chapitre quatre

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LA MÈRE DE CHARLES venait de partir. Le monégasque restait chamboulé par la venue et les propos de sa mère. Tout le monde s'inquiétait pour lui et pourtant il avait l'impression du contraire. Il se sentait irrémédiablement seul parmi tout son entourage. Incompris surtout. Mais comment se faire comprendre alors qu'il ne veut pas se dévoiler ? Cercle vicieux, encore. Le brun soupira.

Il parvint alors à se donner du courage et commença à ranger un peu son appartement désordonné. Il fit la vaisselle, rangea bien les coussins sur son canapé, nettoya sa table à manger... il était fier de lui car chaque geste était une épreuve tant son cerveau lui dictait de ne rien faire. Il s'attaqua ensuite à sa chambre ; sa mère lui avait fait pousser des ailes, et en trois bonnes heures, l'intégralité de sa chambre était rangée, toute propre, comme au bon vieux temps. La nuit était tombée depuis bien longtemps. C'était dingue l'impact que sa mère, la femme de sa vie, avait sur lui. Et justement, il ne voulait pas la décevoir.

Tandis qu'il aérait un peu son appartement avant d'aller se coucher, la sonnette retentit de nouveau. Peut-être que sa mère avait oublié quelque chose.

Il alla ouvrir la porte mais ne tomba pas sur sa mère, non, mais bel et bien sur Matteo qui tenta un sourire. Mal à l'aise et pris de panique, il referma tout de suite la porte, comme s'il espérait le faire disparaître grâce à de la magie. charles t'es vraiment trop con, se murmura-t-il à lui-même avant de rouvrir la porte d'une lenteur extrême.

- Bonjour, fit alors le brun, gêné par la situation.

- Salut... je te dérange, non ?

- No-non, pas du tout, je rangeais juste mon appart. Entre.

Silencieusement, le blond entra dans l'appartement du pilote et ce dernier lui proposa un verre, qu'il accepta volontiers. Charles se doutait qu'ils n'allaient pas passer leur soirée à se regarder dans le blanc des yeux dans un silence de mort, et il redoutait la suite des événements. Après lui avoir tendu un verre d'eau, il se recula comme s'il craignait la réaction du blond. Après tout, il pourrait lui venir une soudaine envie de lui balancer son verre dans la figure, tant son comportement pouvait être détestable. Le monégasque observa juste Matteo faire tourner son liquide dans son verre en bougeant sa main. L'eau tourbillonnait et le jeune homme semblait absorbé par cela. Enfin, surtout, il cherchait ses mots pour ne pas brusquer le pilote.

Il pouvait se braquer facilement.

- Pourquoi tu m'évites autant depuis la soirée ?

- T'éviter ?

- Joue pas aux cons avec moi, s'il te plaît.

Il déglutit difficilement. Entuber les gens était ce qu'il faisait depuis des semaines, mais apparemment, son petit jeu avait été repéré.

- C'est à cause de ce qu'il s'est passé sur la terrasse je suppose...

- C'était une erreur.

- Je savais que tu allais dire ça, mais comment te croire ? Depuis cette soirée, tous les regards échangés, les discussions... tu ne penses pas que ce soit bien différent ?

- Je ne pense pas, non. Peut-être que tu te fais des idées. C'est même sûr, je veux dire. J'aime les femmes donc tu peux... être déçu certainement ?

- Arrête de te voiler la face Charles, c'est pas ça qui te rendra heureux.

- Je me voile pas la face, et si tu es venu pour me dire ça, je pense que tu peux t'en aller. J'ai déjà assez de problèmes comme ça.

Matteo but d'une traite son verre d'eau avant de le poser sur la table. Charles l'observa s'avancer dangereusement vers lui, et comme paralysé, il ne parvenait guère à bouger. Le blond se rapprocha jusqu'à ce que leur souffle s'entremêlent, presque. La respiration soudainement saccadée du brun fit alors rire le premier, qui se recula légèrement.

- Tu peines à respirer.

- Putain tu m'énerves ! Va-t'en, s'il te plaît. grogna le brun, qui perdait le contrôle de la situation.

