Chapitre 10

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Bon, même si nous nous étions un peu rapprochés, nous n'allons pas nous mentir, nous n'étions pas " amis ". Si nous nous parlions, c'était tout simplement par rapport au fait que nous avions un devoir à faire ensemble. Et d'après les dires de notre cher professeur, nous allions en avoir d'autres des devoirs en groupe. Après tout, cela lui permettait de nous évaluer tout en profitant de prestations orales. Il ne manquait plus que le paquet de pop-corn.

Sane était en train de taquiner une fille du groupe avec lequel il traînait de temps en temps. Je les regardais légèrement écœuré. Cela se voyait que la fille ne voulait qu'une seule chose, lui bouffer la bit- euh, lui sauter dessus. Et cela ne semblait pas déplaire à notre cher nouvel ami qui continuait de la taquiner.

" Ah que je te pince la joue, ah que je te pince le menton ". Tu vas voir je vais te pincer là où je pense et je pense aussi que tu n'auras pas la même réaction que lorsque c'est cette jeune fille qui te pince.

Il tournait soudainement la tête en ma direction et je détournais immédiatement le regard. Je voyais tout de même un sourire se dessinait au coin de ses lèvres. Il ne détournait pas le regard alors que moi, je continuais de fixer le mur qui se trouvait en face de moi. Quel beau mur. D'une si belle couleur... Wow, et ces dessins de... D'aubergines ?

Heureusement, mon téléphone sonnait. Béni soit cette personne. Je m'empressais de décrocher et souriais en entendant cette voix familière. C'était mon collègue de travail. Théo. Il me disait qu'un membre du staff avait pris sa soirée et donc qu'une place s'était libérée au cas où je voudrais bien bosser ce soir.

Une occasion d'être payé ? Qui dirait non.

Je lui disais que c'était avec plaisir que je viendrai travailler ce soir et raccrochais ensuite. Cependant, lorsque je voyais cette fois-ci un visage qui était en train de devenir familier, je n'eu pas vraiment la même réaction. Comment avoir cette réaction puisque c'était Sane qui s'asseyait en face de moi.

- C'est toujours bon pour ce soir ?

- Ce soir ?

- Soren... On doit bosser sur le projet, tu n'as pas oublié ?

Oups ?

- J'ai un empêchement, je ne pourrai pas venir ce soir. Désolé.

- Un empêchement dis-tu. Du style un appel qui te ferait sourire ?

- Hein ?

Il soupirait et se relevait.

- Rien. On fera ça une prochaine fois. Amuses-toi bien ce soir.

Il ne me laissait pas le temps de répondre qu'il était déjà parti. Je le regardais sans réellement comprendre ce qui s'était passé. À certains moments, Sane ressemblait plus à un enfant capricieux qu'à un mec qui était prêt à se battre que par pur plaisir. Je le regardais toujours alors qu'il repartait aux côtés de cette fille. Non mais il était une nouvelle fois en train de se foutre de ma gueule n'est-ce pas ? Ah, ça aussi c'était l'un de ses nouveaux passe-temps. Se foutre de moi.

Je décidais d'arrêter de tenter de le comprendre. Après tout, cela ne servait strictement à rien puisqu'il était quelqu'un de bien complexe, que dis-je, stupide.

Je lui envoyais tout de même un sms afin de lui demander si c'était ok pour lui pour qu'on bosse demain et non pas ce soir. Je le voyais bien sortir son téléphone en entendant la notification. Je le voyais aussi me regarder droit dans les yeux, et devinez quoi, je le voyais aussi remettre tranquillement son téléphone dans sa poche, mine de rien.

Le connard.

Je décidais alors de le spam de textos. Je lui en envoyais des milliers, mais qui ne voulaient absolument rien dire. Il y avait des émoticones, mais aussi des " afjzovjeivj " et des " fjkaveovnezo ". De quoi bien l'emmerder. Après tout, il n'avait qu'à répondre à mon sms. J'étais bien gentil de faire un pas dans sa direction, alors pourquoi lui n'en faisait pas.

Je rentrais chez moi afin d'avoir le temps de me préparer. Je vérifiais de temps en temps si je n'avais pas eu une réponse de sa part. Mais rien. Il s'en foutait vraiment de moi. Alors que j'étais en train de marcher afin de me rendre au boulot, mon téléphone vibrait. Je m'empressais alors de le prendre et de vérifier quelle était la notification. " Profitez de 30% de réduction [...] " MAIS QU'EST-CE QUE J'EN AI À FAIRE DE CETTE NOTIFICATION. Au même moment, mon téléphone vibrait à nouveau.

" C'est ok pour demain. "

Je souriais intérieurement, et pas que, en lisant le message. Sans que je ne m'en rende compte, j'étais arrivé à destination. J'envoyais alors un message avant de ranger mon téléphone dans mon sac et allais me changer afin de mettre mon uniforme. À vrai dire, je ne sais pas vraiment ce qu'il m'avait pris, de lui envoyer " Je bosse ce soir, si tu veux passer. " Mon téléphone vibrait à nouveau et je vérifiais rapidement que mon supérieur n'était pas là. Je sortais alors mon téléphone et regardais le message.

- Non mais ce n'est pas sérieux ça Soren !

Je sursautais en rangeant mon téléphone alors que je commençais à bafouiller quelques mots d'excuses. En voyant que ce n'était pas mon supérieur mais Théo, je soupirais en reprenant mon téléphone.

- Idiot va. J'ai cru que c'était notre supérieur.

- Alors camarade, avons nous une mission pour ce soir ?

- Survivre ?

Je vérifiais le message et rangeais ensuite mon téléphone après l'avoir éteint, afin d'éviter toutes tentations. Il m'avait répondu " Je verrai si j'ai envie de voir ta petite tête d'écureuil ou si j'ai autre chose à faire. "

- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?

- De quoi ?

Il se mettait à sourire bêtement alors que je le regardais sans comprendre.

- Tu souriais de cette façon.

- N'importe quoi.

- Mais si je te jure !

- Au lieu de dire des âneries, partons bosser.

Il me laissait passer devant lui en se courbant. Ses petites " bêtises ", ou taquineries me faisaient un bien fou. Surtout lorsque je n'étais pas bien. Bon, même en temps normal ses taquineries me faisaient plaisir.

Alors que j'étais en train de bosser, entre prendre des commandes et préparer les boissons et plats, je parvenais tout de même à penser à cet imbécile. Sane. Une petite, mais alors infime, minuscule partie de moi espérait qu'il allait venir.

DAG (bxb)Where stories live. Discover now