𝐓𝐎𝐎 𝐂𝐎𝐋𝐃?

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖

Lundi 7 décembre, Seoul, 10h54, Athena Pov

Une voiture noire aux vitres teintées, banale.
Empruntant les petites rues de Séoul pour arriver jusqu'à chez mon frère.

J'avais peur, très peur.
Et pour une raison que j'ignore, je ne savais pas exactement de quoi j'avais peur. Peur des gens?
Sûrement. J'ai toujours eu un mal fou avec le contact humain.

Nous roulions depuis déjà plus d'une demi-heure, quand Jin interrompt mes pensées, sans doute aussi noires que le cœur de Léa.

- Dis, tu peux prévenir Jimin de notre arrivée? Je pense bien qu'il se doute de notre petite visite mais rien n'empêche la courtoisie ?

Je vois bien qu'il tente de me distraire, avec son ton chantant et son sourire gourmand.
Je tente de lui rendre d'ailleurs ce sourire, que j'espère à peu près convaincant.

- Je le fais de suite!

Passer des appels.
Bon Dieu comme je hais faire ça.
Ça ne me gêne pas quand c'est au boulot, mais quand c'est personnel, je ne peux pas m'empêcher de paniquer à chaque fois.

Je compose le numéro de mon frère, et pour une fois, je suis soulagée de l'avoir à mes côtés.
Il sait toujours comment être rassurant et agréable.

- Allo, Jimin...

Rectification : il est aussi paniqué que moi.

- Putain il se passe quoi, je vois Hyung et ta petite tête partout en couverture de une !

Ma petite tête qui n'avait rien demandé à personne qui plus est.
Je tente de contenir l'élan de colère que je retenais en moi, et essaye de rester calme. Du moins j'essaye de le paraître.

- Je... je te raconterai tout en arrivant...

Le pauvre paraissait tout aussi inquiet que moi.
Il avait du se faire tellement de souci... à vrai dire, j'avais désactiver toutes notifications, donc il est possible qu'il ai essayé de me joindre.

- En arrivant? Évidemment ils ont ton adresse et celle de Jin... me dis pas qu'ils savent que tu es Park Athena...

Je déglutis.
Ravalant ma bile, qui menaçait de jaillir à tout moment.
Je suis terrifiée et énervée comme jamais.
Je tente de garder la tête froide.

- Rien ne me mentionne encore. Du moins, rien ne mentionne notre lien.

On soupire en même temps, soulagés de pouvoir garder au moins ne serait-ce qu'un pan d'intimité et de vie privée.

- Tant mieux. Ça sera juste l'hécatombe s'ils viennent à le savoir.

Je sens ma main trembler rien qu'au fait d'imaginer la réaction du monde s'il venait a l'apprendre.
Je ne serai même plus légitime à mon propre taff, ils me considèreront tous comme une nepo baby privilégiée et amoureuse de son boss.

Il doit percevoir mon inquiétude, car je sens sa voix se radoucir, et j'arrive a moins percevoir son anxiété.

- Je vous attends.

Je lâche un soupir, puis hoche la tête, comme s'il pouvait me voir.

- Merci Jimin.

Il a un petit gloussement avant de répondre, puis raccrocher.

- Derien Ati.

Je repose le téléphone, puis tente d'effacer momentanément Léa, cette situation de merde, et... mes règles qui arriveront prochainement.
Ok ça c'est vraiment un lundi de merde.
J'avais mal aux seins, Léa venait de gâcher mon retour, et je dois me réfugier chez mon frère comme une enfant?