.・゜゜・Chapitre Neuf ◇

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Simone joue des coudes pour pouvoir traverser la marée de jeunes hommes qui lui bloquent le passage vers la cage, première fois depuis son arrivée qu'elle se mêle autant aux blocards.

Elle est finalement repoussée dans sa lancée par le nouvel arrivant, manquant de tomber, alors que celui-ci s'élance à l'aide de grande enjambée vers la seule sortie du bloc.

— Eh ! Le nouveau est un coureur ! railla Winston, le maton des trancheurs.

Une vague de rire emporte les blocards, et comme si le karma semble frapper, le bleu s'étale comme les crêpes de Frypan au sol. Les ricanements de l'assemblée redoublent, tandis qu'en bon second en commandement, Newt rejoint le nouveau à ses côtés et lui tends la main.

Le bleu dévisage longuement le blond vénitien en face de lui, la peur et l'incompréhension le bouffent de l'intérieur, mais le sourire que le maton lui offre l'apaise soudainement, sa main se glissant dans la sienne l'aidant à se redresser.

— Je m'appelle Alby, bienvenue au bloc, lui annonce le chef, apparut aux côtés de Newt, avec derrière lui, Simone.

— Appelle-moi Newt, continue le grand garçon.

— Et moi Simone ! Ravie de faire ta connaissance, ton entrée est fracassante, et je ne parle pas de ta chute, je te rassure.

La tension redescend légèrement du côté de l'arrivant, mais une nouvelle angoisse lui tord le ventre.

— Je ne sais pas comment je m'appelle...je ne sais pas d'où je viens...je me rappelle plus de rien !

— Oula, calmos le bleu, inspire expire, tout va bien.

Newt pose sa main sur l'épaule du brun, histoire de lui donner un semblant de contact humain pour le ramener sur terre.

— C'est normal, on est tous passés par là, tu te souviendras de ton prénom, si tu es chanceux, dans quelques heures, si tu ne l'es pas, dans deux à trois jours.

— On te le confie, tu viens avec moi, Simone ?

— Oui, je te suis !

Elle salue le nouveau en lui souhaitant bonne chance, les informations qu'ils vont devoir assimiler en compagnie de son meilleur ami vont être lourd à porter, surtout avec les pensées confuses qui les abritent l'heure qui suit l'arrivée.

Simone, s'occupe de décharger la boîte avec l'aide d'Alby, aujourd'hui, il ne voulait pas réquisitionner les gros bras des bâtisseurs. Ils profitent de ce moment qu'à deux, comme au bon vieux temps. Elle se plaint de la lourdeur de certains envoies, ayant perdu du muscle durant sa disparition. Les blaguent fusent, malheureusement, la joie n'est que courte durée lorsque les événements de la veille prennent un malin plaisir à flasher devant ses yeux. Lèvres contre lèvres, rien de plus que ce contact émotionnel, mais pourtant assez pour la déstabiliser.

— Vous êtes vraiment agaçant aujourd'hui, lui confie Alby en roulant des yeux. Pourquoi vous ne me dîtes simplement pas ce qui s'est passé ?

— Hein ? s'exclame Simone en reprenant ses esprits.

— Le comportement de Newt était similaire ce matin, il avait comme des absences, les yeux dans le vide. Tout comme toi maintenant. Alors finissons-en ! Il est arrivé quoi pour que mon cher ami vienne à éviter ma chère amie qu'il la suit partout à toute heure de la journée ?

La jeune femme semble réfléchir, elle est n'est pas étonnée que son frère de cœur ait compris qu'elle sait plus qu'elle ne le prétend comme ce matin. À quoi bon lui cacher ? Il le saura bien un jour, et puis de toute façon, c'est bien la seule personne à qui elle peut en parler. Elle tousse gracieusement fort, préparant sa voix au petit discours qu'elle s'apprête à lui adresser.