- Très bien.

Il commença alors à faire demi-tour, sous le regard médusé du pilote. Néanmoins, au dernier moment, le blond se retourna et fondit sur les lèvres du monégasque, qui, surprit, ne sut que faire. Matteo se décala, déçu. Charles, alors pris dans une euphorie lui rappelant la fameuse soirée, embrassa de nouveau le blond qui souriait contre ses lèvres, heureux d'avoir fait flancher une nouvelle fois le pilote qui lui, ne réfléchissait plus. Il ne se posait aucune question et souhaitait juste arrêter le temps. Essouflé, le brun mit fin à ce baiser et se contenta de coller son front contre le sien alors que leurs souffles saccadés se mélangeaient.

- Je t'énerve, hein ? ricana le blond.

- Tais-toi.

Le pilote de la Scuderia prit la main de l'italien pour le conduire jusque sa chambre. La nuit ne fut que baisers et étreintes, rien de plus, mais Charles ne s'était jamais senti aussi bien. Son esprit était momentanément dépourvu de questionnements et il ne pensait qu'à Matteo. Il s'endormit d'épuisement dans ses bras, plus soulagé que jamais. Il redoutait la fin de cet instant de bonheur. Parce que la retombée serait probablement douloureuse.

•••

Le lendemain, dès le réveil, Charles sentit que cela serait différent de la veille. Entouré des bras du blond, il se sentait vraiment, vraiment mal et semblait regretter les actes de la soirée. L'euphorie, l'extase de l'instant était retombée et à présent, il n'y avait qu'un sentiment d'amertume en lui. Le monégasque se leva précipitamment alors que Matteo dormait encore et se dirigea vers sa cuisine pour se préparer un café, et se remettre les idées en place.

Pourquoi tout était si compliqué ? Il voulait juste aimer normalement. Sans pression constante. Mais son cerveau ne le lui permettait pas.

Il n'eut pas le temps de réfléchir bien longtemps puisque le blond vint déjà à sa rencontre avec un immense sourire. Charles fuit la cuisine avec sa tasse à café en demandant à l'italien si tout allait bien. Avec stupeur, il lui répondit positivement mais savait parfaitement qu'il était redevenu la personne froide et distante de la veille. Le pilote, en un quart d'heure, ne lui avait pas adressé un mot. C'en fut trop pour lui, qui se rendit dans la chambre du brun pour récupérer ses affaires. Il enfila à peine ses chaussures et se dirigea vers la porte d'entrée, tellement déçu.

Les larmes aux yeux, il se retourna vers le monégasque qui lui lança un regard... vide. Dénué de sens.

- Je sais que tu fais ça pour te protéger, mais tu peux pas jouer avec les sentiments des autres Charles. Un jour tu finiras par perdre ceux qui t'apprécient réellement.

Il renifla avant de claquer la porte, tandis que le brun souffla. Il voulut balancer sa tasse à travers l'appartement, et hurler son désespoir à tout va, mais rien ne vint. Juste un silence. Un silence qui valait mille mots. Mille réponses. Charles n'était toujours pas prêt à assumer qui il était, ni qui il aimait. Et lentement, il se retrouva dans le même état que les jours précédents. Ces heures passées à rire, à être heureux et épanoui... tout volait en éclat, et c'était de sa faute. Purement de sa faute.

Mais rien ni personne ne pouvait l'empêcher de réagir de cette manière. Parce que c'était psychologique. Il était totalement perdu. Dans un déni tellement puissant que tout ce qu'il trouvait comme réponse à 'pourquoi avoir embrassé Matteo' était : une simple erreur, parce que j'étais faible. Voilà vers où ses pensées le menait. Rien de bon.

•••

hello hello, chapitre assez tardif mais j'avais envie de poster ! ça va s'apparenter à du mardi/samedi pour les dates, en fonction de l'avance que j'ai parce que pour la première fois, je n'ai pas terminé l'histoire avant de la poster !

j'espère que vous avez aimé, bonne semaine <3

-alcools

𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt