- FICTION TERMINÉE & AUTO ÉDITÉE -
Bilyana Brown, alias BB ou Bily, est une jeune archéologue à l'origine de la découverte d'une pièce secrète dans le Temple d'Artémis, une des sept merveilles du monde antique. Lors de l'exploration exclusive de ce...
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Ile de Lesbos, -285 avant J.C.
Mes pieds se posent sur le sable chaud de la plage de l'île de Lesbos. Je m'autorise à souffler un instant en observant le paysage, avant de passer mon bras autour de Sofia pour la transporter, aidé par Abel.
Louis et Niridionus se chargent de sortir les provisions de la barque, tandis qu'Azif porte Andonis.
Nous traversons la plage jusqu'à remonter dans un sentier boisé, qui nous fait atteindre les hauteurs de l'île. Les cigales chantent, le soleil tape, les vagues de l'océan s'échouent sur le sable fin. Tout semble paisible, ici.
Nous arrivons dans une grande clairière dégagée, entourée d'arbres fruitiers ; certains sont des pommiers, la majorité sont des citronniers. Au milieu de cet espace, se trouve une maison en ruines. Abel et moi posons délicatement Sofia sur le sol, qui tousse et n'a presque plus la force d'ouvrir les yeux. Le périple a usé ses dernières forces et rongé le temps qui lui restait.
« Tu es installé confortablement ? Je demande doucement.
- Oui, parvient-elle à répondre.
- Je vais te chercher de l'eau. »
Sans attendre, je me lève et m'approche de la vieille bâtisse. Personne n'y habite, c'est évident ; mais le bois est encore en bon état. C'est presque comme si elle nous attendait.
Niridionus vient à mes côtés.
« Nous pourrions la reconstruire, dit-il. Avec des planches et des pierres. Elle est grande ; nous pourrions. »
Je tourne la tête vers mon ami.
« Tu restes, alors ? » Je demande.
Il sourit et vient poser sa main sur ma joue, dans un élan de bonté. Je ferme les yeux à ce contact.
« Ma vie de marchand nomade a touché à sa fin. Je pense que je vais apprécier une belle retraite dans un endroit paisible, auprès des miens. »
Je n'ai pas connu mon père, et pendant des siècles entiers, j'ai désiré le faire.
Je suis désormais en paix avec l'idée que cela ne sera jamais possible ; car contre toute attente, j'ai trouvé mon père. Son prénom est Niridionus.
« Alors, qu'en penses-tu ? Reprend-il. Cette maison, pour y vivre ?
- Oui, je souris en rouvrant les yeux. Nous serons très bien.
- Bien. Je vais demander de l'aide à Abel et Azif pour réunir les planches. »
Sur ces mots, l'homme part. Je contourne la maison à la recherche du ruisseau dont j'entends le flot ; j'avance parmi le blé qui m'arrive aux genoux, je le touche du bout des doigts.
