chapitre un,

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                    Elisabeth essayait de prendre une cigarette, réalisait que le paquet était vide et le jetait sur le mur le plus proche. La mélodie enrayée du vieux disque de David Bowie qui tournait inlassablement dans la pièce l'empêchait de se noyer dans la noirceur des abysses de la nuit. La fumée de sa dernière cigarette flottait, enivrante, tout autour d'elle, faisant son chemin jusqu'à la fenêtre ouverte de la chambre aux rideaux rouges.

Une nouvelle cigarette apparut soudainement devant son nez, lui faisant détourner le regard du spectacle nocturne qu'elle contemplait. Glissant son regard sombre sur la main décorée de bagues tendue vers elle, elle sourit doucement à Remus acceptant l'objet de ses désirs. Elisabeth se retournait vers les étoiles alors que le garçon se laissait glisser encore plus bas, à moitié allongé contre elle.

Sa robe en satin rouge permettait au vent frais du début de l'hiver de glisser sur le corps de la jeune femme, soufflant dans ses mèches blanches et l'a rapprochant inexorablement de la chaleur du châtain. Remus souriait, conscient des frissons de son amie dont elle n'avouera jamais l'existence.

Elle n'avait pas le droit d'être là, dans une chambre du dortoir des garçons de Gryffondor et de surcroît après le couvre-feu. Mais Elisabeth se fichait pas mal des règles de son école, sans compter que Remus était le seul garçon dans cette chambre, les trois autres s'étant fait la malle bien avant son arrivée. Ils aimaient ces soirées rares et apaisantes, où Remus arrivait à semer ses meilleurs amis et ouvrait sa porte à la jeune femme.

Ils s'asseyaient sur le même lit, leurs doc Martens jetés au sol, fumaient leurs cigarettes et écoutaient de la musique. Parfois ils parlaient, d'autres ils étaient mués, plongés dans un calme assourdissant.

Elisabeth allumait des bougies qui sentaient la cerise, comme elle, ce qui faisait rire Remus. Il l'a suivait du regard alors qu'elle dansait, seule, envoûtante. Il se demandait ce que penserait ses amis s'ils savaient qu'il leur mentait pour elle. Puis il croisait son regard sombre et son rire doux et chaud se répandait dans tout son corps, alors il attrapait sa main et il se mettait à danser lui aussi.



                    Ils se laissaient tomber sur le lit du châtain, essoufflés et heureux. Elle posait sa tête sur l'épaule de Remus, le bras du garçon l'a serrant contre lui tout en lui caressant les cheveux. Il enroulait doucement des mèches blanches autour de ses doigts, ils savaient tous les deux qu'il allait être temps qu'elle parte.

Elle se relevait sur les mains, penchée au-dessus du garçon elle lui souriait faiblement. Remus soupirait, il ne voulait pas qu'elle le laisse alors égoïstement il l'a fit tomber et l'a serra un peu trop fort contre lui. Le rire d'Elisabeth était étouffé contre son cou. Elle dut pousser sur les épaules du châtain pour qu'il consente à la lâcher, son expression adoucit alors qu'elle croisait les prunelles suppliantes de son ami.

La jeune femme comprenait, plus que Remus lui-même voulait bien l'avouer, ce qu'il ressentait en l'a voyant partir. Il ne savait jamais ce qu'il advenait d'elle une fois qu'elle quittait la protection de ses bras et de sa chambre et l'angoisse de ne pas la revoir lui tordait l'estomac. Les dortoirs de Serpentard n'était pas pour lui un endroit sûr, la jeune femme ne méritait pas de s'y voir enfermer. Pourtant, bien qu'il n'arrive pas à l'accepter, Elisabeth était plus qu'heureuse dans sa maison et elle se savait chez elle dans sa chambre sous le lac noir.

Ses camarades la laissait à ses occupations solitaires, serpentant partout où elle le souhaitait en toute liberté. Remus n'avait jamais compris comment la jeune femme avait fait pour toucher les serpents et s'enrouler dans leur respect. Une chose était sûre, Elisabeth était un mystère que le garçon savait difficile à déchiffrer.



                    Silencieuse, elle se glissait hors des bras du châtain et avec un dernier baiser sur la joue de Remus disparaissait dans la noirceur de la nuit.

Sa vision s'habituant à l'obscurité, Elisabeth baissait la tête pour regarder les pattes de chat rousses de son animagus. Elle étirait son petit corps félin et partait discrètement à l'assaut des couloirs du château. Ses pattes de velours orangés ne faisaient pas de bruit et elle atteignit rapidement sa chambre.

Elisabeth glissait sa robe en satin sur ses épaules, la laissant tomber au sol et plongeait dans son lit, fermant les rideaux émeraudes derrière elle. Son propre chat, noir comme la nuit qui se refermait sur elle, vint se coller contre elle en s'enroulant entre ses bras.

Morphée la tirait doucement vers lui, la charmant de son odeur ensommeillée et la jeune femme se perdait dans les mirages d'un regard chocolat et de fumée de cigarette.

THÉ NOIR ET CIGARETTES ⭑ lily evansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant