Mystery Spell : Une ville qui porte bien son nom.

Chapitre 2

Lorsque je me réveille, ma mère est debout face à la fenêtre, le regard dans le vide. Il fait déjà jour. Moi, je suis encore sous le choc des révélations d'hier. Je sors doucement du lit, toujours en maillot de bain et m'approche d'elle.

Maman : Ah, tu es réveillée ma chérie, c'est super. Si tu veux te changer et prendre une petite douche rapide, il faut qu'on remette en route.

Moi : Maman, où est-ce qu'on va précisément ?

Maman : Mystery Spell...

Moi : Où ça ?

Maman : C'est une petite ville tranquille en apparence, mais la communauté surnaturelle y est très importante. Malgré nos bracelets... des sorts très complexes pourrait permettre à Eddy de localiser nos auras, là-bas, elles seront noyées dans la masse.

Elle se dirige vers son lit et ouvre un sac à dos. Elle en sort des vêtements pour moi. Lorsque je regarde dedans, je vois un deux changes chacune, de l'argent liquide et des papiers administratifs. Je les regarde de plus près et remarque que sur mon diplôme de fin d'étude mon nom n'est plus Nathanson mais Skip.

Moi : Maman, mais depuis quand tu préparais notre fuite ! Tu savais ce qui allait arriver ?

Maman : Non, mais connaissant Eddy... Tes pouvoirs étaient de plus en plus fort, bien qu'il soit très fier de toi, il commençait à se poser des questions et je savais que s'il découvrait la vérité... Alors pour être sûre, j'ai fait un sort pour nous créer de nouveau papier, histoire que si on doive partir, on puisse tout de même continuer à vivre.

Moi : Mais...

Maman : je sais Eden, tu te poses des milliers de questions et je ferais tout pour y répondre, mais je répondrais à tout quand nous serons à l'abri. File te préparer, nous devons reprendre la route.

Oui, j'ai des tas de questions, mais je connais ma mère et je sais que l'inquiétude qui transpire par tous les pores de sa peau n'est pas feinte. Elle a vraiment peur et à son regard protecteur, je sais qu'elle angoisse plus pour moi que pour elle.

Moi : D'accord, maman comment va ta blessure...

Maman : Ne te fais pas de soucis, ça va.

J'attrape les vêtements et me dirige vers la salle de bain.

Maman : Ma chérie.

Je m'arrête sur le pas de la porte et la regarde.

Maman : merci... merci de me croire et merci de supporter ça aussi bien. Je t'aime ma grande. La route sera dure, mais tout ira bien, je te le promets.

Je ne réponds pas, parce que je ne supporte pas bien la situation, mais je suis bien obligée de la suivre et de subir. Que faire sinon, rentrer à la maison et peut-être finir en miette. Tué, anéanti par l'homme qui m'a élevé et aimé durant les 18 premières années de ma vie. Je n'arrive pas à me dire que le simple fait que je n'ai pas ces gènes puisse effacer tout ça. Et pourtant, connaissant les idées d'Eddy, c'est très possible. Mais mes frères, demi-frères, je m'en moque. Même si parfois, ils me tapaient sur le système, me dire que je ne les reverrais jamais me brise le cœur. Pareil pour mes amis.

Pour ne pas fondre en larme devant ma mère, je m'engouffre dans la salle de bain et ferme la porte. J'allume l'eau de la douche et ouvre les vannes. La digue cède et un torrent de larme se déverse sur mes joues. Je me glisse ensuite sous le jet et me lave. Lorsque j'arrête l'eau, je me rends compte que j'ai oublié la serviette sur le lavabo. Je me concentre pour la faire venir à moi et rien ne se passe. Ah oui, plus de magie... Encore une chose à quoi je dois renoncer. Je ne sais pas comment je vais faire. À la maison, tout marchait à la magie... Bref, je sors de la cabine, complément mouillé et attrape la serviette pour me sécher.