Chapitre 44

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On arrive enfin devant un restaurant

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On arrive enfin devant un restaurant. L'Atelier de Joël Robuchon sur les Champs Élysées. L'ambiance est assez magique. L'Arc de Triomphe illuminé et visible grace à ce ciel bleuté nuit sans étoiles. J'aimerais bien une petite photo pour poster sur Instagram. Tom remonte dans la voiture et redémarre pour s'insérer dans la circulation. Joshua me tend son bras que j'accepte un peu trop naturellement à mon goût.

— Tu penses toujours que c'est une bonne idée ? me demanda-t-il.

— Je ne sais pas c'est la meilleure solution que j'ai trouvé pour le coup. Peut-être que je me trompe ou peut-être pas.

On entre dans le restaurant où Joshua annonce notre présence. On nous conduit à notre table. L'ambiance est vraiment calme, apaisant tout en étant animé et un peu festif. Le décor est assez sombre, penchant vraiment vers le noir et le rouge.

Joshua tire ma chaise puis s'assoit en face de moi. Le serveur nous donne les cartes en nous demandant quelle boisson nous aimerions boire; je regarde l'individu en face de moi le sourcil levé.

— Une bouteille de Dom Pérignon, répond-t-il en français accentué anglais.

Je lève encore plus mon sourcil. Il me sourit malicieusement.

— Et du jus de pomme pour Madame.

Le serveur nous regarde sans comprendre.

— Du jus de pomme ?

Je pince les lèvres pour éviter de rire comme une dinde.

— Avec des bulles pour donner l'impression que c'est du champagne, ajoutai-je.

Joshua manque de s'étouffer avec sa salive tellement il se retient et le serveur de s'étouffer avec les engrenages de son cerveau.

— Je... vous apporte ça.

Il s'en va.

— On vend du jus de pomme avec des bulles nous ? l'entend-t-on marmonner dans sa barbe.

On rigole en le regardant partir la mine déconfite. Je regarde la carte, mes yeux s'agrandissent en voyant le prix de chaque plat. Je m'agite un peu sur ma chaise. On a bien rigolé mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir mal à l'aise ici. C'est cher oui. Je peux me permettre de payer ce restaurant mais ce genre d'endroit me font sentir un peu sur le côté. Je ne dîne presque jamais sur Paris. C'est trop surcôté. J'ai toujours préféré la simplicité ou alors des restaurants simplets, les fast-foods ou les repas faits maison. Ma cuisine quoi. Savoir Joshua peut s'offrir de grands restaurants me rend heureuse pour lui. Je sais à quel point il a galéré quand on était jeunes. Il me passait ses repas, ses crackers — gloutonne que j'étais — alors qu'il n'avait rien à manger. Il n'avait jamais l'air de manquer de quoi que ce soit, mais s'il a cru que personne ne se doutait de ce qu'il lui arrivait, eh bien il avait tord. Je savais. Mais s'il ne m'en parlait pas, alors je n'en parlais. Pas. Je glissais des biscuits dans son sac. Un peu de mon argent de poche. Et je demandais à mon père de les aider un peu, ce qu'il faisait déjà en cachette.

26 and Already Divorced : TrompéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant