que je dévisageais l'homme qui me faisais face, lui, le responsable de toutes mes crises, lui qui m'avait abandonné du jour au lendemain après m'avoir fait miroiter une vie à ses côtés.

— J'suis pas naïf. Je suis revenu vers toi parce que tu es tout ce qui me reste... tu es mon fiancé ! s'exclama Shoto, l'air attristé par ma réaction à l'opposé de ce à quoi je l'avais habitué durant tout ce temps.

— Je ne pense pas que tu puisses parler de ça, Shoto. Je t'ai demandé en mariage et tu t'es barré pendant la nuit qui a suivi sans laisser le moindre message. Je t'ai appelé, je t'ai SUPPLIÉ de revenir mais tu n'as jamais répondu. TU IMAGINES UNE SECONDE CE QUE J'AI PU RESSENTIR ?! TU IMAGINES CE QUE J'AI PU CROIRE ET PENSER PENDANT TOUTE CETTE ANNÉE ? TU NE T'ES JAMAIS DEMANDÉ CE QUI POUVAIT ME TRAVERSER L'ESPRIT APRÈS TA FUITE ? J'AI PASSÉ DES NUITS ENTIÈRES À PLEURER TON DÉPART, À HURLER MA DOULEUR JUSQU'À FAIRE COULER MON SANG !! ET TOI TU T'ES JAMAIS DEMANDÉ ?!!

Je hurlais désormais, m'attirant tous les regards mais je n'en avais plus rien à faire, voulant percer l'abcès que le départ de mon ex fiancé avait créé. Je sentis la main de Katsuki se frayer un chemin dans la mienne, serrant doucement mes phalanges, m'apportant un soutien plus que bienvenu. Après tout, je me retrouvais face à mon plus grand cauchemar.

Je repris mon souffle, laissant retomber la colère qui bouillonnait dans mes veines. Il ne fallait pas que je le laisse m'atteindre.

— Si, et c'est pour ça que je suis là, assura Shoto avec un sourire écœurant de fausseté. Je viens pour m'excuser d'être parti, mais tu-

— Voilà, c'est ça le problème avec toi, Shoto.

Un silence se fit, tandis que je l'observais d'un regard froid. Il n'était pas habitué à ce que je le coupe, que je lui réponde, mais je n'étais plus le petit Izu innocent qui se laisse marcher dessus.

— Tes excuses ont toujours un « mais ». T'es jamais responsable de tes erreurs, t'arrives toujours à trouver une raison, quelque chose pour te justifier. T'es incapable de te rendre compte que les erreurs que tu fais sont dues à toi, et à toi seul, assénai-je en secouant la tête, désabusé. TU es le seul responsable de tout ce qui s'est passé. C'est toi, Shoto, qui détruit ta propre vie. Pas ton père, pas ta mère, et encore moins moi. C'est toi.

Le sourire dégoulinant d'hypocrisie de Shoto se mua en une grimace, comme si mes propos touchaient juste. Il releva la tête, une lueur mauvaise dans le regard. Il changeait de tactique, évidemment.

— Je ne pensais pas que tu me rejetterai pour des broutilles pareilles. Je suis parti, et alors ? Je suis tout ce que tu as, je sais tout ce que tu es, et je suis là maintenant. Je suis revenu. C'est le plus important, n'est-ce pas ? Mais non, toi tu ne fais que ressasser, me jeter à la gueule tout ce que j'ai fait de mal. Tu imagines peut-être à quel point c'est dur de vivre seul, sans famille, abandonné des siens ? Est-ce que tu ima-

Paf !

La baffe était partie toute seule, stoppant Shoto dans son monologue de manipulateur comme il savait si bien les faire. Je le connaissais et j'avais pris suffisamment de recul pour me rendre compte qu'il m'avait gardé avec lui certes parce qu'il m'aimait, mais aussi pour compenser sa douloureuse solitude, et parce qu'il savait bien me faire culpabiliser pour que je réponde au moindre de ses désirs en pensant que ça venait de moi. J'avais suffisamment subi son venin, il n'était plus question qu'il le déverse sur moi.