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Jessica servit le dîner à table. Pour la première fois que les fillettes dînaient avec eux, elle avait tenue à ce que cela se passe dans les règles. Ils se retrouvaient donc tout les trois assis, bavardant et babillant de n'importe quoi, pourvue que les filles rient.

Charles et Jessica étaient assis côte à côte, mais se parlaient peu. Quand il s'agissait de prendre la parole, chacun tâchait de s'adresser à l'une ou l'autre des filles. Leur regard s'était croisé à plusieurs reprises sans faire exprès, et à chaque fois elle s'était dépêchée de détourner les yeux de son regard sans expression. Si les jumelles n'avaient pas été là, elle se serait enfuit dans sa chambre pour s'y enfermer. A peine une journée que cela durait et elle ne supportait déjà plus la tentions qui règnait entre eux et qu'elle avait elle même engendré de par son caractère injuste.

Cependant, en dépit de cette atmosphère tendu, il y avait une dose de tendresse qui émanait de ce que les filles riaient. C'était presque une ambiance familiale. Lorsqu'elle s'en rendit compte, Jessica fut prise d'un léger vertige qui la fit chanceler. Charles lui attrapa le bras pour l'empêcher de faire tomber le plat de salade de fruit qu'elle s'apprêtait à déposer devant lui.

— Ça va ? s'ensuit-il en fronçant les sourcils.

La peau qu'il touchait lui brûlait au dedans. Jessica dégluti péniblement, ravala la bile dans sa gorge et papillonna des yeux pour chasser des larmes. Les sourcils de Charles se fronçérent un peu plus avant qu'il ne la relâche. Jessica prit une profonde inspiration avant de s'asseoir en regardant les deux fillettes qui parlaient entre elles tout en m'astiquant avec gourmandise les fruits.

— Vous allez vous étouffer à force, les prévint Charles. Il faut avaler avant de parler.

— D'accord ! répondirent-elle en plongeant la tête dans leur assiette.

Une minute plus tard, elles se remettaient à parler. Instinctivement, elle regarda Charles en souriant, et en voyant qu'il la regardait de la même manière, elle senti son cœur battre plus vite. Mais il détourna le regard et feignît de manger sans parler.

Cinq minutes plus tard, ils sortaient de table et comme à leur habitude, ils débarrassèrent ensemble la table. Tout se déroula dans un silence étrange, pénible. Au salon, la télé avait été rallumée par les enfants. A plusieurs reprise Jessica fut tentée de prendre la parole, de dire n'importe quoi pourvue que s'arrête ce malaise.

Ils faisaient le dernier retour pour la cuisine. Une fois les mains déchargées, Charles s'apprêtait à verser les restes de nourriture dans la poubelle quand elle l'interrompit d'une main sur l'avant bras. Il s'arrêta, mais ne se retourna pas.

— Je suis désolée, dit-elle dans un souffle en suppliant le ciel pour qu'il lui pardonne. Je reconnais que j'ai toujours tord et je m'en veux terriblement pour hier. Enfin, pour ce matin. Je n'aurais pas dû douté de toi.

Il resta silencieux une minute entière, lui tournant toujours le dos. Elle cru qu'il n'allait pas répondre, mais à la deuxième minute, il se tourna légèrement vers elle, lui présentant la moitié de son visage.

— C'est bien de reconnaître ses erreurs, dit-il avant de se diriger vers la poubelle, lui faisant ainsi lâcher prise.

Les bras de Jessica retombèrent contre son corps et elle le regarda aller et venir dans la cuisine.

— Ne te tracasse plus pour ça, dit-il en s'affairant toujours, comme s'il s'adressait à une enfant qui le dérangeait dans ses travaux. Va rejoindre les filles, je me débrouillerai.

Jessica sortie de la cuisine sans demander son reste. Elle devrait avoir une mine terrible, car les filles, en la voyant, se regardèrent.

— Ça va tata ?

LE RÊVE DE JESSICA MILLER ≈Terminée≈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant