Chapitre 17

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Mes mains tremblent légèrement, tandis que nous descendions les escaliers qui menaient à l'ascenseur principal.

Jimin avait une main sur ma taille, et ne me quittait jamais.
Il tentait de me faire des blagues, de ressasser les souvenirs.

- Regarde, tu te souviens quand on avait fait tombé le café de l'ancien PDG de Dior ?

- Je suis sûr que tu dors toujours sur le ventre comme les bébés !

J'essayais de paraître décontractée, tant bien que mal, mais rien à y faire. J'avais peur.
Chaque centimètre carré de ce building au logo du double C me terrifiaient et me rappelaient les événements traumatisants de mon passé.

Et pourtant ça faisait trois ans.

L'ascenseur s'arrête très rapidement.
Le bureau des parents était au dernier étage non?
Pourquoi il veut m'emmener là bas?

Je sens une boule de stress se former dans mon estomac.
Les portes s'ouvrent, devant un couloir blanc et noir.

- Tu viens?

- Pourquoi ?

Je regarde dans ses yeux, apeurée.
Pourtant, dans les siens, il n'y a rien de tout ça. Juste de la tristesse et un semblant de joie, qu'il tentait de me faire transmettre.

- Viens.

Et je devrais lui faire confiance?

- Pitié...

Flashback

Elle se tenait debout, derrière son bureau.
Son chemisier blanc immaculé était rentré dans sa jupe crayon en tweed noir Chanel.

Ses cheveux bruns dans un carré long, encadraient son visage fin et ciselé.
Ses lèvres rouges sang crachaient son venin en me regardant de ses yeux d'un noir paralysant.

- Tu devrais manger moins de sucre et de gras Athena. Tu as la peau grasse, de l'acné et tu as pris du poids.

Ses paroles me faisaient l'effet de poignards a mon coeur.
Je me sentais soudain mal dans ma peau, dans cette tenue que j'avais fait moi-même, ce chemisier en satin vert et ce tailleur bleu marine.

Mon chignon trop serré imposé par ma mère me serrait la tête.

- Oui Eomma.

Elle continue à me regarder, avec un rictus.
J'admirais sa taille fine et sa beauté fatal, mais ça ne faisait que me faire sentir encore plus mal.

- Et retire moi ce tailleur pantalon. Ça ne te vas pas. Tu as trop de ventre. Ça marque trop ta taille grasse et inexistante.

Je ne pouvais qu'acquiescer.
Moi même je me sentais si laide...

- Oui Eomma.

Elle soupire de dégoût.
Comme si j'étais un monstre.

- Vas soulager ton frère, il a besoin d'aide, le pauvre est surmené. Tu peux faire sa compta et trier tous ses contrats.

Il était dans sa chambre depuis qu'il était rentré à 7h du mat de sa fête « entre amis proches ».
Il avait les yeux éclatés et le sang plein d'alcool.

Et m'avait forcé à la fermer.
Comme d'habitude.
Il était 13h, et il dormait encore.
Bien sûr, j'avais dit qu'il travaillait.
Comme d'habitude.

𝐓𝐎𝐎 𝐂𝐎𝐋𝐃? Where stories live. Discover now