L'assistante

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- Vraiment ? S'exclama-t-il d'un air étonné. Tu en es sûre ?

- Certaine ! Je te dois bien ça !

- Il risque de ne pas aimer ça et de te malmener... Je le connais il va te donner toutes les tâches ingrates...

- Ce n'est pas grave, j'ai justement besoin d'un nouveau travail... Et puis... Peut-être qu'il pourra me parler un peu de mon père !

- Blue...

- Non ! N'en dis pas plus! Il m'aidera peut être à en savoir plus sur sa disparition !

Il soupira en regardant les stores de son bureau, puis alla vers un rangement d'où il sortit un pass et une insigne qu'il me tendit.

- Prend ceci pour le moment. Reviens demain à huit heures pour signer quelques papiers et tu commencera en tant qu'assistante de l'inspecteur Henry Wilson. Déclara-t-il. Je compte sur toi pour être l'heure... Il ne supporte pas les retards.

Je pouffai et acquieçai doucement d'un signe de tête. Je retrouvai Amélia à l'entrée, et une fois rentrées, je lui racontai ce qu'il s'était passé.

- Tu vas travailler pour ce ... ? S'écria-t-elle. Tu es folle ?

- Réflechis! C'est une occasion pour savoir ce qui est arrivé à mon père et ...

- Et quoi ? Me coupa-t-elle.

- Il a quelque chose qui m'intrigue. Et puis où a-t-il connu mon père ? Pourquoi est ce qu'il ne m'a jamais parlé de lui ?

- Moi ce que je pense c'est que tu vas t'attirer des ennuis !

- Amélia... Tout en moi me hurle que c'est la chose à faire...

- D'accord... D'accord... Dans ce cas je te soutiendrais.

Le lendemain matin, j'arrivai au poste vers huit heures, en pleine forme et déterminée. Alors que je traversais la salle pleine de petits bureaux sur lesquels de nombreux officier s'affairaient, l'un d'eux vint vers moi et me chuchota un "bon courage" avec un air compatissant, avant retourner sur ses dossiers. Je regardai alors les autres, et tous, sans exception, me fixait avec un air de pitié. Je les ignorai et me rendis dans le bureau de Bryan. Celui-ci était déjà là ainsi que mon chef. Je toquai doucement, et lorsque Bryan me fit signe, j'entrai le coeur battant. Henry était là, assit en face de l'ami de mon père, les jambes croisées et la tête baissée sur sa montre qu'il ne quittait pas du regard. A peine eus-je passé le pas de la porte, qu'il me jeta une remarque incendiaire en pleine figure :

- On vous a demandé d'être à l'heure il me semble non ?

- Wilson ! Interrompit Bryan

- Je suis désolé mais il est déjà huit heures deux... Mademoiselle a donc deux minutes de retard et c'est intolérable. Surtout de la part d'une assistante.

- Je... Je suis désolé. M'excusai-je sans vraiment avoir le temps de comprendre pourquoi.

- Il n'y a pas de quoi être désolé, ne t'en fais pas. Répondit Bryan en serrant les dents.

- Effectivement... Si vous avez le temps de vous excuser, peut-être avez vous aussi le temps et l'esprit de nous remercier pour vous avoir attendu aussi longtemps ! Reprit Wilson. C'est un privilège que vous avez là et vous semblez le prendre à la légère. Pensez vous vraiment être à la hauteur du travail qui vous a été confié ?

- Oui tout à fait ! Protestai-je. Je...

- Dans ce cas vous êtes tout à fait consciente du temps que vous venez de me faire perdre? Me coupa-t-il.

- Wilson ça suffit ! Avertit Bryan.

- Je ne suis en retard que de deux minutes...

- Deux minutes hein ... Reprit-il en se levant et en tournant doucement autours du bureau, les yeux rivés sur moi. Ce n'est plus deux minutes que vous nous faites perdre, mais quatre ! Les deux minutes de votre retard , et les deux minutes que j'ai passé a vous expliquer l'importance d'être à l'heure. Et puis...

Il s'arrêta et me toisa de haut en bas, comme pour verifier quelque chose.

- Vos baskets sont sales et vos lacets sont défaits. Continua-t-il en s'asseyant à nouveau sur sa chaise.

- Wilson, tais-toi ! Cria Bryan qui avait perdu patience. Blue, assied toi je te prie. Je vais vous faire signer le contrat et il t'expliquera ensuite en quoi consiste ton travail.

- A être à l'heure pour commencer... Ajouta Henry Wilson dont l'une des jambe tremblait d'impatience.

Bryan l'ignora, et lorsque le contrat fut signé, je suivis mon supérieur jusqu'à son bureau. Il me tendit la petite clé qui permettait d'y entrer. Il y entra, et referma la porte qu'il verrouilla me laissant planté là. De colère, je ne pus me retenir de donner un coup de pied dans le mur et l'appelai. Il sortit quelques minutes plus tard, un dossier sous le bras et m'autorisa enfin à entrer dans le bureau, toujours encombré par de nombreux cartons et dossiers éparpillés un peu partout. Il posa une main sur mon épaule et grogna :

- Je vous laisse la journée pour me nettoyer tout ce capharnaüm. Bonne chance mademoiselle Anderson!

Secrets ( 1ère Partie )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant