absence de lemon, /!\ présence de pensées un peu obscènes
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[hongjoong pdv]
Les roulettes de mon cadis émettent des vibrassions régulières frôlant mes mains. Elles me rappellent les nuits que je passe seul à...
Je soupire en replaçant d'un geste lent mon bonnet noir.
- Qu'on me libère de ces pensées obscènes..., marmonnai-je en attrapant une bouteille d'alcool.
La fatigue est comme une bactérie qui profite de nos faiblesses, et les remèdes efficaces demeurent difficiles à trouver.
Je hais cette sensation de lourdeur constamment collée à moi, même après la meilleure des nuits. Elle n'ose pas s'en aller, comme si elle avait peur de m'abandonner. Pourtant, j'ai tout fait pour lui lâcher la main.
Une énième personne me bouscule dans cette allée étroite.
Je serre les poings avant de me diriger vers le fond du magasin.
Habituellement, à cette heure ci, l'affluence n'était pas à son apogée, mais aujourd'hui paraissait lassé de la routine.
Abandonnant mon cadis dans mon dos, je me hisse sur la pointe des pieds avant d'aborder un air blasé.
Mon regard maudit le pack de lessive perché au dessus de ma tête. Je tente de monter sur le chariot, en vain.
La vie a toujours été injuste envers moi.
Du côté des études, il a sans cesse fallut que je travaille pour avoir de justesse la moyenne. Mes parents ne m'avaient jamais aidé. Ils préféraient que j'affronte la vie seul, telle qu'elle était, car c'était, soit disant, la meilleure des façons pour me préparer au monde des adultes.
Pour être honnête, ça avait eu un côté effrayant, mais ça avait relevé du défi, et le goût de l'aventure, j'en étais gourmand, voire même un peu trop.
Lorsque j'ai soufflé mes dix-huit bougies, je ne vais pas vous cacher la déception qui m'avait enlacée. Il n'y avait rien de différent à ma vie d'adolescent, hormis quelques broutilles comme entrer légalement sur un site pornographique.
Il n'y avait aucune charge en plus qui méritait qu'on la prenne au sérieux, pas de nouvelle facture ajoutée dans mon courrier de locataires du studio le plus petit de Daegu. J'avais été plongé dans une marre de déception.
Alors je m'étais penché sur le côté sentimental, un point qui m'est pratiquement inconnu. Ce fut un échec cuisant, tout ce que j'avais pu en récolter étaient des coups d'un soir. J'avais donc arrêté de noyer mon corps au milieu des mains baladeuses des bars homosexuels pour m'en occuper moi-même, seul, au dernier étage de mon immeuble, une bouteille de rhum à la main.
- Je devrais opter pour des Dr.Martens, souffle-je en examinant mes converses.
- Ça t'irait plutôt bien.
Une silhouette charismatique domine lentement mon ombre.
Je parcours du regard son ensemble d'homme d'affaire à côté duquel mon manteau éclaboussé par la peinture fait tache.
- Tu as besoin d'aide ? Demande-t'il muni d'un léger rictus.
J'acquiesce à contre coeur.
Ses cheveux parfaitement plaqués vers l'arrière accentuent cette faible odeur arrogante qu'il nourrit d'un regard prédateur.
Je l'observe dépité saisir du bout des doigts la boîte bleu m'ayant causé du tort.
- Voilà, fait-il en me la tendant.
Sa main frôle accidentellement la mienne et provoque une légère décharge le long de mon bas ventre.
Pour appuyer le cliché, c'était à cet instant que mon entrejambe avait décidé de s'éveiller.
Je le vois me questionner du regard, sans doute ai-je laissé mes yeux rêvasser sur la finesse de ses doigts.
- Merci, bonne journée, le salue-je en tournant le dos.
La honte qui me bouffait les joues m'avait suggérait d'abréger cette rencontre des plus embarrassante.
J'essaye désormais, tant bien que mal, de perdre, mes pensées et moi, dans les rayons bondés, agrippant par ici et là les mots inscrits sur ma liste de course.
Je réfléchis quelque instants avant de reprendre chemin vers la papeterie. Un sourire me grignote les lèvres. J'allais enfin m'acheter un nouveau carnet.
Il y a peu de monde de côté-ci du magasin. C'est plutôt calme et agréable.
Je ralentis lorsque j'aperçois quelques calepins monotones. Insatisfait, je redresse légèrement ma tête vers des modèles aux coloris plus attrayants, jusqu'à ce que le bruit d'un objet s'échouant dans mon cadis mette un terme à mon débat interne.
Ahuri, j'attrape l'article qui était entrain de nager aux côtés de mes tomates.
- Euh, vous avez fait tomber vos capotes dans mon cadis.
Mes yeux s'écarquillent en prenant connaissance de l'identité du propriétaire.
Il me sourit comme l'aurait fait un mec plein aux as, sans doute parce qu'il en était un.
Dans un geste élégant, ses doigts viennent parfaire les manchettes de sa chemise avant qu'il me réponde sur un ton presque enjoué :
- Peut-être était-ce une invitation ?
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