dreams- ᵃᵗᵉᵉᶻ

𝘆𝐞𝐨𝐬𝐚𝐧𝗴

[son recommandé]

— Je ne sais pas.

Enlacée par les baisers ecchymoses du ciel, je m'assis dans l'herbe humides à ses côtés. Mes yeux s'amerrirent sur la surface d'un tronc dominé par une mousse à la verdure souriante.

— Tu ne sais pas ce qu'il y a de beau dans une libellule ?

Il haussa les épaules, faisant trembloter la pointe de ses cheveux blonds chutant en mulet.

Cachés par les longues branches des arbres qui époussetaient le sol, nos corps se frôlèrent timidement lorsque la source d'eau osa craintivement fredonner. J'avais mis longtemps à trouver Yeosang. Près de huit heures. Il s'était échappé de chez lui, tout le monde s'inquiétait.

— J'aimerais avoir des ailes, m'avoua-t-il.

— Et où irais-tu avec ?

— Survoler les nénuphars.

— Tu veux que le monde puisse t'oublier ?

Il expira doucement, laissant sa tête glisser sur mon épaule.

— Ouais.

Embrumé, le teint de l'herbe paraissait irréel. L'eau cyanosée ondulait, éclaboussée par quelques reflets émeraudes.
Deux trois champignons se faisaient face au tronc de l'arbre. Ici, aucun son ni odeur ne cherchait à nous rappeler qu'à l'entrée de la forêt, se tenait la réalité qui nous drainait.

Et pourtant, deux lapins s'embrassaient au cœur d'un rocher tandis que des libellules nous passaient sous le nez.

— J'avais jamais fait attention que t'avais les mains douces.

Pas un brin d'air battait de l'aile mais son parfum boisé parvenait à m'embaumer. La poitrine allégée, la chaleur de mon sang se répartissait paisiblement jusqu'au bout de mes doigts. À ses côtes, j'osais respirer.

— C'est la première fois que tu les tiens réellement, pouffai-je gentiment.

— C'est vrai. Malgré sa courte longueur, son ongle explorait la chair de poule dominant mon avant bras. Nous sommes amis depuis huit ans quand même. Je ne devrais pas être si ignorant.

Ma gorge s'effrita légèrement. Une branche de lierre la ligotait.

— Nous pouvons nous permettre de prendre notre temps, dis-je, le regard reflétant le décor.

Il redressa puis tourna la tête, ses lèvres frôlant accidentellement les miennes.

— Comme si nous avions l'éternité, murmura-t-il avec sarcasme.

Son souffle m'affaiblissait.

Rien n'avait été écrit.
J'avais le ventre qui me brûlait comme les rayons de la lune. Sous mes tissus, des lucioles égarées.
Peut-être qu'à travers les lignes de notre histoire que je n'avais pas pris le temps de lire, c'était encré.

Pourtant, je me surprenais à pêcher l'audace de saisir sa mâchoire pour venir sceller nos lèvres. Par automatisme il ferma les yeux. Pour une tout autre raison néanmoins, il ouvrit la bouche et libéra son désir.

Quelques lentes secondes après, je repris mes esprits l'âme fiévreuse, avant de séparer nos commissures dans bruit écumeux.

— Crois-moi, on l'aura.

— Coupez ! Le clap de fin perça mes tympans. De toute ma carrière, je n'ai jamais vu ni travaillé avec des acteurs aussi talentueux que vous !

Un sourire illumina le visage de Yeosang alors que nous nous relevions.

— Préparez-vous pour la prochaine scène, nous suggéra le réalisateur avant de s'éclipser.

D'un coup d'œil, je balayais les environs auparavant idyllique, que les projecteurs étaient venus céder.

— Beau travaille, émit-il les pommettes encore rosies.

L'attention à nouveau éprise par son joli visage, je n'avais aucun autre choix que sourire.

— On forme un bon duo.

Les traces de joies fanèrent. Il flâna plus loin.
L'éternité,

si seulement.

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Le voyage prend fin, mes anges ♡

Bonne nuit <3