🇳🇿 Chapitre 21 🇳🇿

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Shelter - The xx
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Shelter - The xx***

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Elliot

Deux jours sont passés depuis le baiser que j'ai partagé avec Hanae. Deux jours pendant lesquels elle a aidé ma mère comme si elle faisait partie de la famille. Elle m'a prêté main forte pour nourrir les animaux et s'est même proposée pour promener le chien. Cette femme me cesse de me surprendre. Ma mère l'aime vraiment beaucoup et ça se voit. Je n'ai beau la connaître que depuis quatre jours, Hanae dégage un truc qui me fait voyager à ses côtés. Ce truc, c'est la soif d'aventure, l'envie d'être heureuse. J'admire sa joie de vivre et c'est ce qui m'a en partie charmé.

Ça fait également deux jours que je ne parviens pas à oublier la divine sensation de ses lèvres pressées sur les miennes. Leur douce saveur ne quitte pas ma bouche et ses doigts s'infiltrant dans mes cheveux brouillent mon cerveau. J'ai du mal à m'en remettre et c'en devient insupportable. Pourquoi est-ce que ça m'affecte autant ? Parce qu'elle vit sous le même toit que moi et qu'elle va bientôt vouloir repartir. Une fois que mon ami aura réparé sa voiture, qui me dit qu'elle ne va pas poursuivre sa route ? Et ce fait me tue. Je ne me suis jamais senti aussi... vulnérable devant une femme que je connais à peine. Et pourtant, elle arrive à percer ma carapace pour venir me rendre meilleur alors que je suis paumé.

Depuis la mort de mon père, je ne suis plus aussi joyeux qu'avant. J'avais pour habitude de tout faire avec lui et son absence se fait ressentir. Dans chaque pièce de la maison, il y a une partie de lui. Cinq ans se sont écoulés et je commence à m'y faire. Mais pour ma mère, c'est plus compliqué. Elle a perdu l'amour de sa vie et se demande quotidiennement pourquoi est-ce qu'elle a survécu et pas lui... Et, tous les jours, je lui répète qu'elle n'y est pour rien, que mon père nous surveille de là-haut et qu'il est fier de nous.

Aujourd'hui, la pluie s'est calmée et les éclaircis se font de plus en plus nombreux. Paco aboie allégrement dehors, pataugeant dans la boue comme à son habitude. C'est une petite ville et tout le monde se connaît, c'est sympathique. Ça change de Auckland ou de Wellington qui grouillent de gens qui ne font que s'ignorer. Ici, l'ambiance est chaleureuse et les nouvelles vont vite. Tellement vite, que toute la ville sait que la jeune femme à la chevelure flamboyante reste à la ferme et que sa voiture de location est tombée en panne.

— Elliot ?

Sa voix résonne dans la maison et dans mes tympans, comme une chanson qu'on écouterait en boucle sans s'en lasser. L'entendre prononcer mon nom est un vrai délice. Surtout avec cet accent particulier qui la rend davantage attrayante. Enfermé dans la salle de bains avec une serviette protégeant mon intimité, j'ouvre la porte et tombe sur Hanae. Cette dernière me dévisage sans gêne et, aussitôt, ses joues se colorent d'un rouge pivoine. Elle est mignonne lorsqu'elle rougit. Ses yeux parcourent mon torse dénudé et s'arrêtent au niveau de ma taille avant de revenir rapidement trouver les miens.

Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale tandis que mon cœur s'emballe dans ma cage thoracique. Quant à Hanae, sa respiration la trahit et ça me fait sourire. Parce qu'au fond, je suis dans le même état. J'ai l'impression de ne pas pouvoir m'éloigner d'elle, que mon âme veut être à ses côtés le plus longtemps possible. Et bordel, c'est perturbant. Je m'appuie contre la porte ouverte et croise mes bras contre ma poitrine.

Une brise de libertéWhere stories live. Discover now