Chapitre 35

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Il ne lui laissa pas le temps de réagir ni même de comprendre. Il plaqua une main sur sa nuque pour qu'elle se baisse alors qu'un coup de feu se mit à retentir. Des cris s'ensuivirent, et elle pouvait entendre les talons des femmes griffer le sol pour s'enfuir. La panique exacerba les coups de feu mais l'italien qui la tenait contre lui pour la protéger ne semblait pas alarmé. En levant son regard sur lui, elle découvrit un visage impassible, les traits ciselés d'un homme serein en pleine analyse de la situation.

- Damon que se passe-t-il ? Demanda-t-elle alors qu'un dialecte italien retentissait au rez-de-chaussée.

- Des preneurs d'otages, mais d'après ce que je comprends, ce n'est pas un hasard s'ils sont ici, expliqua-t-il sur un ton désincarné. Ne bouge pas, je reviens.

Le cœur battant à la chamade elle tenta de le retenir en agrippant sa chemise mais il s'éclipsa de l'autre côté de l'escalier.

Tétanisée elle recula contre le marbre en essayant d'être le moins visible possible.

Un silence assourdissant tomba alors, et en glissant un regard entre les barreaux elle distingua trois hommes armés qui se baladaient avec assurance entre les invités baissés.

Il s'agissait d'une prise d'otage.

Son sang se glaça, et sa respiration s'accéléra violemment quand elle aperçut l'un d'entre eux s'approcher de l'escalier.

- Seigneur, murmura-t-elle d'une voix à peine audible alors qu'il grimpait l'escalier.

Devait-elle fuir ?

Suivre les ordres de Damon et rester ici ?

Elle cessa de respirer, en priant pour sa vie quand il acheva de monter la dernière marche.

Damon retira sa veste et agrippa les rebords de la trappe pour monter sur la cage de l'ascenseur. D'ordinaire ce genre de situation l'excitait. L'odeur du sang mêlée au soufre, la satisfaction de voir son ennemi le supplier. Chasser la nuit, tirer dans leurs jambes pour les voir ramper face contre terre, la voix étranglée de douleur.

Aujourd'hui c'est avec les yeux injectés de sang qu'il se renversa en arrière pour atteindre le bouton de l'ascenseur avec l'une de ses armes pour que la cage atteigne le rez-de-chaussée.

Chaque seconde perdue le rendait fou de rage. Son regard était comme voilé par un sentiment jamais ressenti jusqu'à présent.

Il referma la trappe alors que l'ascenseur entamait une descente rapide et sauta pour s'accrocher à la paroi.

Ce qu'il voulait c'est créer une diversion afin d'attirer l'attention sur lui. Il fixa le vide en se tenant à la paroi fermement, guettant avec un regard orageux les câbles qui soutenaient la cage de l'ascenseur. Deux minutes, seulement deux minces minutes s'écoulèrent avant que le mécanisme des câbles se remettent en route, lui indiquant la remontée imminente de l'ascenseur.

Damon attendit le bon moment pour sauter sur le toit et dans le même temps défonça la trappe pour saisir son adversaire à la gorge.

L'un des trois preneurs d'otages qui avait eu la stupidité de tomber dans son piège tenta de lui faire lâcher prise mais Damon resserra son bras autour de son cou pour le hisser à l'extérieur de l'ascenseur qui continuait de montrer rapidement.

La rage fusait si vite et si fort dans ses veines qu'il le plaqua contre le toit alors que ses gémissements de douleurs étaient étouffés par le mécanisme bruyant des câbles.

Rictus aux lèvres, il leva la tête pour constater qu'il restait seulement quelques mètres avant que la cage atteigne le dernier niveau.

Il serra sa gorge de toutes ses forces en savourant ses yeux écarquillés comme si ces derniers étaient déjà face à la mort et attendit la dernière seconde pour le relâcher. Damon sauta à l'intérieur de l'ascenseur avant que celui-ci frappe le plafond.

Le chantage d'un milliardaire ( réédition )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant