𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐 : 𝐋𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐥𝐮𝐧𝐞.

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SYRAH.

Les quinze minutes de pause sont passées à la vitesse d'une étoile filante.

On a beaucoup rit, on s'est remémoré les souvenirs de ce piteux lycée dans lequel nous aurons étudiés trois ans et où on aura quand-même vécu de belles années et où on aura rencontré de belles personnes.

Aliona, Elliot et Max étant dans la même classe, sont remontés dans leur salle de cours alors que mes pas me guident vers le vestiaire du gymnase.

Les deux heures de sport vont me ruiner. Et m'ouvrir l'appétit.

J'ai faim.

J'ouvre la lourde porte et emprunte le couloir qui mène aux vestiaires. Je me faufile à l'intérieur, ne prêtant pas attention aux regards qui viennent se poser sur moi.

J'entends quelques rires mesquins s'échapper de la bouche de certaines filles de ma classe, les filles à papa comme les appelle Aliona.

Une boule se créée dans mon estomac, ma respiration se saccade et je sens la crise d'angoisse me monter. L'impression de ne pas être la bienvenue.

Inspire.

Expire.

Inspire.

Expire.

Les crises d'angoisses sont très voire trop présentes dans ma vie que j'ai fini par cohabiter avec elles et les laisser m'anéantir certains soirs où je suis seule dans ma chambre.

De vagues souvenirs de ma poitrine qui se comprime et qui devient douloureuse alors que ma respiration est courte, que la bile me monte et que l'impression de mourir enveloppe délicatement mais douloureusement mon corps.

Je prends mes affaires de sport et vais me changer dans les toilettes en prenant soin de bien fermer la porte à clef et de me dépêcher au cas où elle essaieraient de crocheter la serrure.

À peine une minute plus tard et je suis ressortie des toilettes, mes affaires en boule à bout de bras et prête à les enfoncer au fin fond de mon sac de sport.

Je m'occupe avec précision de déposer mon téléphone, caché entre deux coutures pour que personne ne puisse le trouver.

Le professeur, monsieur Ross, vient toquer à la porte du vestiaire, veillant à crier assez fort de sa voix grave pour que l'on se dépêche.

Je marche à pas feutrés, en dernière, après qu'il ait soigneusement fermé la porte à doubles tours.

Oui j'ai peur qu'on me vole mes affaires, un problème ?

12:15.

Après une séance de sport complètement débile où on nous avons fait des jeux tels des enfants en maternelle, nous sommes retournés aux vestiaires.

Cette fois-ci, mes pas se font plus rapide jusqu'à cette porte grise où j'entre la première suivie de mes camarades riant à gorge déployée telles des dindons.

Ou des mouettes, c'est vous qui voyez.

En quelques secondes, je récupère mes affaires qui n'ont pas bougées de leur place initiale et quitte le gymnase le plus rapidement possible.

L'air frais fouette mon visage et ça me fait un bien fou. Il me permet de souffler tout l'air comprimé dans mes poumons pendant ces deux heures et fait disparaître la boule qui s'était formée dans mon estomac.

J'avais l'impression d'étouffer.

Je me dirige vers les toilettes pour pouvoir me changer de nouveau, laissant les vêtements de sport mouillés de transpiration enroulés dans une serviette au fond de mon sac.

𝐄𝐅𝐅𝐄𝐓 𝐏𝐀𝐏𝐈𝐋𝐋𝐎𝐍Where stories live. Discover now