6- Mensonge

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- Non, c'est une amie. Oui, c'est pour travailler. Non, tu ne la connais pas. Bon je peux y aller, oui ou non ?

Je commence à m'impatienter, au téléphone avec ma mère. Heeseung est juste à côté de moi et fixe le sol du même air gêné depuis maintenant 5 minutes. En même temps ça peut se comprendre, je suis actuellement en train de le faire passer pour une fille, sachant que ma mère ne voudra jamais me laisser aller seule chez un garçon sous peine de me retrouver enterrer vivante, littéralement.

- C'est vrai ? Super, merci maman. Oui, promis. À ce soir.

Je raccroche et me tourne vers Heeseung.

- C'est bon, elle a accepté.

Il me sourit et pointe du doigt la rue juste en face de nous.

- Ma maison n'est pas loin. On y va ?

J'hoche la tête et le suis en marchant derrière lui. Je dois prendre sur moi pour ne pas crier de joie. Je vais chez Heeseung. Chez lui, je vais voir sa chambre, sa maison... Je meurs d'envie d'envoyer un message à Deiji pour lui expliquer la situation, mais je préfère lui raconter tout les détails en face à face. Alors je me contente de suivre Heeseung. Nous traversons le centre ville, et pas une seule fois je n'ose lui adresser la parole. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai peur que Jia surgisse de nul part pour m'hurler dessus de laisser son copain tranquille, et à vrai dire elle n'aurait pas vraiment tort. Mais je vais chez lui uniquement pour travailler, non ?

Environ 20 minutes plus tard, mes pieds commencent à être douloureux et la nuit est sur le point de tomber. Heureusement Heeseung s'arrête devant une grande maison, et malgré la pénombre, j'arrive à discerner une demeure aux murs blancs, à étage, ainsi que d'immenses fenêtres vitrées. Les rumeurs ont l'air d'être vraies, Heeseung ferait donc parti d'une famille aisée ?

Il sort ce que je suppose être ses clés de sa poche de jean, et nous traversons la longue allée de pins avant d'arriver devant sa porte d'entrée. Il l'ouvre, et me laisse passer.

- Après toi.

Je lui souri et rentre. Les lumières sont toutes éteintes. Je me prend le coin d'un meuble dans la hanche, et je dois me mordre les lèvres pour ne pas laisser échapper un cri de douleur. Je ne vois rien mais j'entends Heeseung derrière moi se moquer.

- Eh, fais attention !

Mes mains se baladent sur les meubles à l'aveugle, et au moment où je m'apprête à foncer dans ce que je pense être un mur, je sens une main prendre la mienne.

- Ce sera plus pratique comme ça. Je te guide jusqu'à ma chambre.

Il me faut plusieurs secondes avant de réaliser qu'Heeseung m'a pris la main. À présent il me guide dans le noir et je me contente de le suivre. La paume de sa main fait le double de la mienne. À ce moment là, je suis plus qu'heureuse d'être dans le noir car mon visage doit sûrement viré au rouge très, très foncé.

J'entends une porte s'ouvrir et nous pénétrons dans une pièce, sûrement sa chambre. Puis il me lache la main, Heeseung appuie sur un interrupteur et nous nous retrouvons dans la lumière à nouveau.

- Voilà ma chambre... Je suis désolé, mais comme mes parents dorment, j'ai préféré n'allumer aucunes lumières...

- C'est pas grave, t'en fait pas.

Je jette un coup d'oeil rapide à la pièce. La chambre d'Heeseung est assez grande, les murs sont remplis de poster de groupes de musiques dont je ne connais pas le nom, une guitare traîne près de son bureau qui est couvert de cahiers et feuilles. Son lit est collé contre le mur du fond près de la fenêtre. Sa chambre est loin d'être organisée, mais je ne sais pas pourquoi ça lui correspond bien. L'atmosphère est reposante, et Heeseung m'invite à la rejoindre sur son lit. Je m'assois à côté de lui. Je sors mes affaires de mon sac pendant qu'il fait de même.

𝗈𝗎𝗋 𝗍𝗈𝗑𝗂𝖼 𝗀𝖺𝗆𝖾 - 𝗋.𝗇 (en arrêt.)Where stories live. Discover now