Mercredi

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Il est là devant moi, il est si beau. Il me regarde bizarrement, sûrement étonné que je sois là. Il ne s’attendait pas à me voir, il l’attendait elle, pas moi. Il est tombé dans mon piège…

Depuis le moment où j’ai ouvert les yeux, je m’étais creusé la tête pour trouver une manière de lui administrer l’antidote.

J’ai pensé lui faire envoyer un gâteau, mais rien ne me disait qu’il le mangerait, il est peut-être sous l’influence de cette diablesse d’Astoria Greengass, mais il n’est pas non plus devenu bête, bien sûr j’aurai pu écrire un mot lui faisant croire que ledit gâteau viens de la part de sa petite amie, mais ce n’était pas non plus prudent, qui me dit qu’Astoria ne surveille pas tout ce qu’il mange. Il fallait que je le vois prendre la potion, si possible que je lui fasse prendre de mes propres mains, pour cela j’avais besoin de le voir seul, ce qui n’étais pas masse à faire vu comment elle l’a collé toute la journée.

Heureusement, nous avions DFCM en commun avec les serpentards cet après-midi, je lui ai envoyé un mot disant : « Salle sur demande après ton cours. Astoria » Simple, précis. Je savais qu’il ne poserait aucune question et se contenterai d’aller au rendez-vous, quand il s’agit de la personne qui vous a mis sous philtre d’amour, vous perdez totalement la raison et vous êtes prêt à faire n’importe quoi qu’importe la logique.

Il me regarde, essai de voir derrière moi, il ne comprend pas.

- Granger ? Mais je croyais que… Où est Astoria ? Tu lui as fait quelque chose ?

Le pauvre, il a l’air désespéré, si j’avais encore des doutes sur le philtre d’amour, là j’en serai convaincue, il n’a rien de Drago Malefoy, juste le petite toutou d’Astoria Greengass. Mon cœur me fait mal, je ne supporte pas de le voir dans cet état, je veux qu’on me rende le Drago arrogant, prétentieux, sûr de lui, indépendant, mon Drago.

- Astoria ? Astoria ?

Il se met à l’appeler en criant, je m’avance vers lui, il recule, il a peur, il ne comprend pas. Alors j’essaie de le rassurer.

- Tout va bien Drago, Astoria va venir, elle m’a juste demandé de venir te donner cette potion, elle m’a dit de te dire que tu en avais besoin. Viens approches…

Il ne comprend toujours pas. Mais je sais qu’il fera ce que je demande, ce n’est pas difficile de faire faire quelque chose à une personne sous philtre d’amour, il suffit de le demander au nom de la personne qui l’a envoûté et il le fera. Il s’approche et se saisit de la potion, il me jette un regard méfiant, hésite mais fini par boire l’antidote.

Je suis heureuse, pour la première fois depuis un mois je souris sincèrement, dans quelques minutes il sera lui-même. Les questions se bousculent dans ma tête, comment dois-je me comporter ? Que dois-je lui dire ?

- Hermione ? Qu’est-ce qui se passe.

Ça y est, il est là, il est revenu, je le vois dans ses yeux, il me regarde à nouveau comme avant. Ma réaction m’échappe totalement, mon corps ne m’obéit plus, je me jette dans ses bras et je me laisse aller.

Il ne comprend pas, sous l’effet de la surprise, il ne bouge pas, mais après quelques secondes il m’enlace et me serre fort dans ses bras. Nous restons ainsi longtemps, je ne sais plus combien de temps mais longtemps, savourant ce moment, appréciant cette proximité.

Un peu gênés, on se sépare, je m’assieds dans un canapé et j’attends qu’il me rejoigne, ce qu’il fait sans poser de question.

- Astoria Greengass t’a donné un philtre d’amour. Dis-je sans le regarder.

- Je vois, me répond-t-il, merci.

Il se lève et s’apprête à partir. Je voudrais le retenir, lui dire que ce n’est pas tout, que je l’aime, que je l’aime depuis toujours, combien j’ai souffert pendant ce mois, mais les mots ne me viennent pas, je ne bouge pas. Alors il s’en va.

Reprenant enfin conscience, je me lève et lui cours après, je m’étais promis que je lui dirai, alors je lui dirai. Heureusement pour moi, il n’était pas encore aller trop loin, à peine sortie de la salle sur demande, je l’aperçois adossé à un mur.

Je reprends mon souffle et m’approche de lui. Mon regard croise le sien et je m’y noie, je sens qu’il sait déjà ce que je veux lui dire, je n’ai pas besoin de lui avouer. Il se rapproche de moi, caresse ma joue de ses doigts, nos visages ne sont plus qu’à quelques centimètres, je sens son souffle sur mon visage. Alors je ferme les yeux et je sens ses lèvres sur les miennes. Le temps s’arrête et plus rien n’a d’importance, cet instant est parfait.

Cette nuit, je n’arrive pas à dormir, je suis tellement heureuse, je crois que je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie. Je revois encore son sourire après notre baiser, le plus beau sourire qu’il m’est été donné de voir. Je revis encore notre discussion.

- Je suis désolé d’avoir mis autant de temps Hermione.

- Drago, non c’est moi, j’aurai dû te dire plus tôt… J’ai failli mourir tu sais, ce mois a été le plus long de toute ma vie, je crois bien que je n’ai jamais autant souffert. J’ai bien cru que je t’avais perdu… Oh Drago, tu ne sais pas à quel point je m’en veux.

- Maintenant que tu es enfin à moi, je ne te laisserai plus jamais souffrir, je ne te laisserai plus jamais partir, tu m’entends Hermione ? C’est fini, on va arrêter de se faire souffrir…

Nous avions passé un moment à juste se regarder. Totalement loin de la réalité.

- Et Astoria ? Qu’est-ce que tu vas faire ?

- Disons juste qu’elle va le payer très cher.

- Mais non Drago, tu ne vas pas te venger quand même.

- Bien sûr que si ma petite lionne et ne fais pas semblant d’être outrée, je sais qu’à un moment tu as sûrement souhaité sa mort.

Je n’ai pas pu retenir le sourire qui s’était affiché sur mes lèvres, la copie conforme de celui qui s’était formé sur ses lèvres à lui.

- Tu vas faire quoi ?

- Laisses-moi m’occuper de ça, toi tu dois juste regarder et apprécier.

De toute manière je ne demandais pas à savoir, le connaissant, j’avais trop peur de ne pas être d’accord avec son plan, et j’avais trop envie que cette fille souffre pour m’interposer.

L’heure du dîner arriva, conscient de ne pas pouvoir rester dans notre bulle pour toujours, on se sépara après un dernier baiser.

On n’a pas parlé de la suite, de comment on va faire, on était trop occupé à profiter de la présence de l’autre, on n’a pas parlé, de peur d’écourter ce moment de bonheur avec les problèmes. On n’en a pas parlé, mais on en parlera c’est sûr.

Pour ma part peu importe ce qui se passera, je ne le laisserai plus partir, j’accepterais n’importe quoi s’il reste à mes côtés, j’ai appris pendant ce mois ce que c’est de vivre sans lui, c’est au-dessus de mes forces.

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