— On a eu... Un conflit ? Non. Une altercation ? Par vraiment. Euh, je dirais, des explications ? Ce n'est pas vraiment le bon mot, peut-être une confrontation ? Oui, c'est ça, on s'est confrontés sur un sujet. Ok, non, c'est moche dit comme ça. C'étaient surtout des aveux en réalité. Il m'a avoué la raison de sa patte de lapin, non ne dit rien Alby. Je ne veux pas entendre ton points de vue, enfin pas tout de suite. J'assimile encore les informations qu'il m'a confiées. Tu sais, que je le veuille ou non, je le vois encore comme le jeune garçon qu'il était avant mon retour, et savoir que ce jeune garçon a pu avoir des idées aussi sombres me brise le cœur. Surtout lorsque je suis la seule responsable. Alby, j'ai même pensé que j'aurais dû le laisser se faire écraser par cette pierre parce que ce salopiaud à presque réussit à me convaincre de ça. Il m'a aussi dit qu'il en est venu à me détester de l'avoir sauvé en pensant que j'aurais mieux réagit si je n'avais pas pris sa place, tu te rends compte ! Sans Newt dans ma vie, j'aurais été complètement détruite. Et... Il m'a embrassé...

— Wow...

Seule cette onomatopée s'échappe de la gorge du basané, assit sur une des caisses à l'intérieur de la boîte, sans aucune crainte qu'elle redescend, cela arrive seulement quand rien ne se trouve à l'intérieur.

— Pas comme toi et Roselyne hein ! C'était, plus, soudain ? Précipité, je dirais.

Le prénom de son ancienne compagne le fait réagir avec un léger tic facial, montrant son inconfort lorsque le visage de la métisse apparaît trouble dans son esprit. Les ravages du temps. D'abord, ce fut son odeur, ensuite sa voix, et parfois, comme aujourd'hui, son visage. Il commence à l'oublier physiquement, mais ses sentiments ne se sont pas éteints pour autant, et il l'aime éperdument, Roselyne a toujours une poigne de fer sur son petit cœur qui souffre le martyre. Et avec le retour de Simone, il ne peut que devenir fou en pensant que sa bien-aimée a elle aussi des chances d'être vivante. Après tout, il n'a jamais retrouvé son corps. Il ne voulait pas être délirant, mais rien que cette pensée le maintient en vie.

— Alby, je suis désolée, je ne voulais pas te faire remonter des mauvais souvenirs.

— Ne t'inquiète pas, aucun ne l'est.

Oui, le goût de ses lèvres, la chaleur de sa main sur sa joue, la sensation de bonheur lorsqu'elle était heureuse, ses blagues foireuses, tout ça le détruit autant qu'il les chérit.

— Je savais Newt accros à toi, mais pas aussi courageux pour faire le premier pas, finit-il par dire, le sourire aux lèvres. Et après ?

— Il s'est excusé, m'a dit qu'il m'avait pardonné, et il est parti.

— Et tu ne l'as pas retenu ?

— Non ?

— Quelle brochette d'idiot, pas un pour rattraper l'autre. Littéralement.

— J'étais sous le choc émotionnellement, tu t'attendais à ce que je déplace la lune aussi ?

— Rha, pas à ce point, mais vous voyez bien la situation dans laquelle vous vous retrouvez maintenant. Et même si c'est Newt qui a lancé la machine, il est tout aussi têtu que toi, quel sale caractère tu lui as appris, soupire Alby. Simone, tu es la plus âgée de vous deux, essayes d'en discuter avec lui de ce baiser, sinon on aura le temps d'être sortie de cet enfer avant même que vous ayez pu vous mettre au clair.

— Techniquement, je ne suis plus aussi vieille hein !

— Tocarde, tu l'es autant que moi, du moins pas sur le plan physique mais psychique, prends tes responsabilités d'adulte mamie.

Elle roule exagérément des yeux, mais il avait raison, comme toujours, Simon sait qu'il faut qu'ils en discutent. Un autre soupire résonne, comment en une soirée leur relation est devenue aussi instable ?

— La communication, c'est le béaba de toute relation entre être humain.

— Oui oui, je sais, aller, terminons ça que je puisse aller lui parler.

Elle lui balance un sac de riz, qu'il attrape de justesse, souriant de toutes ses dents.

Simone ne l'avouera pas, mais elle est complètement angoissée de faire face aux possibles sentiments de son cadet.

Et peut-être même, les siens.

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Petite note d'auteur pour dire que j'ai vu Newt en vrai, enfin Thomas l'acteur les secondes les plus rentables de ma vie, voilà c'est tout haha !

La Disparue | MAZE RUNNERWhere stories live. Discover now