chapitre vingt-trois

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LE LENDEMAIN, LES GRADINS se remplissaient à vue d'œil pour le grand prix d'Australie. Les fans étaient présents des heures à l'avance et les pilotes étaient désolés pour eux qu'ils aient à assister à cela, mais l'impact médiatique devait être important. Puissant. Cataclysmique. Charles attendait aux côtés de quelques autres pilotes le signal de départ du plan. Ils allaient tout simplement s'asseoir sur la ligne de départ, et ne pas bouger tant qu'une sanction envers Lance Stroll n'était pas prise au sérieux par les membres de la FIA.

Le monégasque, durant la nuit, avait pu discuter avec énormément de ses collègues sur la situation rude qu'il subissait. Et, comme par magie, il avait appris qu'un des pilotes se trouvait dans la même situation que lui, et n'osait rien faire de peur de se faire juger tout comme lui. Le brun avait souri, heureux de ne pas se sentir seul, mais il était également triste de savoir que beaucoup se privaient de ce sentiment intense qu'est l'amour, pour entrer dans les moules créés par la société.

Les caméras des télévisions du monde entier étaient à présent braquées sur eux, alors qu'ils traversaient la voie des stands pour ensuite venir se positionner sur la ligne de départ. Dans une parfaite synchronisation, ils vinrent s'asseoir. Charles se tenait devant, menant le troupeau, avec Sebastian et Lewis à ses côtés. Parce que ces derniers avaient conscience de l'impact qu'ils avaient sur le monde de la formule un. Et qu'ils étaient les seuls à montrer fortement leur engagement pour différentes causes au travers des week-ends comme celui-ci. Le silence était assourdissant sur la piste.

Durant la nuit, ils avaient confectionné des t-shirts. Lando et Daniel s'étaient donnés à cœur joie pour tous les fabriquer. Pour une fois, ils avaient su être sérieux.

"non à l'homophobie"

"we race as one"

"on veut des sanctions justifiées"

"pilotes égaux"

Et bien d'autres phrases de ce genre. La bombe avait explosé, et une caméra filma l'écurie Aston Martin dans laquelle se trouvait le canadien, qui était totalement choqué de la scène qui se produisait sous ses yeux. Derrière lui, son père, était furieux et fulminait.

Un journal anglais réussit à tendre le micro à l'allemand qui se mit à expliquer alors la situation.

- Je tiens tout d'abord à m'excuser auprès des fans australiens qui assistent à ce qu'il se passe ici. Nous sommes assis sur cette ligne de départ pour tout simplement avouer au monde entier que nous n'allons pas prendre la piste cet après-midi. Parce qu'hier, notre ami a subi une injustice que nous ne cautionnons pas. Comme vous l'avez constaté, oui, il a levé la main sur quelqu'un, ce qui est inconcevable, mais seul son acte a été condamné, et non les propos homophobes tenus à son encontre par Lance Stroll. Nous demandons à la FIA une sanction sévère pour lui. Sans ça, il n'y aura pas de course.

Les hurlements de stupéfaction des fans résonnèrent désormais dans la tribune en face de la voie des stands. Dont des cris de mécontentements, des insultes à l'égard du monégasque, mais surtout des phrases de soutien jaillissaient du public devant la ligne de départ. Le monde de la formule un était désormais confronté aux erreurs de la FIA. Qui depuis quelques années, prenait la plupart du temps de mauvaises décisions.

Il ne fallut pas plus de cinq minutes pour que le directeur de course et ses suppléants viennent à la rencontre des dix-neufs pilotes, accompagnés de Lawrence Stroll, le père du véritable fautif. Ce dernier était d'ailleurs rouge de colère alors qu'il se dirigeait vers le monégasque. Il le pointa de manière impolie du doigt.

- Vous, vous allez cesser tout ce cirque envers mon fils et dégager le reste des pilotes de cette ligne de départ pour que la course ait lieu !

- Non.

𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?Where stories live. Discover now