Chapitre 14 (2-2) : Parenthèse enchantée

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Je me ressaisis rapidement, une simple erreur pouvait vite arriver.

— Ton arrogance te perdra, Jayjay.

Il leva les yeux au ciel.

— Arrête, j'ai l'impression d'entendre mon père.

Il s'assit enfin en face de moi avec bien entendu tous les restes de midi de ma grand-mère entre nous.

— Un homme sage.

— Tu parles, je suis le même que lui. Mon frère heureusement et beaucoup plus humble.

— Il est plus jeune que toi ?

Un silence s'installa, depuis notre rencontre il en racontait tellement peu sur lui.

— Je suis désolée si c'est trop indiscret. C'est juste par équité. Je crois que tu sais tout sur moi, au-delà même de ce que j'aurais espéré te dire.

— Ce n'est pas faux ! Va pour l'équité. Ma famille compte beaucoup pour moi. Junior est mon grand frère, c'est l'amour personnifié.

— Tu me donnes son numéro ?

— Tu peux toujours rêver, je suis sûr qu'il t'adorerait en plus. Surtout quand tu m'appelles Stefen Hawking.

— Yep, Monsieur je sais tout sur tout !

Il sourit. J'aimais voir ses yeux scintillaient lorsqu'il parlait de sa famille, mais je ressentais une infime frontière entre briller de joie et briller de chagrin.

— Mon frère nous appelle comme ça. Il dit que je suis le cerveau de Monsieur Hawking et lui le corps et le fauteuil.

Je restais surprise par ses révélations et ne comprenais pas tout, lorsqu'il poursuivit.

— Junior est atteint d'une infirmité motrice cérébrale suite à une méningite lorsqu'il avait un an. Son corps lui fait plus que défaut, mais son intelligence émotionnelle demeure immense. Depuis deux ans, il vit dans une institution spécialisée. Il a d'ailleurs rencontré une jeune femme qui lui plait bien.

— Mince, c'est raté pour avoir son tel. Je dois me contenter du second Bennett.

— Ne me regarde pas comme ça Lila...

Il ne me lâchait pas des yeux et les miens oscillaient entre les siens et ses lèvres. Je tournai immédiatement la tête pour récupérer de quoi manger, et un peu de dignité. Je réussis à croquer dans une tomate cerise et la pulpe s'étala sur ma joue, la table et le visage de Jayden. C'était mort pour la dignité, mais on éclata de rire en cœur, essayant quand même d'essuyer les traces du crime.

— Je crois que ton côté famille me fait faire n'importe quoi, me justifiai-je.

— Oh, mais je vais continuer à te dire combien j'ai le sens de la famille. Combien je les aime et aussi combien je rêve de fonder la mienne d'ailleurs !

— Arrête, franchement fabuler ne te vas pas du tout !

— Je ne te mens pas.

Je saisis le couteau en plastique et le menaçai aussitôt.

— J'espère bien pour toi, je crois que j'ai eu ma dose de mensonges pour les vingt ans à venir !

— Oh du calme. Tu comptes faire quoi là ?

On se leva sans cesser de se regarder contournant la table qui nous séparait. L'objet tranchant toujours à la main, il soulevait les siennes en l'air.

— Sincèrement, je joue le jeu parce que tu es trop mignonne. Aïe !

Je lui piquai le torse avec mon arme.

Cette vie et celle d'après... Tome 2 (Premier Jet) Where stories live. Discover now