Regarde-moi

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Astoria Greengass, c’est comme cela qu’elle se nomme. C’est une femme d’une grande beauté, une vraie déesse brune. A la minute où il l’a vu, il en est tombé amoureux, je le sais, j’étais là.

Avant elle, il n’avait d’yeux que pour moi, j’étais le fruit interdit, la femme qu’il ne pourrait jamais se permettre d’avoir. J’avais remarqué son regard sur moi, il me regardait depuis aussi longtemps que je le connais.

La première fois que j’ai croisé son regard, j’ai su qu’il m’aimait, qu’il me voulait, mais j’ai remarqué aussi la haine qu’il me portait, parce que je ne serais jamais à lui, alors il ne ratait pas une occasion de m’insulter, de m’humilier. Je répondais à ses joutes parce que je savais que c’était ce qu’il voulait, sa seule manière de pouvoir entrer en contact avec moi, d’une certaine manière, il aimait ça.

Moi aussi j’aimais ça, j’aimais comment il me regardait, comme si j’étais l’objet le plus précieux au monde. J’aimais nos disputes et nos chamailleries. Aussi bizarre que cela puisses paraître, j’attendais avec impatience qu’il arrive et qu’il m’insulte de tous les surnoms que lui seul trouvait drôle, parce qu’au fond c’était sa manière à lui de me dire à quel point il m’aimait.

Et moi aussi je l’aimais. La première fois que je l’ai vu, mon cœur m’a fait un signe. Quand j’ai appris qui il était, j’ai su qu’il ne pourra jamais rien se passer entre nous. La première fois qu’il m’a regardé j’ai su que j’étais foutue.

Et la première fois qu’il m’a insulté, j’ai pleuré et maudit le monde qui m’entoure.

Et puis, elle est arrivée, elle lui a souri et il l’a suivi. Cela n’aurait pas dû me faire autant mal, après tout, je le voyais souvent avec d’autres filles depuis quelques années, des brunes des blondes, des rousses et j’en passe, elles étaient belles, charmantes, tout ce que vous voulez. Je les haïssais toutes, évidement. Je les méprisais parce qu’elles étaient dans les bras qui me revenaient à moi, même si elles n’y restaient que le temps d’une nuit, je voulais qu’elles meurent toutes autant qu’elles étaient, il m’appartenait, c’était moi qu’il aimait, même si entre nous c’était impossible. Quand il a suivi Astoria Greengass, j’ai failli en mourir, parce qu’au fond de moi je savais, qu’elle ne me l’empruntait pas, comme tant d’autres avant elle l’avait fait. Quand il a accepté de la suivre, j’ai su que je l’avais bel et bien perdu.

Regarde-moi Where stories live. Discover now